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EAN : 9782221216590
252 pages
Robert Laffont (01/03/2018)
3.56/5   9 notes
Résumé :
« Viens me rejoindre. Prends l'avion. Réglons ça tout de suite », m'as-tu écrit.
Ça.
Ce désir fulgurant qui nous possédait et qui nous faisait nous écrire vingt, trente fois par jour. Ding, ding, ding, faisait le son de l'alerte qui me claironnait qu'un autre message de toi venait de débarquer, conquérant.
Trois jours après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, Catherine quitte Montréal pour Bruxelles. Elle va rejoindre Matt Lewis, journali... >Voir plus
Que lire après Toutes les fois où je ne suis pas morteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
L'auteure propose avec Toutes les fois où je ne suis pas morte un récit poignant, touchant, marqué par la terreur, l'amour, la famille, le terrorisme, l'amitié, les douleurs, la peur, etc. Catherine, écrivaine canadienne, se retrouve à Bruxelles au lendemain des attentats du 13 novembre 2015 à Paris. Elle va rejoindre un journaliste de guerre, son ami, Matt Lewis, pour vivre avec lui une semaine torride, où les deux tourtereaux n'auront rien d'autre à faire qu'à s'aimer. Toutefois, lorsque tout éclate autour de soi, en soi, lorsque le monde est à l'envers, est-il trop tard pour aimer?

Pour écrire ce roman, Geneviève Lefebvre s'est inspirée de son vécu. Elle était à Bruxelles après les terribles attentats qui ont secoué l'Europe. Comme elle le mentionne dans une entrevue publiée dans le Journal de Montréal :

J'ai eu une vie qui s'est déroulée avant que j'écrive ça. J'étais à Bruxelles pendant les attentats de Paris et il y a eu une arrestation devant mes yeux d'un jeune arabe. Je ne saurai jamais pour quel motif. Tout d'un coup, il y a eu l'armée, les mitraillettes, les chiens. Tout le monde qui était dans le café s'est arrêté. Exactement comme la scène qu'il y a dans le livre. C'est devenu extrêmement silencieux. On se disait qu'il y avait une bombe, qu'elle allait sauter et qu'on allait tous être morts.

Des bombes, il y en a dans ce récit…. Catherine, le personnage principal, a été plus d'une fois frappée par ces dernières. Les bombes n'ont pas réussi à la tuer… pas encore. La première frappe a été le départ de son père alcoolique, mis à la porte du domicile familial par sa mère qui souhaitait faire une place à son amant.

La seconde bombe a été causée par la violence du père de son fils et les sévices qu'il lui faisait subir.

Une autre bombe : la mort de sa fille Amalia… Puis, après une longue histoire d'amour avec Laurent, ce dernier l'abandonne comme un vieux chien qu'on laisse sur le bord du chemin sans lui jeter un regard dans le rétroviseur pour aller en chercher un plus jeune.

Catherine, les bombes, elle connaît ça… Ce n'est pas pour rien qu'elle se retrouve dans une Bruxelles assiégée…et qu'elle repense à toutes ces fois où elle n'est pas morte.

Dans les rues de Bruxelles la déserte, de Bruxelles aux pavés noir corbeau, une petite flamme blonde, de cet ocre pâle qu'elle tient de sa mère, dévale l'avenue Stéphanie au volant d'un bolide bleu : Amalia.
Le coeur de Catherine saute un coup, éclaté de mille bombes à fragmentation. Chaque fois, elle s'étonne de retrouver son souffle, d'emplir ses poumons d'oxygène, de vivre. (p. 230-231)

Et bien sûr, il y a ceux qui les lancent ces bombes… sa mère, ses ex, Matt et les djihadistes. Ainsi, en parallèle, le lecteur suit la piste d'un adolescent, Malik, influencé par son ami afin de rejoindre l'ÉI. Il s'est enfui de la maison de sa mère et il se retrouve aussi à Bruxelles, en même temps que Catherine… Malik devient la bombe de sa mère. Cette dernière se rend dans la capitale belge par amour pour son enfant et pour le ramener à la raison. Catherine rencontre la mère de Malik et elle demande à Matt de lui venir en aide. Comme il le mentionne dans son reportage :

À ses côtés, le regard éperdu d'espoir, se tenait Bianca, menue et tenace. Dans sa parka trop grande pour elle.
Matt rapportait l'histoire de cette femme qui cherchait son fils disparu entre les mains de l'ÉI, et qui ne baissait pas les bras.
Il citait les mères de la place de Mai, en Argentine, pendant la dictature, il parlait du courage et de la détermination de ces mères anonymes et désemparées qui refusaient de baisser les bras devant les tentacules des organisations terroristes qui leur prenaient leurs enfants. (p. 311).

Catherine dira du geste de son vieil ami :

Toutes ces fois où je ne suis pas morte, toutes ces fois où je suis restée en vie valaient que je vive pour cet instant où un homme que j'aurais tant voulu aimer s'était mis au service de l'ordinaire pour en rapporter l'extraordinaire. (p. 313)

Peu après le retour à Montréal de Catherine, Bruxelles sera victime d'un attentat terroriste revendiqué par l'ÉI…32 morts.

Toutes les fois où je ne suis pas morte, c'est une histoire forte, puissante, qui va résonner longtemps en moi. On le sait, malheureusement, les bombes n'ont pas fini de tomber et je ne m'y habitue pas. Je suis émue. Je suis à l'envers. Merci Geneviève Lefebvre pour ce magnifique roman.

https://madamelit.ca/2017/11/24/madame-lit-toutes-les-fois-ou-je-ne-suis-pas-morte/
Lien : https://madamelit.ca/2017/11..
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Bon. Une fois n'est pas coutume, je suis embêtée avec ce livre.
J'ai bien aimé, mais en même temps pas du tout.
Je suis mitigée lapin-cochon d'Inde, si vous voyez le truc.
C'est pas clair, quoi.

Parce que, d'un côté, j'ai plutôt aimé ce qui ressortait de ce récit, cette histoire de femme, de femmes. de mères aussi, qui seraient prêtes à tout pour leur enfant, même au pire. Mais qui restent quand même des femmes.
J'ai aussi aimé le style de l'autrice. Cette façon parfois choquante de nous mettre face à des situations, des ressentis.
Mais le fond, l'intrigue, et le contexte, j'ai moyennement adhéré.
Je crois que je suis vraiment passée à côté d'un truc.

En fait, je n'ai pas compris (et pas du tout du tout adhéré) le contexte. On se retrouve dans Bruxelles post-attentats du 13 novembre. Et je n'y ai pas vu d'intérêt. Cela permet tout juste de découvrir d'autres femmes que notre héroïne, mais vu le peu de place qu'elles prennent dans l'histoire, au final, ce n'était pas forcément nécessaire.
De même, je n'ai pas compris le rapport du point de vue du jeune homme avec le reste.
Parce qu'on parle d'une femme qui traverse un océan pour passer une semaine auprès d'un homme (en espérant bien passer plus de temps au lit qu'à faire du tourisme), de ses espoirs, de ses désillusions.
Le lien avec le jeune homme est quasi inexistant, les autres femmes et mères que l'on va croiser arrivent assez tard dans le récit. Bref, il me manquait un truc pour comprendre vraiment ce que l'autrice voulait vraiment nous dire et ça m'a donné un sentiment de quelque chose d'assez brouillon.
Comme si elle s'était perdue en cours de route à vouloir aborder trop de sujets.

Ou alors, et c'est clairement pas impossible, c'est moi qui n'ai pas su tout suivre et apprécier en si peu de pages.
Un autre truc m'a aussi rendue confuse. Toutes les fois où Catherine n'est pas morte, donc, ce qui donne son titre au livre, ben si c'était triste et si ça nous permettait de nous attacher à l'héroïne, ça ne faisait rien avancer. Je n'ai pas eu l'impression que ça justifiait des choix ou des réactions de notre personnage principal. du coup, ça tombait un peu comme un cheveu sur la soupe pour moi.

Alors, c'est très bien écrit (même si certaines formulations typiquement québécoises m'ont un peu surprise), c'est poétique et c'est inscrit dans un contexte si actuel et si frais (voire douloureux) dans notre mémoire collective que forcément, ça émeut.
Mais dans mon cas, j'ai parfois eu l'impression que c'était le but, ce qui fait que ça ne l'a pas vraiment fait avec moi.
Alors, je donne sûrement l'impression de descendre ce livre, mais j'ai pourtant passé un moment de lecture agréable. C'était juste trop confus pour moi. Il mérite en tout cas clairement qu'on lui laisse une chance, et je suis très curieuse de découvrir d'autres avis à son sujet.
Lien : http://delaplumeauclic.blogs..
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Que dire ? j'ai commencé le livre et je n'ai pu le relâcher qu'à la dernière page, beaucoup d'émotions, le premier livre de cette auteure, subjugué, je me suis senti présent sur les lieux du roman, spectateur sur place de cette semaine passée en Belgique, belle vraie écriture, charmé, la raison a t'elle toujours raison
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Pour moi ce fut un "page-turner". Je ne m'attendais pas du tout à ça. J'ai dévalé ce livre à une vitesse folle. L'efficacité de la plume en premier. Ça coule bien et c'est en même temps profusément rempli. Les images en second. Toutes ces surenchères brillantes. Les émotions ressenties et les frissons en troisième. Ça me ramenait des souvenirs. Héros obscur : l'intertextualité qui faisait sourire. À lire.
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Une lecture où l'urgence de l'autre est bien rendue et où la chute n'en est pas moins brutale. La réalité, l'humain avec ses blessures, ses failles encore béantes... Catherine et Matt se cherchent, se retrouvent mais ne se trouvent pas. Deux êtres écorchés, deux aimants qui en l'air s'attirent et sur terre se repoussent. Et la vie qui les entoure, brutale, violente, compliquée, peut-on s'aimer quand l'atmosphère est électrique et que rien n'est résolu? Lorsque l'on est persuadé de mourir, peut-on s'abandonner à vivre? [...]
Lien : http://parfumsdelivres.blogs..
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
T’es musulman, arabe, t’as tout à perdre, en perpétuelle probation, sur le siège éjectable de tous les désormais célèbres «amalgames», mot fourre-tout de l’homme de gauche sensibilisé qui tient à l’exprimer pour montrer sa supériorité morale, en une sorte de selfie de sa conscience. Ça sautait quelque part, bam, si tu portais un nom arabe, c’était chaque fois à recommencer, fallait prouver que t’étais pas de «ceux-là», que t’étais un bon citoyen, un ami de l’Occident, et que tu crierais haut et fort pour condamner les atrocités commises en ton nom. Dans la hiérarchie des hommes, s’appeler Chedi, c’était compliqué.
Alors que pour moi, une femme, c’était beaucoup plus simple: devant un homme, n’importe lequel, qu’il soit blanc, noir, jaune ou vert, face à La Mecque ou à la tête du Vatican, gueux à loques colérique ou propriétaire de yacht à dorures, je n’étais, et je ne resterais, jusqu’au bout de ma vie, que la femelle de mon espèce.
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— Dis-moi que tu m’aimes, Catherine.
Je me taisais, et j’attendais. La vie avec lui était une succession d’ondées tropicales, subites, rageuses, qui libéraient son ciel pour mieux inonder ma terre.
Sur le plancher gris de notre appartement miteux, j’étais une chienne; le corps couvert de bleus, les flancs maigres, le sang boosté aux globules blancs de la mononucléose, et l’œil féroce. Je refusais de baisser les yeux, je le défiais.
Encore. Et encore.
Je ne me soumettais pas, et ça le rendait fou. Alors il me bûchait, à pleines mains, à verse, dis-moi que tu m’aimes, dis-moi que tu m’aimes, dis-moi que tu m’aimes.
Ceux qui ne connaissent rien des épousailles d’un poing et d’un os se réfugient derrière les lieux communs, tout réconfortés de penser qu’il y a une victime et un bourreau. Ils ont tout faux: la violence est un défi posé à des protagonistes en mal de triomphe sur l’autre. Jusqu’où ira-t-il pour se sentir plus fort que moi? Jusqu’où vais-je me laisser meurtrir pour le pousser à se dévoiler dans la splendeur de sa médiocrité? Plus il déraillait, plus il faisait la preuve qu’il était minable, et plus il était minable, plus je marquais des points.
Jusqu’au knock-out final.
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Je ne sais pas pourquoi on dramatise, pourquoi on culpabilise ceux qui veulent en finir, pourquoi toutes ces campagnes de «sensibilisation» pour que ceux qui souffrent s’acharnent; quand le moindre effleurement fait crier, mourir est plus doux que vivre.
Ça se raconte mal, l’usure. L’envie de se retirer, sur la pointe des pieds, en voleuse, de quitter la noce pendant que les autres dansent. Ne restez pas seuls, disent les publicités, demandez de l’aide! Tu parles… On n’a qu’une envie, s’enfuir, être seul enfin, surtout ne pas s’infliger les appels à la vie et à l’espoir des bien-vivants, et des festoyants.
C’est au-dessus de nos forces.
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La géographie de nos vies faisait aussi en sorte de nous épargner les tentations d’une trop grande fréquentation quotidienne; j’étais une Pénélope, ancrée dans un seul lieu, gardienne du feu et d’une légendaire recette de farce pour la dinde de Noël, et toi, un Ulysse intrépide, gambadant par monts et par vaux, cédant dans l’allégresse aux chants des sirènes, toutes plus amoureuses de toi les unes que les autres, un Ulysse qui revenait livrer son butin d’histoires comme un chat dépose sa mésange, en offrande, pour faire plaisir à une Pénélope qui tissait trop et ne prenait pas assez la mer.
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À ses côtés, le regard éperdu d’espoir, se tenait Bianca, menue et tenace. Dans sa parka trop grande pour elle.
Matt rapportait l’histoire de cette femme qui cherchait son fils disparu entre les mains de l’ÉI, et qui ne baissait pas les bras.
Il citait les mères de la place de Mai, en Argentine, pendant la dictature, il parlait du courage et de la détermination de ces mères anonymes et désemparées qui refusaient de baisser les bras devant les tentacules des organisations terroristes qui leur prenaient leurs enfants.
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Video de Geneviève Lefebvre (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Geneviève Lefebvre
Le Salon dans tes oreilles - S1E24 - Cabaret P
Sept femmes du collectif Projet P lisent un extrait de leurs textes, dans lesquels elles racontent avec amour, humour, et un peu de douleur parfois, des histoires de pénis.
Avec:
Caroline Allard, Fanie Demeule, Karine Glorieux, Ève Lemieux, Corinne Larochelle, Geneviève Lefebvre, Silvia Galipeau, Nancy B.-Pilon, Véronique Marcotte, Animatrice Guillaume Marchand, Musicien Livre:
Projet P, collectif, QUÉBEC AMÉRIQUE https://www.salondulivredemontreal.com/livres/projet-p
Le Salon dans tes oreilles est un balado issu des entrevues, tables rondes, et cabarets enregistrés dans le cadre du Salon du livre de Montréal 2020. Écoutez des auteurs, autrices et personnalités parler de livre, de lecture et d'écriture et échanger autour des cinq thématiques suivantes: le Féminisme, la Pluralité des voix, 2020, et après?, Récit et inspiration et Famille et enfance. Bonne écoute!
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