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EAN : 9782203028791
103 pages
Casterman (24/03/2010)
4/5   47 notes
Résumé :

C'est lors d'un premier voyage en Palestine, en 2008, que Maximilien Le Roy rencontre Mahmoud Abu Stout, dans le cadre d'ateliers de dessins qu'anime le centre culturel du camp de réfugiés d'Aïda. Ils se lient d'amitié et l'auteur y retournera un an plus tard. De cette rencontre est né Faire le Mur, récit dessiné de la vie du jeune palestinien.

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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Voici un livre fait pour comprendre clairement et facilement la vie d'un jeune palestinien (il y a dix ans mais la situation s'est encore aggravée aujourd'hui).
Bien que Maximilien le Roy en ait écrit et dessiné la majeure partie, il s'agit en quelque sorte d'un ouvrage collectif : Simone Bitton a composé une brève préface, une entretien avec Alain Gresh vient compléter le récit et le rend ainsi encore plus intéressant.
Mais surtout Mahmoud Abu Srour, le protagoniste, participe pleinement au récit, avec ses dessins (petit bémol, ils me semblent moins beaux que ceux de l'auteur) et les photos de son album de famille. Ce jeune homme est admirable en ce sens qu'il devient pacifiste et le demeure, en dépit de ce qu'il a subi.
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L'auteur nous fait partager le quotidien et les réflexions de Mahmoud, vendeur dans une épicerie familiale, dans le camp d'Aïda.
La vie du jeune homme est inéluctablement imprégnée du conflit israélo-palestinien, et de la politique coloniale israélienne que la BD dénonce.
Dans un entretien en postface avec le journaliste Alain Gresh, l'auteur expose son propre point de vue sur la nature des actes de résistance palestiniens, qu'il refuse de caricaturer sous le vocable réducteur de terrorisme, en les situant dans leur contexte historique et géopolitique. L'ensemble constitue un ouvrage très intéressant sur le sujet, qui n'est pas sans rappeler les propos de Sorj Chalandon sur le "problème" irlandais ('Mon traître', et 'Retour à Killybegs').
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Faire le mur est l'une des premières bd qui aborde la question palestinienne en me montrant leur point de vue. Il est vrai que jusqu'à une période récente, abreuvés par les médias occidentaux, je croyais naïvement que c'était des terroristes qui voulaient détruire l'état d'Israël. Je ne voyais qu'un monde bipolaire : les méchants contre les gentils. Durant la Seconde guerre mondiale, c'était même très facile de faire ce partage manichéen. de même pendant la guerre froide. Et puis et surtout, les juifs avaient bénéficié de la compassion mondiale liée à la découverte de l'holocauste. Tout le monde avait marché …

Cette lecture n'aura pas été inutile car elle ouvre véritablement les yeux sur ce conflit qui s'éternise depuis plus de 60 ans. Actuellement, la population palestinienne est brimée et parquée autour d'un mur honteux censé protéger des colons. le mot est lâché : il s'agit bien d'un vaste programme de colonisation. Quel serait alors le prochain stade ? L'extermination de tout un peuple ? Il est vrai que depuis quelques temps, la position des gouvernements occidentaux s'est infléchie. Ce n'est manifestement pas assez pour éviter cet apartheid d'un nouveau genre.

Alors, oui, j'aimerais vivre sur une planète responsable qui éviterait toute forme de conflit. Cela serait le meilleur des mondes. Il faut bien admettre que cette utopie n'existe malheureusement pas. Faut-il alors bien choisir son camp pour ne pas se tromper ? Certainement. Une autre attitude consisterait à les renvoyer les uns comme les autres le dos au mur. Etant moins mâture, j'en avais marre d'entendre parler du Moyen-Orient à la TV ou à la radio. Cela m'harassait littéralement. Je me disais qu'en France, juifs et arabes arrivaient bien à vivre ensemble dans une apparente harmonie, pourquoi cela ne serait-il pas le cas là-bas ? Alors, peut-on mettre sur le même pied d'égalité oppresseur et opprimé ? Je ne le pense pas. Cela serait une manière d'éviter de voir le problème en face et de préférer la fuite en ne prenant pas position. Cependant, il faut toujours avoir en tête qu'un opprimé peut se révéler un jour un puissant agresseur. Rien n'est facile en ce bas monde.

Et puis, il ya ce mot qui cache bien des réalités différentes : terroriste. Depuis un certain 11 Septembre, il y a eu une croisade à travers le monde pour faire la chasse aux terroristes. du coup, les Etats ont utilisé ce mot pour mâter toute rébellion qui était gênante pour la pérennité de leur régime. C'est encore le cas de nos jours avec toutes les dictatures à travers le monde. Un terroriste tue aveuglément des civils. C'est ce qu'on leur reproche essentiellement. Cette bd va nous apporter des éléments de réponse même si le postulat de base demeure le fait qu'on doit condamner toute forme de terrorisme. Encore une fois, on n'est pas dans le meilleur des mondes !

Je dois bien avouer que la démonstration a été plutôt convaincante. Je ne me transformerai pas en combattant de la liberté pour autant, rassurez-vous ! L'oeuvre est plutôt mal dessinée mais ce n'est pas ce qui compte en l'espèce. Il y a une narration qui nous prend tout de suites par les tripes et qui nous emmène sur un terrain insoupçonné. J'ai essayé de croire que cela se voulait objectif. Cela ne sera pas le cas notamment pour certaines affirmations qui sont fausses après vérification.

Cependant, le témoignage de ce jeune palestinien est touchant car il ne fait pas dans la charité ou la compassion à deux balles. J'ai eu la vision qu'avec des gens de bonne volonté des deux côtés, il était possible de construire une paix durable dans un Etat qui les engloberait en respectant leur particularisme et leur culture. A mon sens, la fausse route a été de croire qu'une même terre pouvait regrouper deux Etats différents. On peut toujours avoir de l'espoir d'un monde meilleur ! Cette oeuvre y contribue en tout cas !
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Qui raconte ? Maximillien ou Mahmoud ? Peut-être au fond n'est ce pas si important. Écoutons, plutôt.
L'histoire d'un peuple de terroristes, dépossédé de ses terres par la force et le soutien d'une communauté internationale rongée d'abord par la culpabilité )bien normale après la Shoah) puis la cupidité et la volonté de puissance. le dialogue à été rompu avant d'avoir existé, presque à jamais pourrait-on croire. Les seules voix qui se sont fait entendre sont celle de la guerre et de la vengeance. Les autres sont étouffées.
J'ai souvent pensé à Une Bouteille dans la Mer de Gaza, par cette volonté d'expliquer et e faire comprendre à situation intenable des des Palestiniens. Sans pardonner la violence, mais en la comprenant tout de même. Et en aussi aux Chroniques de Jérusalem, par le regard parfois très extérieur, comme étranger que Mahmoud porte sur sa situation. Il constate et analyse, confronte avec d'autres événements historiques. Et il dessine, les planches sont parcourus par ses dessins à lui. Sa manière de faire le mur, à défaut de s'enfuir ?
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En 2008, Maximilien le Roy se rend en Palestine. C'est pour lui l'occasion d'échanger avec Mahmoud Abu Srour, un jeune palestinien avec lequel il est ami. Celui-ci vit dans le camp de réfugiés d'Aïda, non loin de Bethléem. de là, il tire cette bande dessinée : Faire le Mur, parue en 2010, dans laquelle il évoque la présence du mur de séparation entre les territoires israélien et palestinien, et la vie de son jeune ami.
Le camp d'Aïda est longé par le mur de séparation qui a, dans cette zone, bel et bien la forme d'un mur de béton de neuf mètres de haut (dans d'autres zones il s'agit plutôt d'une barrière). Sur ce mur se trouvent de nombreux graffitis, dont quelques photographies sont disponibles à la fin de la bande dessinée, dans un dossier assez intéressant.
Il y a plusieurs passages dans lesquels le mur est représenté, et où Mahmoud parle de sa construction, mais aussi des graffitis qui y sont peints. le mur est véritablement représenté à plusieurs reprises dans la bande dessinée, et l'image qui en est donnée est assez frappante. Ce mur à l'aspect monumental est le quotidien de nombre de palestiniens qui vivent sur les lieux, et sa représentation ainsi ajoute à ce témoignage. Par endroits, le mur est couvert de graffitis porteurs d'espoirs ou de revendications, révélateurs de l'aspiration à la liberté des Palestiniens, peintes par des personnes venues du monde entier.
Dans la bd sont aussi évoquées les différentes dénominations, assez controversées, de ce mur qui est très loin d'être perçu par tous de la même manière. Les conséquences de la présence du mur y apparaissent nettement, désastreuses pour les Palestiniens et leurs terres. Ceci est mis en lumière par les évocations d'histoires familiales liées au moments clefs du conflit et à la construction du mur de séparation.

Le récit se déroule en juillet 2008, mais fait de nombreux retours sur l'histoire du conflit et celle du mur, comparant ce dernier au mur de Berlin, et effectuant des retours sur l'histoire personnelle de Mahmoud Abu Srour. Maximilien le Roy laisse beaucoup la parole à son ami, dont de nombreux dessins sont présents dans la bande dessinée : façon intéressante d'y intégrer véritablement son point de vue et son témoignage.

De nombreux passages de cette bd nous présentent la réalité de ce mur pour les personnes qui sont contraintes à vivre avec, chaque jour, et sur la façon dont il peut être perçu par eux. Elles invitent à réfléchir sur la place de l'opinion internationale dans ce conflit, et face à ce mur de béton, qui arrête certainement les terroristes, mais aussi, dans une certaine mesure, les idées, les espoirs ou la colère portée par le peuple Palestinien, pour qui il devient difficile d'exister sans résister face à cette oppression.
A cela s'ajoute l'histoire personnelle et familiale de Mahmoud qui, mêlée à cette histoire plus générale concernant le Mur dans le conflit israélo-palestinien, apporte une très intéressante vision des faits et un témoignage édifiant.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Notre peuple a payé très cher le combat armé. Soixante ans de guerres et toujours aucune issue à l’horizon… Lutter, c’est cultiver la vie plutôt que la mort. L’encre de l’érudit est plus sacrée que le sang du martyr a écrit le prophète. Notre champ d’action à l’intérieur est bloqué. Créer des passerelles avec l’extérieur, par tous les moyens possibles – conférences, films, livres – reste la seule option pour sensibiliser l’opinion internationale, dans l’espoir qu’elle puisse à son tour se mobiliser pour faire pression sur les pouvoirs nationaux
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Arrêtez-moi si je me trompe : étaient-ce des barbus qui conduisaient les trains vers les camps de la mort ?
Aussi répugnant soit ce qui est arrivé aux Juifs d'Europe, pourquoi les Palestiniens auraient-ils à en payer le prix ?
Invoquer la Shoah pour légitimer notre spoliation n'est pas défendable, pas plus que de revenir 2 000 ans en arrière pour retracer des frontières contemporaines.
Pour autant, une injustice ne doit pas en entraîner une autre : il est inconcevable de renvoyer les Israéliens.
Pour gagner ma vie et aider ma famille, j'ai travaillé six années en Israël, de quatorze à vingt ans.
Rencontrer de nombreux Israéliens de mon âge m'a permis de briser la logique de séparation instaurée sur cette terre.
(p. 60)
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T-E-R-R-O-R-I-S-T-E.
Si on me tranchait une veine, je serais prêt à parier qu'on y verrait ces dix lettres en suspension dans ce sang qu'on m'accuse de faire couler du simple fait d'être né Palestinien.
(...) car c'est comme ça que le monde "civilisé" nous perçoit : une masse enturbannée, biberonnée aux bombes. (...) C'est le sort des Palestiniens, étiquetés en bloc comme "terroristes". On peut les tuer sans remords, les exterminer comme des mouches avec de lourds engins militaires. On se contente d'annoncer : "Deux terroristes ont été tués".
(p. 34-35)
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Je sais, on me l'a déjà dit : la résistance française ne s'attaquait qu'à des soldats.
Mais imaginez un instant que l'Allemagne ait installé des colonies de peuplement un peu partout sur le sol français.
Les combattants se seraient-ils contentés de s'en prendre aux structures militaires ?
Je n'ai pas de réponse, mais je crois que la question mérite qu'on s'y attarde.
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Imaginez qu'en trois semaine, 1400 personnes soient tuées, dont 300 enfants, et plus d'une centaine de femmes.
Imaginez que la majorité des états du monde se soient couchés ou aient cherché des excuses aux meurtriers.
Inimaginable n'est-ce-pas ?
Je n'ai pas réussi à rester assis derrière ma télé, à voir mes compatriotes assassinés dans le ghetto de Gaza.
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Videos de Maximilien Le Roy (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Maximilien Le Roy
En l'an 300 de l'ère des Ténèbres, Sylvère l'humble jardinier et Daphné la noble lectrice de la baronne s'aiment d'un amour interdit au château de Torteval. Leur vie va voler en éclats lors de la visite d'un inquisiteur-vampyre, les emportant dans un tourbillon de magie noire et de sang. EN L'AN 1715 DE L'ANCIENNE ÈRE, le Roy-Soleil s'est transmuté en vampyre pour devenir Le Roy des Ténèbres. Cela fait trois siècles qu'il règne depuis Versailles sur la Magna Vampyria, un vaste empire s'étendant à l'Europe entière. Son bras armé, l'Inquisition, frappe l'hérésie partout où elle se niche. EN L'AN 299 DE L'ÈRE DES TÉNÈBRES, Sylvère l'humble jardinier et Daphné la noble lectrice de la baronne s'aiment d'un amour interdit au château de Torteval. Leur vie va voler en éclats lors de la visite d'un inquisiteur-vampyre, les emportant dans un tourbillon de magie noire. Uchronie romantique et frissonnante, « L'inquisiteur et son ombre » est le premier tome de VAMPYRIA INQUISITION : une grande saga inédite en bande dessinée, scénarisée par Victor Dixen, double lauréat du Grand Prix de l'Imaginaire.
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