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EAN : 9782266096751
105 pages
Pocket (07/04/2000)
3.78/5   16 notes
Résumé :
AprèsVoix, aprèsLes Trois Parques,Lettre morteboucle un cycle attaché aux origines de l'auteur, le Vietnam. La narratrice a perdu son père qu'elle n'avait pas revu depuis son enfance, lorsqu'elle était partie pour la France avec sa mère. Elle l'avait laissé seul à Saigon avec ses bouteilles d'alcool. Le moment de ranger les lettres paternelles est l'occasion de confesser à son ami Sirius la déchirure affective, longtemps contenue, vingt ans de fuite devant le fantôm... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'avoue avoir déjà déclaré mon admiration pour ce livre sur un site (partenaire en principe) sous le signe du mot clé : "grâce" (littéraire). Que mon incitation à découvrir ce texte ne reste pas lettre morte ! Je ne saurais en faire une lettre ouverte à ceux qui peinent à faire divers deuils. Mais, croyez-moi, ce texte est écrit en lettres de feu. Comme pour les lettres d'abolition, sa lecture est salutaire, pour moi en tout cas.
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"l'Autre est déjà mort et pèse sur moi comme l'obsession de la mort"
(Maurice Blanchot)
C'est un long monologue ininterrompu adressé à un ami, c'est un long sanglot gorgé de remords, c'est une lettre poignante d'une fille à son père, à ce vieillard « qui attend la visite de sa fille devant un thé triste », et qui ne vit plus désormais pour elle qu'à travers ses lettres précieuses qu'il lui avait adressé. Et toujours elle les relit, et toujours elle retourne dans cette maison près de ce cours d'eau, sous cette pluie chaude, ces choses simples que son père aimait par-dessus tout. Mais ce deuil terrible inverse l'équilibre de la vie : elle est morte et il vit, en elle, comme un vampire. Cette identification est épuisante et passe à travers tous les sens. Pourtant c'est notre sensibilité de vivant qui fait de nous des êtres ayant besoin de sentir les contrastes de la sensation, en nous faisant toujours redouter le pire. Et ce regret de n'avoir aucune image de la mort de son père « pour nourrir ma mémoire ». « Sais-tu (…) que les morts laissent leur image sur notre rétine et qu'à travers ce voile nous ne voyons plus le monde de la même manière ? ».
La mort est comme extérieure à nous, bien que, paradoxalement, elle soit
intrinsèquement liée à l'économie du vivant, et donc une chose dont, justement, personne ne peut faire l'économie. Ce « triste embrassement » dont Linda Lê nous parle, c'est ce qu'il y a de plus traumatisant dans la mort : la tragédie que représente la disparition d'un proche, un scandale bien plus poignant que la projection de notre propre mort, un événement inadmissible qui provoque chez elle un remords, un désespoir absolu : « J'ai laissé mon père mourir seul ». « Sa solitude m'accuse », ce thème de la trahison, de la désertion, est un leitmotiv que l'on retrouve tout au long du texte. Et ici, d'autant plus, que cette disparition est redoublée par vingt années de séparation. Elle aurait beau imaginer « L'heure dernière, l'instant dernier » - expressions qu'elle déteste – cela aurait un air de musée, ou de papillon épinglé.
La mort, c'est en nous-mêmes que nous la portons, comme une nécessité physiologique, que nous y pensons, et que, souvent, nous essayons d'oublier par le divertissement, en détournant le cours de cette pensée. Cette dernière est enfouie au plus profond de nous et stigmatise notre fragilité, c'est pourquoi
nous la maquillons sous des expressions toutes faites, celle-là même que nous « utilisons pour masquer la terreur, le frisson d'épouvante qui nous saisit, nous les survivants, à la pensée que le temps continue à s'écouler quand, pour l'homme qui gît là, le temps n'a plus aucun sens ». Et le père devient un fantôme qu'elle doit porter sur son dos, et ces mots sur le papier, seules choses matérielles qui lui restent de son père, sont aussi le tombeau du père. Mais elle a aussi l'impression que durant le temps de la séparation, pendant vingt ans, il était déjà mort, et que sa mort véritable devient une résurrection.
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Vingt ans après avoir quitté le Viêtnam, son pays natal, la narratrice apprend la mort de son père et décide , le même jour de rompre avec son amant, Morgue, qui, selon elle, n'a pas su combler le vide dans sa vie et lui apporter tout l'amour dont elle avait besoin. En effet, ayant quitté son pays avec sa mère alors que son père, lui, restait là-bas, le seul contact qu'elle entretenait avec lui était les lettres qu'ils échangeaient. C'est ce grand vide que Linda, la narratrice et auteure, aurait voulu que son amant comble. Pour elle, son père, qui ressemblait à l'homme idéal à ses yeux et son amant n'a jamais pu occuper cette place dans son coeur. Double deuil : celui de son père et celui de son amant et tant de larmes versées...Aussi, Linda décide d'écrire une ultime lettre à son père, tout en sachant qu'il ne le recevra jamais, afin de lui expliquer sa souffrance, sa culpabilité et ses remords. Peut-on redonner le vie à travers l'écriture ? Elle en est persuadée et c'est ce qui l'a poussé à entreprendre ce projet insensé. Magnifique ouvrage à l'écriture simple mais remplie d'émotions et aussi assez dure mais qui nous montre qu'il existe toujours des moyens pour lutter contre la mort. Comme le dit si bien Don DeLillo : « Seule la mort est éternelle. Et encore, il faut négocier... »
En résumé, bien que ce livre traite d'un sujet assez noir, il est en fait rempli d'espoir. À découvrir !
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Cette nouvelle n'était pas a la hauteur de mes exigences, une histoire qui patine, longue, et chiante. L'histoire n'avance presque pas et reste souvent au même endroit et nous avons du mal a comprendre l'histoire. Personnellement je ne recommande pas du tout le livre c'est une perte de temps et d'argent normalement aucune personne saine d'esprit n'achètera ou ne lira le livre qui est franchement décevant. Je ne vais pas raconter l'histoire car si des gens veulent encore l'acheter ou le lire ils ne vont pas connaître l'histoire par avance. Même si je crache énormément sur le livre je ne veux pas influencer votre jugement et je veux que vous fassiez votre propre jugement a propos du livre
Lien : https://Babelio.com
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critiques presse (1)
Lexpress
06 juillet 2011
La langue épurée et l'énergie du désespoir de Linda Lê confèrent à ce monologue une force hors du commun, digne de Thomas Bernhard ou Stig Dagerman.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Le mort est dans cette chambre, mais il n’est pas là pour me tourmenter. Il panse les plaies, il adoucit l’amertume. Les mots de ses lettres sont comme des notes célestes qui jouent une douce mélodie. J’entends venir la vie. Ses ailes se posent doucement sur moi. Je vais quitter cet appartement, il n’a vu que la destruction, entendu que des cris de détresse. Je dois m’en aller. Ainsi, l’ombre de Morgue ne pèsera plus sur moi. Adieu, Morgue, gué de la mort, amer amour, amour tu, amertume, tumeur de l’amour… Le jour se lève, Sirius. Ouvre donc cette fenêtre. Laisse pénétrer la fraîcheur de l’aube.
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La maison qui m'attendait depuis des années me vit arriver, hagarde, repentante.
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"Les mots de ses lettres sont comme des notes célèstes qui jouent une douce mélodie. J'entends venir la vie."
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