Citations sur Milarepa, les dits du mont Kailash - Les trois voies .. (9)
Le but de tous ces enseignements et pratiques n'est pas de faire de nous des “parfaits” ou des “éveillés” aux yeux des autres, mais des êtres normaux, mature et nature : libres, heureux et aimants.
p.78
… l'A/amour “accomplit la loi”, on ne dépasse que ce qu'on a atteint, on n'est libre que de ce qu'on a intégré.
p. 88
Prétendre avoir réalisé “l'État d'Éveil” et mener une vie sans éthique (sans intégrité) et sans compassion (sans élégance et sans grâce) risque fort d'être une illusion et une inflation.
Un discours spirituel ou une représentation de la spiritualité, plaqués sur un corps habité d'angoisse, de prétentions et d'envies ; qu’est-ce sinon un “sépulcre blanchi” ?
p. 77
Dans le Christianisme des premiers siècles on ne trouvait pas de “représentations” du Christ, de même dans le Bouddhisme originel, on ne représentait pas le Bouddha, mais un siège vide sous un arbre, là où la tradition nous dit qu'un être humain s'éveilla à sa nature infinie, ou à la Vie qu'il “était”, à un moment précis, dans un lieu particulier dont nul n'a gardé l'empreinte (les reliques, les lieux saints, seront “inventés”, c'est-à-dire, étymologiquement « viendront au jour » : in-venire, beaucoup plus tard.
L'histoire des Bouddhismes nous rappelle l'évolution de trois grandes écoles qui apparaissent successivement, avec chacune leur représentation particulière du Bouddha et du chemin qui conduit à partager sa condition d'éveillé...
p.75/76
*… rien n'existe en soi, par soi ou pour soi... « chacun est fait de tous les autres »...
p. 74
L'Infini se fait sentir dans l'embrassement multiforme de ma solitude.
Ma solitude, cette ipseité* intangible ouverte aux quatre vents, cette ouverture sans doute me déchire, mais c'est à travers cette déchirure qu'elle me fait ciel.
L'Infini s'est fait chair, dans une chair faillible afin qu'à travers cette faille sa lumière et son espace invisible continuent de briller.
Pourquoi un corps devenu fenêtre serait-il moins un corps ?
La transparence n'enlève rien, ni n'ajoute rien au corps, elle en fait une évidence sensible, De quoi ? De qui ? Du “Soi”, de la Conscience sans doute, et de plus encore ?
p. 62
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ipseité* : Ce qui fait qu'une personne, par des caractères strictement personnels, est non réductible à une autre personne.
Aimer notre être mortel ce n'est pas s'identifier à ce qui doit mourir ; aimer c'est ouvrir notre finitude à l'Infini ...
p. 61
« Si ton esprit est silencieux, si ton cœur est silencieux,
si ton corps est silencieux, tu le connaîtras cet Espace invisible et invincible...
Cet Espace, il est en toi, il est en dehors de toi,
Et tu es Cela, ô mon ami, disciple de l'altitude et du vent. »
p. 58
Dialogues des Herméneutiques
Ou
Dialogues des philosophies du monde
Le siècle qui nous précède a insisté sur « le conflit des herméneutiques » (cf. Paul Ricoeur 1913-2005). Ce conflit n'est-il pas le point de départ d'un véritable « dialogue des herméneutiques », c'est-à-dire, de nos représentations du monde reconnues (sans relativisme) comme “représentation” et non comme “vérité” du monde.
Comme tout dialogue, celui-ci est conditionné par les différents degrés d'attention ou qualités d'Écoute des interlocuteurs.
La vision du monde de chacun reflète la qualité et la capacité de son regard et de ses “instruments” de compréhension...
Ce ne sont pas deux mondes, deux religions ou deux philosophies qui s'affrontent ou qui dialoguent, mais deux ou plusieurs niveaux de perception, d'attention, de compréhension, de contemplation ou d'Écoute...
p. 67