Citations sur De cauchemar et de feu (53)
Et puis faut être taré pour jamais vouloir débrancher de la réalité, pour avoir tout le temps les mains sur le guidon, pour jamais lâcher prise... Faut vraiment avoir peur de soi. Voilà ! Vous vous terrifiez vous-mêmes, c'est moche ! Vous savez pas ce qui va s'échapper de là-dedans si vous laissez sortir, alors vous cadenassez tout... Pas de clopes, pas d'alcool, rien... Clac-clac-clac... Personne rentre, personne sort...
Mehrlicht dévidait la suite logique de ses pensées en un fil continu, une pelote multicolore. L'enquêteur est un inventeur d'histoires vraies.
La conduite à Paris, c'est la loi de la jungle, la mort à chaque virage, expliqua le capitaine. Il faut rester sur le qui-vive, ignorer les faibles et toiser les forts. Le regard ! C'est important, le regard, quand tu conduis à Paris. Tu dois pouvoir décocher un coup d'œil assassin au gus qui te défie. Dépasser ou être dépassé.
La première chose qui frappa Laura fut l'odeur, un relent âcre qu'avaient laissé dans leur sillage les milliers de corps passés entre ces murs, qu'aucun détergent ne parvenait à abolir, un remugle aigre qui, depuis la nuit des temps, se frayait un chemin jusqu'aux tréfonds du cerveau limbique des mammifères pour y imprimer un seul message : "Fuis !"
TIOCFAIDH AR LA
-"Notre jour viendra". C'est l'un des slogans des républicains nord-irlandais. Le jour attendu, c'est la réunification du Nord et du Sud, séparés officiellement en 1921. Les Britanniques ont conservé six comtés du Nord, prétextant y avoir une majorité protestante et loyaliste, arguant vouloir garder des industries qu'ils y avaient financées, et les bases militaires implantées. Pourtant, une des clauses du traité assurait que cette séparation était provisoire. Les républicains de l'IRA en particulier se battent depuis lors pour récupérer le Nord promis...
Je n'ai pu honorer la deuxième promesse que je lui avais faite : je n'ai pu sauver sa vie et vous en demande pardon.
Si les chats de Derry parlaient, ils auraient piaulé leur douleur, ils auraient hoqueté leur chagrin, impuissants dans cette guerre fratricide qui encageait l'Irlande, la tuait à petit feu et la noyait inexorablement sous ses propres cendres.
Mais les chats de Derry ne parlent pas. Jamais.
-Ecoute, Kojak ! Quand je voudrai savoir ce que t'as dans le carafon, j'aurai qu'à secouer, mais à mon avis, y'aura comme un bruit de grelot. Alors tu m'oublies sinon va y avoir un os dans le fromage...
Je crois en Dieu seulement quand j'ai perdu mes clés. Souvent ça m'aide à les retrouver. Pour le reste, je préfère prendre les choses en main plutôt que de les confier à un type qui existe sûrement pas.
La religion, c'est ce qu'il nous reste quand le toubib sort de la pièce, la tête basse, en répétant qu'il est désolé.