Dans le ventre des mères
Il y a un façon bien française d'écrire des polars niais, dont je crois
DOA est le maître incontesté, qui consiste à partir d'une intrigue cohérente, à broder à l'infini sur tout et rien. A par exemple nommer des personnages qui n'ont aucun rôle dans l'histoire, à les décrire bêtement sans que cela n'ait aucun intérêt :
Page 154 : « Anne Grandin, la comptable, venait de prendre son service au moment où l'accès à l'hôpital a été fermé (belle construction grammaticale.) Quand Vincent pénètre (…) dans son bureau, il découvre une femme d'une cinquantaine d'années de petite taille (pas de virgule entre années et taille. Ndl), à la coiffure et au tailleur sévères (j'adore les zeugmas dont ce livre est truffé.) à l'exception de talons aiguilles jaune vif (n'importe quoi !) »
Epoustouflant puisque on ne parlera plus jamais de Anne Grandin qui aurait pu s'appeler Ginette Durieux ou Fatima el Akroui et être en short ou carrément à poil, quelle importance ?
Page 336 une perle : « Girard secoue la tête et met son clignotant pour doubler un camion ». Un mutant ce Girard.
Ça tombe bien le roman se passe en Ardèche et nous raconte une histoire de trafic techno biologique assez abscons dans une France corrompue et vénale. Une France qui protège des « Menguelé » par intérêt militaro économique. Passons. Même pas peur.
Que dire de plus de ce livre écrit sans style, et méprisant littérairement le public qu'il prétend défendre par ses positions politiques. « Excusez les mon Père, ils ne savent pas lire, ils prennent le train » pour paraphraser le grand prédicateur.
Ça n'est sans doute pas invraisemblable, ce que raconte
Marin Ledun, qui à 37 ans, a déjà semble-t-il commis dix bouquins. Mais c'est tellement mal fait.
« Dix-huit heures sonnent au clocher d'une église proche…. (page 409) »
Six heures avant les vingt-quatre coups de minuit… les villageois ont de quoi râler.