Il examina le volant, les freins, les manettes et me demanda :
– Alors, pour partir, vous dites qu’il faudrait faire ceci... et cela... ?
– Ceci d’abord, puis cela, répondis-je.
Il fit ceci d’abord, puis cela. La voiture s’ébranla, effectua un virage savant où se reconnaissait l’habileté d’un chauffeur émérite, et s’enfuit à toute allure, me laissant sur place, pétrifié.
Je n’ai jamais revu le prince Metcherski et pas davantage ma 24 CV.
Dès la première heure, j'avais posé ma candidature de flirt.
Pouce par pouce, avec les procédés d’investigation les plus minutieux, j’examinai la salle. Ce fut en vain. Ou plutôt… mais pouvais-je considérer cela comme une découverte ? Sous un petit tapis persan, jeté sur le parquet, je ramassai une carte, une carte à jouer. C’était un sept de cœur, pareil à tous les sept de cœur des jeux de cartes français, mais qui retint mon attention par un détail assez curieux. La pointe extrême de chacune des sept marques rouges en forme de cœur, était percée d’un trou, le trou rond et régulier qu’eût pratiqué l’extrémité d’un poinçon.
Voilà tout. Une carte et une lettre trouvée dans un livre. En dehors de cela, rien. Était-ce assez pour affirmer que je n’avais pas été le jouet d’un rêve ?
La vie est si fiévreuse de nos jours ! Il faut savoir, à certains moments, faire ce que l'on appelle une cure d'isolement.
La justice obéit souvent à ces entraînements de conviction qui font qu’on oblige les événements à se plier à l’explication première qu’on en a donnée.
Deux minutes après, M. Dudouis explorait le tiroir. Il y trouva d’abord une liasse d’articles de journaux découpés par l’Argus de la Presse et qui concernaient Arsène Lupin, puis une blague à tabac, une pipe, du papier dit pelure d’oignon, et enfin deux livres.
Il en regarda le titre. C’était le Culte des héros, de Carlyle, édition anglaise, et un elzévir charmant, à reliure du temps, le Manuel d’Épictète, traduction allemande publiée à Leyde en 1634. Les ayant feuilletés, il constata que toutes les pages étaient balafrées, soulignées, annotées. Était-ce là signes conventionnels ou bien de ces marques qui montrent la ferveur que l’on a pour un livre ?
Arsène Lupin est un type, un type déjà légendaire, et qui restera. Figure vivante, jeune et plein de gaieté, d'imprévu, d'ironie. Voleur et cambrioleur, escroc et filou, tout ce que vous voudrez, mais si sympathique ce bandit ! Il agit avec une si jolie désinvolture ! Tant d'ironie, tant de charme et tant d'esprit ! C'est un dilettante. C'est un artiste !
Remarquez-le bien : Arsène Lupin ne vole pas ; il s'amuse à voler. Il choisit. Au besoin, il restitue. Il est noble et charmant, chevaleresque, délicat, et je le répète, si sympathique, que tout ce qu'il fait semble juste, et qu'on se prend malgré soi à espérer le succès de ses entreprises, que l'on s'en réjouit, et que la morale elle-même est de son côté.
- Je vous prierai, monsieur, de me procurer une échelle et une lanterne.
- Ah ! vous avez besoin d'une lanterne et d'une échelle ?
- Apparemment, puisque je vous les demande.
Les effets les plus disparates proviennent souvent d'une cause unique.
Les choses les plus simples sont celles auxquelles on pense en dernier.