Les enfants des années quatre-vingts quatre-vingt-dix ont été la première génération des « enfants rois ». Élevés de la sorte, ils sont devenus des « parents rois » qui, à leur tour, ont engendré des « enfants rois » d’un niveau supérieur.
Elle préférait agir et nettoyer l’humanité de ces faces de rats, afin que les enfants puissent vivre dans des espaces plus sains, ne devenant pas à leur tour les tares de demain…
Bruno Heisen maîtrisait l'art de la négociation, avec sa fille comme avec les suspects. Un jeu d'équilibriste consistant à obtenir des résultats ou effectuer un changement sans paraître tyrannique voire dictateur. Il avait aussi appris à ménager ses interlocuteurs avec une habilité certaine afin de maintenir à tout prix l'entente cordiale nécessaire dans toute équipe ou famille.
D'espérience, il savait qu'un ordre, une obligation, une contrainte pouvait être mal vécu alors il usait toujours de sa meilleure pédagogie et de fines stratégies pour parvenir à ses fins en douceur.
Une société de consuméristes aveugles dans laquelle les parents achètent à leurs enfants le dernier truc à la mode made in China à cent euros la griffe. Ils leur filent des paquets de chips et des pizzas surgelées pour pouvoir regarder tranquillement leurs émissions de télé-réalité préférées. Il faudrait leur coller à tous un procès pour maltraitance.
Les parents leurs collent des écrans devant les yeux dès le plus jeune âge, ainsi ils sont tranquilles. Leurs mioches deviennent des crétins digitaux et pendant ce temps-là, ils ont la paix.
Il lui avait suffi d’aller rechercher sa fille à la sortie de l’école et d’attendre un peu derrière les grilles pour entendre des parents se plaindre de l’instit, le critiquer pour des broutilles et même l’attaquer verbalement en présence de l’enfant. Il y voyait le reflet d’une société à la dérive, d’une génération qui veut tout pour rien, sans rien devoir à personne, exigeant des droits sans jamais assumer ses devoirs.