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Citations sur Toutes les fois où je ne suis pas morte (14)

T’es musulman, arabe, t’as tout à perdre, en perpétuelle probation, sur le siège éjectable de tous les désormais célèbres «amalgames», mot fourre-tout de l’homme de gauche sensibilisé qui tient à l’exprimer pour montrer sa supériorité morale, en une sorte de selfie de sa conscience. Ça sautait quelque part, bam, si tu portais un nom arabe, c’était chaque fois à recommencer, fallait prouver que t’étais pas de «ceux-là», que t’étais un bon citoyen, un ami de l’Occident, et que tu crierais haut et fort pour condamner les atrocités commises en ton nom. Dans la hiérarchie des hommes, s’appeler Chedi, c’était compliqué.
Alors que pour moi, une femme, c’était beaucoup plus simple: devant un homme, n’importe lequel, qu’il soit blanc, noir, jaune ou vert, face à La Mecque ou à la tête du Vatican, gueux à loques colérique ou propriétaire de yacht à dorures, je n’étais, et je ne resterais, jusqu’au bout de ma vie, que la femelle de mon espèce.
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Dans les rues de Bruxelles la déserte, de Bruxelles aux pavés noir corbeau, une petite flamme blonde, de cet ocre pâle qu’elle tient de sa mère, dévale l’avenue Stéphanie au volant d’un bolide bleu : Amalia.
Le cœur de Catherine saute un coup, éclaté de mille bombes à fragmentation. Chaque fois, elle s’étonne de retrouver son souffle, d’emplir ses poumons d’oxygène, de vivre.
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À ses côtés, le regard éperdu d’espoir, se tenait Bianca, menue et tenace. Dans sa parka trop grande pour elle.
Matt rapportait l’histoire de cette femme qui cherchait son fils disparu entre les mains de l’ÉI, et qui ne baissait pas les bras.
Il citait les mères de la place de Mai, en Argentine, pendant la dictature, il parlait du courage et de la détermination de ces mères anonymes et désemparées qui refusaient de baisser les bras devant les tentacules des organisations terroristes qui leur prenaient leurs enfants.
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Toutes ces fois où je ne suis pas morte, toutes ces fois où je suis restée en vie valaient que je vive pour cet instant où un homme que j’aurais tant voulu aimer s’était mis au service de l’ordinaire pour en rapporter l’extraordinaire. (p. 313)
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La géographie de nos vies faisait aussi en sorte de nous épargner les tentations d’une trop grande fréquentation quotidienne; j’étais une Pénélope, ancrée dans un seul lieu, gardienne du feu et d’une légendaire recette de farce pour la dinde de Noël, et toi, un Ulysse intrépide, gambadant par monts et par vaux, cédant dans l’allégresse aux chants des sirènes, toutes plus amoureuses de toi les unes que les autres, un Ulysse qui revenait livrer son butin d’histoires comme un chat dépose sa mésange, en offrande, pour faire plaisir à une Pénélope qui tissait trop et ne prenait pas assez la mer.
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Je ne sais pas pourquoi on dramatise, pourquoi on culpabilise ceux qui veulent en finir, pourquoi toutes ces campagnes de «sensibilisation» pour que ceux qui souffrent s’acharnent; quand le moindre effleurement fait crier, mourir est plus doux que vivre.
Ça se raconte mal, l’usure. L’envie de se retirer, sur la pointe des pieds, en voleuse, de quitter la noce pendant que les autres dansent. Ne restez pas seuls, disent les publicités, demandez de l’aide! Tu parles… On n’a qu’une envie, s’enfuir, être seul enfin, surtout ne pas s’infliger les appels à la vie et à l’espoir des bien-vivants, et des festoyants.
C’est au-dessus de nos forces.
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Quand plus rien n’a d’importance, quand l’incendie a tout ravagé et qu’il ne reste que les décombres et la suie, la tentation est grande de se lover contre un bout de braise et de se laisser consumer jusqu’à l’extinction des feux.
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— Dis-moi que tu m’aimes, Catherine.
Je me taisais, et j’attendais. La vie avec lui était une succession d’ondées tropicales, subites, rageuses, qui libéraient son ciel pour mieux inonder ma terre.
Sur le plancher gris de notre appartement miteux, j’étais une chienne; le corps couvert de bleus, les flancs maigres, le sang boosté aux globules blancs de la mononucléose, et l’œil féroce. Je refusais de baisser les yeux, je le défiais.
Encore. Et encore.
Je ne me soumettais pas, et ça le rendait fou. Alors il me bûchait, à pleines mains, à verse, dis-moi que tu m’aimes, dis-moi que tu m’aimes, dis-moi que tu m’aimes.
Ceux qui ne connaissent rien des épousailles d’un poing et d’un os se réfugient derrière les lieux communs, tout réconfortés de penser qu’il y a une victime et un bourreau. Ils ont tout faux: la violence est un défi posé à des protagonistes en mal de triomphe sur l’autre. Jusqu’où ira-t-il pour se sentir plus fort que moi? Jusqu’où vais-je me laisser meurtrir pour le pousser à se dévoiler dans la splendeur de sa médiocrité? Plus il déraillait, plus il faisait la preuve qu’il était minable, et plus il était minable, plus je marquais des points.
Jusqu’au knock-out final.
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«L’amour, tu sais, ce dont il a le plus besoin, c’est l’imagination. Il faut que chacun invente l’autre avec toute son imagination, avec toutes ses forces et qu’il ne cède pas un pouce de terrain à la réalité; alors là, lorsque deux imaginations se rencontrent… il n’y a rien de plus beau.»
ROMAIN GARY
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C'était une cave faite pour cacher des persécutés en temps de guerre, une cave à couloirs secrets et souterrains, une cave à pouvoir sauver Anne Frank.
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