Le lac de Juvains et la fontaine de Jouvence comptent au nombre des merveilles accumulées et de ces trésors fabuleux que la France héritera d'Arsène Lupin.
Les songes d’un homme dont la conscience est tranquille et qui entretient avec son estomac des relations cordiales ont toujours un agrément que n’atténuent même pas les cahots du chemin de fer.
Pas le moins du monde mystérieuse, dit-elle. Je m’appelle Constance Bakefield. Je rejoins à Monte-Carlo mon père, lord Bakefield, qui m’attend pour jouer au golf avec lui. En dehors du golf, dont je suis passionnée comme de tous les exercices, j’écris dans les journaux pour gagner ma vie et garder mon indépendance. Mon métier de « reporter » me permet ainsi d’avoir des renseignements de première main sur tous les personnages célèbres, hommes d’État, généraux, chefs et chevaliers d’industries, grands artistes et illustres cambrioleurs. Je vous salue, monsieur.
Raoul n’était pas de ceux qui attendent la mort. Il songeait bien à se précipiter vers l’ennemi malgré tous les obstacles, ou à nager jusqu’aux écluses. Mais qu’une balle le frappât, que la température glacée de l’eau paralysât ses efforts, que deviendrait Aurélie ?
Le malheur s’abat sur les êtres quand ils n’y songent
– Qu’êtes-vous donc ?
– Une amoureuse, Raoul… une amoureuse qui a refait sa vie… et qui l’a refaite pour l’amour et rien que pour l’amour.
– Oh ! demoiselle aux yeux verts, dit-il, c’est bien grave de prendre un tel engagement !
– Grave pour moi, mais non pour vous. Soyez sûr que, si je vous offre ma vie, je ne veux de la vôtre que ce que vous pouvez m’en donner. Vous garderez autour de vous ce mystère qui vous plaît. Vous n’aurez jamais à le défendre contre moi. Je vous accepte tel que vous êtes, et vous êtes ce que j’ai rencontré de plus noble et de plus séduisant. Je ne vous demande qu’une chose, c’est de m’aimer aussi longtemps que vous pourrez.
– Toujours, Aurélie.
– Non, Raoul, vous n’êtes pas homme à aimer toujours, ni même, hélas ! bien longtemps. Si peu qu’il dure, j’aurai connu un tel bonheur que je n’aurai pas le droit de me plaindre. Et je ne me plaindrai pas. À ce soir. Venez au Théâtre-Royal. Vous y trouverez une baignoire.
- Un bon point s'écria Raoul, qui empocha les documents. Je ferai quelque chose de toi. Pas un honnête homme, ça jamais, mais une fripouille acceptable.
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la femme est faite pour détruire l'homme
La vie lui semblait charmante. Il était jeune. Des billets de banque, facilement gagnés, garnissaient son portefeuille. Vingt projets d’exécution certaine et de rapport fructueux fermentaient en son ingénieux cerveau. Et, le lendemain matin, il aurait en face de lui le spectacle passionnant et troublant d’une jolie femme qui s’éveille.
Comme votre grand-père défunt, c’est un vieil original, très cultivé, très artiste, bien qu’il fasse de bien mauvaises peintures. Il vit seul, un peu à la façon d’un ermite, chasse, coupe et débite ses arbres, surveille les gardiens de ses troupeaux, et nourrit tous les pauvres de ce pays qui lui appartient à deux lieues à la ronde. Et voilà quinze ans qu’il vous attend, Aurélie.