Chacun à son île, Jean-Louise, chacun à sa sentinelle : sa propre conscience.
Mais un homme qui n’a jamais vécu que pour la vérité - et en la vie duquel vous avez toujours cru -, ce n’est pas une simple déception, le jour où il vous trompe ; c’est un abandon.
- C'est quand ils ont tort que tes amis ont le plus besoin de toi, Jean Louise, pas quand ils ont raison.
L'enfer, c'est être éternellement isolé. Qu'avait-elle donc fait pour mériter de passer le restant de ses jours à se languir des siens tels qu'ils étaient avant, à revisiter en secret le temps jadis et ne jamais pouvoir s'aventurer dans le présent ? Je suis leur chair et leur sang, j'ai creusé cette terre, ma maison est ici. Mais non, je ne suis pas leur sang, et la terre se moque bien de savoir qui la creuse ; je suis une étrangère perdue dans une soirée où elle ne connaît personne.
Aveugle, oui, c’est exactement ce que je suis. Je n’ai jamais pensé à regarder les gens au fond de l’âme, je n’ai jamais regardé que leur visage. Aveugle comme les pierres...
Le Dr. Finch tenait sa cigarette entre son pouce et ses deux doigts. Il la regardait d'un air pensif. "Tu es daltonienne, Jean-Louise, dit-il. Tu n'as jamais su distinguer les couleurs et tu ne les distingueras jamais. Les seules différences que tu remarques, d'un être humain à un autre, concernent l'apparence, l'intelligence, le caractère, des choses comme ça. Personne ne t'a jamais incitée à regarder les gens en termes de race, et aujourd'hui encore, alors que c'est devenu la question brûlante du jour, tu demeures incapable de penser en termes de race. Tu ne vois que des gens.
[...] et ils étaient en train de faire des remous dans l'eau, penchés au dessus du rebord, quand ils entendirent une voix inquiétante dans leur dos : "Hououou..."
"Hououou...", répéta Dill, dissimulé sous un grand drap dans lequel il avait découpé deux trous pour les yeux. Il leva les bras au-dessus de sa tête et se précipita sur Jean Louise. " T'es prête ? dit-il. Dépêche, Jem. Je commence à avoir chaud là-dessous.
- Bon sang, dit Jem, mais qu'est-ce que tu fiches ?
- Je suis le Saint-Esprit" expliqua modestement Dill.
Il faut que tu envisages les choses comme elles sont pas, pas seulement comme elles devraient être.
Chacun a son île, chacun a sa sentinelle : sa propre conscience. Il n'existe pas de conscience collective.
Il fut un temps, autrefois, où les seuls instants paisibles de son existence étaient ceux qui s'écoulaient entre le moment où elle ouvrait les yeux le matin et celui où elle reprenait pleinement conscience, quelques secondes à peine avant de devoir, enfin tirée de son sommeil, pénétrer dans le cauchemar éveillé de la journée.