En 1941 des ouvriers du Pas-de-Calais organisent une grève pour le 1er mai. Ils veulent protester contre l'ennemi intérieur que représente le capitalisme et parallèlement contre l'occupation de l'ennemi extérieur ! Cependant la répression est terrible et beaucoup seront déportés au camp de Sachsenhausen. L'un de ces hommes doit subir,en plus de la persécution nazie, celle de ses camarades qui sont persuadés que c'est lui qui les a trahi lorsqu'ils se sont fait arrêter. C'est un bel hommage à ces travailleurs qui ont eu le courage de ne rien céder malgré la double menace qui pesait sur eux et j'ai éprouvé beaucoup de compassion pour le pauvre Ferdinand victime à tous les niveaux. Cependant cette bd n'a pas été simple à lire car Kosa change en permanence de lieu et de temps,et les dessins de Marion Mousse ne sont pas très précis concernant les visages ce qui m' à souvent perdue. Pourtant globalement j'ai vraiment aimé le graphisme, le choix du noir et blanc, qui rendent bien compte de l'atmosphère de l'histoire. Dommage que la structure de l'album ne soit pas assez claire.
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Quelque fois, je n'aime pas du tout le graphisme mais j'accorde une attention au récit. Cette oeuvre fait partie de cette catégorie. le sujet est plutôt grave avec cette révolte dans une mine de charbon durant le début de la Seconde Guerre Mondiale sous l'Occupation. Ce mouvement patriotique va entrainer les grévistes dans les camps de concentration nazis. On ne rigole plus.
Le sujet n'est pas nouveau avec celui qu'on accuse d'avoir balancé ses camarades auprès de la Gestapo alors qu'il est innocent. Bien souvent, ce sont les accusateurs les coupables qui se défaussent sur une brebis galeuse afin de s'en tirer avec tous les honneurs. Cela m'a fait penser à une série que j'avais lue il y a quelques années et qui arrivait à la conclusion que les médaillés parmi les résistants étaient très souvent une grosse duperie.
Pour le reste, ce n'est pas le genre de bd que j'aime bien conserver mais c'est à lire pour se faire une idée de la réalité d'autant que les auteurs montrent qu'il n'y avait pas que des juifs dans ces camps même s'ils ont été très majoritaires. Il ne faut pas oublier les autres pour autant.
Cette oeuvre au titre un peu trompeur manque parfois de fluidité. Cependant, on s'intéressera à ce qui est considéré comme l'un des premiers actes de résistance à l'occupant nazi.
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Vivant à deux pas du Nord, j'ignorais ce fait de résistance collective. Cette grève d'un charbonnage pour faire pression sur l'occupant nazi, et en même temps ralentir l'effort de guerre.
Le devoir de mémoire, j'y suis plutôt favorable.
Les Allemands vont alors, avec le renfort de la police française, procéder à des arrestations, de la torture, des appels à la délations, et des déportations vers Sachsenhausen. Au passage le flic pourri du coin va faire croire que Ferdinand a vendu ses camarades. Dans le camp de concentration, il se retrouve entouré de gens le haïssant.
La BD va mélanger les périodes et les lieux. Il y a la femme de Ferdinand qui attend son mari en 1945 car les camps se libèrent. Il y a Sachsenhausen et les inimitiés/amitiés. Il y a Gohelle, le patelin du Nord où tout commence lorsque la grève est décidée.
Malheureusement, cette BD essentielle souffre de plusieurs soucis. Les auteurs déconstruisent le récit en alternant les périodes et les lieux de manière assez anarchique. On a à peine le temps de se mettre dans l'ambiance, et on est déjà dans une autre scène. Ensuite, le pari graphique n'est pas toujours à la hauteur. le noir et blanc à l'encre de chine est assez intéressant pour l'ambiance, les décors... Mais les visages manquent de netteté. Et même s'il n'y a globalement que 3 visages qu'il faut reconnaître, c'est parfois galère de bien suivre. Enfin, les 4 années à Sachsenhausen sont rapidement évacuées. le propos est souvent dilué dans le quotidien. Ce qui laisse une impression de creux, malgré l'épaisseur du tome.
Dommage. le résultat n'est pas foncièrement mauvais, mais il méritait mieux.
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