Le cul des anges

Côtes d'Azur, Nice, Cannes... un tueur à gages d'origine russe ayant du mal à digérer son unique histoire d'amour rencontre une jeune paumée au chien un peu exubérant et se fait avoir comme un débutant. Au bout de quelques pages, vous avez fait connaissance avec deux de la vingtaine de protagonistes de ce polar. Beaucoup de blessures du passé chez les différents personnages (maltraitance, fusillade, mère alcoolique, petite vie sans passion...) et il s'agit là du seul lien qui pourrait les lier entre eux.
Même si tout ce petit monde est habillement mis en scène par Benjamin Legrand, la reliure qui relie les pages de ce roman est légèrement cousue de fil blanc, les morts se bousculent et le sujet (snuff movie : film pornographique mettant en scène des tortures - ici d'enfants) n'est pas nouveau dans le monde du policier.
Bien construit, parsemé de quelques brins d'humour, ce roman reste somme toute assez conventionnel comme polar.

« le cul des anges », c'est d'abord un jeu de mots : le polar nous montre les horreurs cachées derrière les beautés de « la baie des anges », Nice, Cannes et autres villes de la Côte d'Azur. C'est aussi le nom du groupe fondé par Lola, une chanteuse à la voix sublime, ex-physionomiste, dont la vie a basculé lors d'une tentative de meurtre six mois plus tôt. C'est enfin le titre de cet étrange roman, qui mêle allégrement femmes forcément superbes, beurs des cités, tueur à gages russe, marines américains, vieil homme usé par la vie, producteur de snuff movies et bien d'autres personnages encore… Mais si le roman ne manque pas de rythme, l'abondance de clichés et de violence gratuite en guise d'intrigue a fini par me lasser. Dommage.