Rencontre avec Bernard Cerquiglini pour la sortie du Petit Larousse 2018.
Ne dites plus « spoiler » mais bien »divulgâcher »
qui nous vient du Quebec, ce mot vient d’entrer dans Le Nouveau petit Larousse illustré.
Platon avait tort de vouloir proscrire les poètes. Même les mauvais vers n'ont jamais fait mal à personne.
Jean Ajalbert
Arthur Adamov :
Je n'aime pas travailler, mais j'admet que les autres travailent.
Le programme pictural de Fra Angelico tient de la propagande : rallier humanisme et religion, et mettre au profit de l'art ancien les recherches nouvelles, afin d'élaborer un humanisme chrétien, où le réalisme acquerra une dimension poétique. Pour lui, la perspective se découvre de façon empirique, elle n'est pas un a priori de construction, un vertige. Dans le "Couronnement de la Vierge", la composition se fait sur un plan vertical, et conserve de l'esprit gothique ses détails pittoresques et le chatoiement des couleurs ; de l'art des enlumineurs vient la représentation des paysages paradisiaques dans la prédelle (partie inférieure du retable).
La chevalière d'Eon regagne alors Londres. Pendant trente ans, elle mène la vie d'une lady respectable et meurt à 83 ans. Des médecins puis quinze témoins examinent son corps. C'est celui d'un homme.
Pourquoi un homme ambitieux et dynamique comme le chevalier d'Eon a-t-il accepté de passer près de quarante ans de sa vie dans le rôle d'une femme ? Comment se fait-il qu'en 1774, les médecins aient déclaré le personnage féminin ? Pourquoi Louis XV, puis Louis XVI ont-ils refusé au chevalier un retour à la vie normale ?
Marcel Achard :
L'amour c'est être toujours inquiet de l'autre.

- Salut Gramstein, Bongarçon.
- Gagné ! C’est bien ton numéro qui s’affiche sur l’écran de mon téléphone.
Gramstein, bipolaire notoire, était de bonne humeur, tant mieux.
- Ton macchabée du pont Tristan Tzara, son signalement indique un "varus équin du pied droit". Tu peux m’en dire plus?
- Je n’ai fait que copier-coller les premières constatations des gars de l’IML venus prendre livraison du client. Il était plié en quatre dans une cantine cadenassée, en conversation avec deux haltères de 50 kilos. Un peu ramollo mais en un seul morceau et pas trop chiffonné. Un jeu d’enfant pour le RNIPP.
- Cause de la mort ?
- Sans préjuger des conclusions de Lawrence et sa bande, ça m’étonnerait qu’on récolte beaucoup d’eau dans ses poumons. À part celle entrée par les trous qu’il y avait dedans… Vu leur nombre et leur diamètre, une arme automatique aurait fait le boulot que ça me surprendrait pas. Ah oui aussi, il était temps qu’il change de manucure.
- Pardon ?
- La dernière qui lui avait fait les ongles lui avait ruiné celui du majeur de la main droite. Un arrachage en bonne et due forme.
Sa gloire de portraitiste est telle que Titien est appelé à contribuer à celle des monarques. Charles Quint, qui l'a honoré en 1533 des titres de comte palatin et de chevalier de l’Éperon d'or, fait de lui le premier peintre de sa cour. L'empereur est immortalisé dans plusieurs portraits, de même que son fils, Philippe II. Le roi de France François Ier est lui aussi le sujet d'un célèbre tableau, qui le montre souriant. Même dans les portraits officiels, Titien cherche toujours à pénétrer au cœur des émotions les plus intimes et à saisir les expressions les plus personnelles.
Léonard de Vinci ne deviendra jamais un savant du type de Copernic ou de Newton, de ceux qui renouvellent la science par leurs découvertes ou leurs hypothèses. En fait, tout en célébrant "la suprême certitude des mathématiques", il est avant tout un "visuel", pour qui l’œil, "fenêtre de l'âme, est la principale voie par laquelle notre intellect peut apprécier pleinement l’œuvre infinie de la nature". Sa curiosité universelle refuse nos distinctions entre science pure et science appliquée, entre beaux-arts et arts mécaniques.
Le gravos récitait son cahier des charges à la virgule près. Vu de sa fenêtre, sa boîte de négriers sans scrupules se situait à mi-chemin entre la colonie de vacances et l’ONG humanitaire. Cézigue, finalement, c’était un genre d’abbé Pierre. Il avait fait vœu d’apporter une « solution aussi adaptée que possible » ( !) aux exigences de survie de la « frange sans cesse grandissante des laissés pour compte de la société de consommation ». Par chance, une brochette de sympathiques multinationales souhaitaient – quoi de plus normal ? - faire mieux connaître et apprécier leur came. Médiaxo se chargeait de mettre en relation les uns avec les autres, à la satisfaction de tous. Du win win à l’état pur.