Cette histoire publiée initialement en 1918 est évidemment datée par certains côtés – qui, désormais, oserait appeler un ancien combattant sénégalais, défiguré, Ya-Bon ? Et qui oserait, surtout, en faire le souffre-douleur consentant d'un capitaine de l'armée française ? -.
Pas De téléphone portable, pas de bases de données ni de dark-web, pas de course-poursuite – enfin, si… en péniche et en barque ! -.
Et pourtant, à aucun moment on ne se dit « aille, ça a quand même sacrément mal vieilli… ». Certes, on assiste à une représentation en costumes, les hommes – même lorsqu'ils ne sont pas décrits – semblent porter le haut-de-forme et être sanglés dans un costume trois-pièces. Mais l'intrigue est ciselée juste comme il faut.
En même temps,
Maurice Leblanc savait jouer sur des intemporels. Il nous narre ici une histoire d'amour, de haine, de trahison, de vengeance, avec, à la clé, un trésor de 300 millions en or… Qui y résisterait ?
Et, survolant toute cette histoire, un génie. Génie qui, après avoir longtemps recherché son propre profit, sans se départir de sa légendaire élégance, met ici ses talents au service de la France. On peut supposer que c'est en partie l'époque qui voulait cela… on imaginerait mal, alors que la Première Guerre mondiale faisait rage, voir le gentleman se préoccuper de son seul intérêt. Et, probablement, ce choix fait par
Maurice Leblanc a contribué à ce que son héros devienne un véritable mythe, comme une incarnation d'un certain esprit français… Héroïque et tragique, étincelant et sombre, humain et cynique, c'est comme un condensé de nos contradictions qui s'étale sous nos yeux.
Est-ce que j'aime Arsène Lupin ? Oui ! Est-ce que je vous invite à le redécouvrir sous ses traits originaux – même ceux qui ont adopté la série – ? Dix fois oui ! Est-ce que
le triangle d'or mérite de rejoindre votre PAL ? À mon avis, cent fois oui ! Alors n'attendez pas !
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