Récemment, une technologie de pointe a permis de découvrir un vaste espace vide insoupçonné à l'intérieur de la grande pyramide de Khéops. Il semble bien que ces monuments mille fois visités, décrits et fouillés, soient encore pleins d'enseignements futurs. Cela confère au manuel d'initiation de Mark Lehner, "The Complete Pyramids", tout son intérêt, même s'il est tributaire d'un état déjà ancien de la recherche (1997). Ce volume de 250 pages transmet tout ce qu'il est nécessaire de savoir pour se familiariser avec ces monuments, leurs techniques, leur signification artistique, rituelle et politique, l'histoire de leur exploration, et la reconstitution de ce qu'était une "ville de pyramide", ses deux temples, ses magasins, routes et rues, habitations, activités culturelles, économiques et cultuelles (les cultes antiques étant sacrificiels, ils avaient nécessairement une dimension économique). Si en effet les pyramides nous apparaissent comme des tombeaux, c'est parce que le temps a fait disparaître tout ce qui les entourait, à savoir le cadre de vie intense qu'elles généraient autour d'elles et du corps divin qu'elles abritaient (ou pas : il y a en effet de nombreuses pyramides cénotaphes, destinées au culte du Nom Royal et de la Statue, un peu partout en Egypte). Enfin, le catalogue complet de toutes les pyramides, en troisième partie, réserve des surprises remarquables : en surplus de celles que tout le monde connaît, celles des sites de Gizeh, Saqqarah et Dahshour, on découvre une multitude d'autres pyramides édifiées au cours des dynasties ultérieures, et presque totalement détruites à ce jour (mais leurs restes sont riches d'enseignements - souvent beaux de la beauté des ruines - à défaut d'être spectaculaires). Le livre présente en outre une très riche iconographie, en couleurs et en noir et blanc, et beaucoup de schémas explicatifs, vues en coupe et autres qui clarifient grandement les questions abordées.
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La pyramide d'Ounas était déjà tombée en ruines au Nouvel Empire. Khaemwaset, fils de Ramsès II et Grand Prêtre à Memphis, laissa une inscription sur sa face sud qui mentionne le travail de restauration, donnant au nom d'Ounas la possibilité de vivre à nouveau.
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