En 2008,
Maximilien le Roy se rend en Palestine. C'est pour lui l'occasion d'échanger avec Mahmoud Abu Srour, un jeune palestinien avec lequel il est ami. Celui-ci vit dans le camp de réfugiés d'Aïda, non loin de Bethléem. de là, il tire cette bande dessinée :
Faire le Mur, parue en 2010, dans laquelle il évoque la présence du mur de séparation entre les territoires israélien et palestinien, et la vie de son jeune ami.
Le camp d'Aïda est longé par le mur de séparation qui a, dans cette zone, bel et bien la forme d'un mur de béton de neuf mètres de haut (dans d'autres zones il s'agit plutôt d'une barrière). Sur ce mur se trouvent de nombreux graffitis, dont quelques photographies sont disponibles à la fin de la bande dessinée, dans un dossier assez intéressant.
Il y a plusieurs passages dans lesquels le mur est représenté, et où Mahmoud parle de sa construction, mais aussi des graffitis qui y sont peints. le mur est véritablement représenté à plusieurs reprises dans la bande dessinée, et l'image qui en est donnée est assez frappante. Ce mur à l'aspect monumental est le quotidien de nombre de palestiniens qui vivent sur les lieux, et sa représentation ainsi ajoute à ce témoignage. Par endroits, le mur est couvert de graffitis porteurs d'espoirs ou de revendications, révélateurs de l'aspiration à la liberté des Palestiniens, peintes par des personnes venues du monde entier.
Dans la bd sont aussi évoquées les différentes dénominations, assez controversées, de ce mur qui est très loin d'être perçu par tous de la même manière. Les conséquences de la présence du mur y apparaissent nettement, désastreuses pour les Palestiniens et leurs terres. Ceci est mis en lumière par les évocations d'histoires familiales liées au moments clefs du conflit et à la construction du mur de séparation.
Le récit se déroule en juillet 2008, mais fait de nombreux retours sur l'histoire du conflit et celle du mur, comparant ce dernier au mur de Berlin, et effectuant des retours sur l'histoire personnelle de Mahmoud Abu Srour.
Maximilien le Roy laisse beaucoup la parole à son ami, dont de nombreux dessins sont présents dans la bande dessinée : façon intéressante d'y intégrer véritablement son point de vue et son témoignage.
De nombreux passages de cette bd nous présentent la réalité de ce mur pour les personnes qui sont contraintes à vivre avec, chaque jour, et sur la façon dont il peut être perçu par eux. Elles invitent à réfléchir sur la place de l'opinion internationale dans ce conflit, et face à ce mur de béton, qui arrête certainement les terroristes, mais aussi, dans une certaine mesure, les idées, les espoirs ou la colère portée par le peuple Palestinien, pour qui il devient difficile d'exister sans résister face à cette oppression.
A cela s'ajoute l'histoire personnelle et familiale de Mahmoud qui, mêlée à cette histoire plus générale concernant le Mur dans le conflit israélo-palestinien, apporte une très intéressante vision des faits et un témoignage édifiant.