Depuis les temps anciens, les Egyptiens se rendaient à Pount. C'était pour eux un pays lointain et merveilleux, pourvu de richesses nombreuses et diverses ; ils l'appelaient aussi "le pays de Dieu" car, sur son sol, croissaient les arbres à encens, la plante aimée par les divinités et dont le parfum envoûtant pénétrait jusque dans l'univers céleste.
Ce troisième volet d 'Histoire de la civilisation pharaonique de Claire Lalouette est particulièrement complet, puisque son premier chapitre rappelle les grandes lignes de l'Ancien-Empire et du Moyen-Empire pour pouvoir comprendre efficacement les enjeux des règnes des pharaons ramessides, qui est le sujet essentiel de cette synthèse historique. Comme dans les précédents volets, l'auteure prend soin de s'appuyer sur les sources documentaires existantes et nous offre ainsi de nombreux extraits de textes égyptiens issus de stèles, de papyri, d'ostraca et de fresques murales. Elle nous expose donc l'état des connaissances sur cette grande période de l'Antiquité, avec parfois une tendance à associer trop directement le principe d'un pouvoir fort et guerrier à la prospérité. Car si, en effet, le règne de Ramsès était prospère, rien n'indique qu'il l'était pour tous les Égyptiens.
Désormais l'Empire d'Égypte dont le prestige n'est plus contesté dans le monde oriental, demeurera en paix pendant près d'un siècle, jusque vers 1380. La diplomatie sera alors nécessaire pour maintenir ce que la guerre a conquis.
L'art égyptien correspond à une pensée élevée : il est e médiateur de l'immortalité. Les formes dessinées, sculptées ou peintes sont des images qui ne sont pas de simples silhouettes ou de portraits, mais des enveloppes toujours susceptibles d'accueillir à nouveau la vie, de s'animer éternellement; les lignes et les volumes figurés sont les éléments d'une grande animation magique, qui ouvre aux hommes les voies de la pérennité.
les premiers pharaons menèrent donc une large politique d'exploration du monde alentour et de ses ressources, non pas dans un but de conquête ni dans un souci d'extension de leur royaume, mais par nécessité économique: recherche des produits nécessaire à la vie quotidienne et culturelle, dont l'Égypte était démunie; dans le souci également, de préserver l'intégrité de leurs limite naturelles.
L'égyptologue est un tâcheron de l'esprit, qui, jour après jour, assemble des éléments nouveaux qui, sans cesse, surgissent des sables.
Ce vizir était la "volonté du maître, les oreilles et les yeux du souverain: "il était le chef de la justice, présidait aux deux plus importants services de l'État: le grenier et le trésor; il contrôlait l'armée, veillait aux travaux publics et aux transports fluviaux; des "directeurs de mission" le mettaient en relation avec l'administration provinciale.
Les Égyptiens furent, très anciennement, en relations avec la mer Rouge: la piste la plus ordinairement utilisée pour y parvenir, le Ouadi Hammamat, partait de Koptos, au nord de Thèbes et rejoingnait le port de Koceir, quatre jours de voyage sans points d'eau, qui nécessitaient donc une organisation rigoureuse de l'entreprise.
L'Égypte est le plus vieux pays du monde - pays dont l'ancienneté, la grandeur, le "mystère" qui l'a longtemps entouré ont toujours éveillé un intérêt particulier - un pays dont on reconnaît maintenant qu'il est la source vive des civilisations classiques, et dont nous sommes donc, pour une part, dépendants.
Cette largeur de pensée permettra, à l'époque des conquêtes ramessides et du grand Empire, d'accueillir largement les divinités étrangères, qui étaient soleil ou végétation: qu'ils soient Shamash ou Baal, leurs noms recelaient la même force, la même puissance de vie, que ceux de Rê ou d'Osiris.