Le veilleur du lac n'aura pas éveillé grand chose chez moi. Je partais sans a priori me disant qu'un polar rural jurassien pouvait être une bonne surprise. de surprises, il n'en fut pas tellement question vu que tout est un brin télescopé.
L'intrigue, c'est un fait divers comme on en croise de temps en temps dans les journaux. Une famille massacrée dans leur maison au bord du lac. Aucune trace des corps mais on devine le drame. L'ado de la famille, jeune fille un peu en marge, semble avoir survécu... ne serait-elle pas coupable ? Complice ?
L'incipit est dingue, d'une violence sans équivoque. Ce chapitre aurait pu être une nouvelle et se suffire à lui-même. Sauf qu'il y a plus de 200 pages derrière, d'un style d'une grande platitude. Je ne suis pas une styliste et j'ai tendance à préférer une bonne histoire à un livre qui ne joue que sur la forme. Mais là, c'est vraiment trop peu. D'autant plus dans le cadre d'un jury littéraire où la question "ce livre mérite-t-il un prix?" revient constamment.
Et puis, les considérations sur les ados présents dans le livre me gênent beaucoup. Les jeux vidéo, c'est dangereux, les réseaux sociaux aussi, c'est dingue les mauvaises rencontres qu'on peut faire (big up les bookstagramis, heureusement qu'on est des ieuvs). Et ce n'est surtout pas très juste. Quel ado de 17 ans aujourd'hui utilise encore Facebook ? Quant à Fortnite... le problème des références dans un bouquin, c'est que c'est très vite daté.
Passons sur la flic "arabe mais qui est cheffe", le flic "macho et froid mais c'est pas de sa faute il a été malmené par la vie", ce sont malheureusement des tropismes du polar bien trop français. Au fil de ma lecture je me suis rendue compte que je n'avais aucun intérêt pour la résolution de l'enquête. Les chroniques de mes camarades du prix son bien plus positives, il faut croire que j'ai lu beaucoup trop de polar dans ma vie de lectrice pour ne pas attendre aujourd'hui quelque chose de différent dans ce domaine. Tant mieux pour ce livre qui indéniablement trouve son public. Et tant pis pour moi.