S'il a appris une chose, une seule, c'est que les sentiments, la tendresse, le désir doivent aller ou se défaire d'eux-mêmes. Et aussi que l'amour - donnons-lui ce nom par convention - que l'amour, donc, n'est pas un caillou au bord de la route, immobile, venu de nulle part et né de rien. L'amour disparaît, revient, il change, il bouge, il tombe et se redresse alors qu'on le croit mort.
Elle est à pied, elle pousse son vélo, elle ne l'a pas vu. Que dit-on dans les mauvais romans ? Que son coeur se presse comme une éponge, que son sang se fige ? Tous ces clichés sont vrais, hélas. Il s'étonne de tant d'émotion, de fébrilité, s'en veut de sa sensiblerie.
(p. 33)
S'il n'a jamais rien appris des femmes, il sait désormais le panini est le plat national écossais, très loin devant le happis.
(p. 50)
Notre héroïne ne l’accompagne pas, préférant rester dehors pour une cigarette. Elle fume trop, mais notre héros se fout que cela porte atteinte à la santé de son entourage.
Elle oscille, elle tangue, lui n'exige aucun geste de tendresse, seulement des mots. Et ces mots attendus s'échappent d'elle, ils disent encore son refus, mais leur couleur est plus suave, elle ne nie plus son désir. Il demande As-tu envie de moi? Elle répond Tu ne poses pas les bonnes questions. Cela lui suffit.
Elle le voit, elle cache admirablement sa joie.