Tueur de cafards

Même si le nom de Benjamin Legrand ne m'est pas inconnu, il a travaillé avec les plus grands, Druillet et Rochette entre autres, c'est surtout le nom de Tardi qui m'a incitée à emprunter cette B.D qui s'avère être un petit chef d'oeuvre.

Si le travail graphique de Tardi est encore une fois excellent il ne faut pas oublier le travail du scénariste. Legrand propose ici une histoire passionnante. « Tueur de cafards » est un polar noir qui emprunte largement au thriller paranoïaque. J'ai beaucoup pensé aux grands films de ce registre qui ont squatté les écrans dans les seventies, « à cause d'un assassinat », « conversations secrètes »… Sauf qu'ici le héros n'est ni un espion, ni un journaliste mais un simple exterminateur de cafards. L'intrigue parfaitement menée trimballe son héros, et le lecteur, dans les bas-fonds new-yorkais jusqu'aux limites de la folie.

Le très bon scénario de Legrand est magnifiquement servi par le dessin de Tardi qui en renforce l'impact. L'album est entièrement en noir et blanc excepté l'uniforme du héros, d'un rouge pétant. Ce parti-pris donne une tonalité très étrange au récit et l'emmène flirter avec la frontière du fantastique.

Un dessin excellent au service d'un scénario intéressant et bien construit. « Tueur de cafards » est une B.D très réussie.

La couverture de cette bd est plutôt repoussante. C'est à faire fuir ceux qui ont horreur des insectes rampants. On se dit que quelquefois, il ne faut pas s'arrêter à la couverture aussi hideuse soit elle. Et pourtant...

On retrouve le dessin de Tardi au service d'un scénario plutôt bancal. Il termine sa tournée dans un hôtel et est intrigué par le 13ème étage qui est censé ne pas exister. Il entend une conversation qu'il n'aurait pas dû et c'est le début d'une histoire violente de règlement de compte dans un New-York sale et immorale. L'atmosphère de cette ville prestigieuse n'est absolument pas rendue.

Même en étant un fan de Tardi, on doit reconnaître un manque total d'originalité avec des dialogues d'une grande vulgarité. Mieux vaut éviter ce tueur de cafard.

La poule aux yeux d'or !


En 84, le révolutionnaire Jacques Tardi signe avec la complicité du romancier et scénariste Benjamin Legrand (à ne pas confondre avec le fils de Michel Legrand) une histoire paranoïaque, à la ‘The conversation' de Francis Ford Coppola ou ‘Blow out' de Brian de Palma, en 47 pages en rouge et noir (et blanc) + deux postfaces des auteurs et 4 planches photos additives autour d'un fils de personne, qui, à New-York, lieu du drame (et que le libertaire Tardi dessine aussi densément qu'il croque la ville lumière), surprend, au 13° étage d'un immeuble dans lequel il était censé venir éliminer quelques cafards, une conversation qu'il n'aurait jamais dû surprendre…


Des docks les plus déserts aux culs-de-sac les plus foireux, des appartements les plus miteux aux rues les plus sales, cette réussie bédé ‘nouillorkaise', qui relève du pur Parkinson, nous entraîne comme un mouton à l‘abattoir tout au long d'une histoire de folie extérieure et de démence intérieure, noire comme l'encre dont a été écrit ce scénar bizarre à faire sacrément réfléchir tous ceux qui appuient sur des boutons !