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4,2

sur 5844 notes
La vengeance est un plat qui se mange froid. Avec le grand talent narratif qu'on lui connaît, Pierre Lemaître déroule avec jubilation une histoire qui nous ravi page après page. Coups bas, vengeances, tromperies l'histoire des Péricourt mélangée aux années incertaines d'avant la seconde guerre mondiale, on se délecte avec gourmandise de ce plat concocté par un auteur décidément populaire dans le bon sens du terme.
Un vrai bonheur de lecture !
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Ses talents de conteur et la justesse de sa plume font de Pierre Lemaître un incontestable virtuose du roman. Couleurs de l'incendie, son dernier ouvrage, offre un moment de lecture réjouissant, absolument captivant, tant par le rythme et la diversité des péripéties imaginées, que par une tonalité de narration jubilatoire qui colle à ces péripéties.

Comment expliquer alors que je sois resté un peu – un tout petit peu ! – sur ma faim ?

Le livre est présenté comme le deuxième volet d'un triptyque initié par l'exceptionnel Au revoir là haut, prix Goncourt 2013. Est-ce la mode des séries qui incite les romanciers à loger certaines oeuvres dans une unité plus vaste ? Couleurs de l'incendie s'inscrit dans la suite chronologique d'Au revoir là haut, même si les deux fictions sont indépendantes et qu'à l'exception de la brave Madeleine – pas si brave que cela, finalement ! –, aucun personnage principal de l'un n'apparaît significativement dans l'autre.

L'auteur échappe ainsi à la nécessité de définir un cadre, un contexte, des généalogies. Il repart sur des bases connues, en l'occurrence le Paris de l'entre-deux-guerres, terrain de jeu de zigotos peu scrupuleux, hommes d'affaires, politiciens, journalistes, les uns membres de l'establishment, les autres aspirant à le devenir. Scandales financiers, escroqueries, fraudes fiscales, petits arrangements entre presse et politique, corruption à tous les étages, Pierre Lemaître n'est pas tendre avec les moeurs de l'époque. On ne s'étonnera pas d'y voir une peinture satirique de notre monde actuel. Les similitudes sont nombreuses, d'une banque suisse laissant échapper les identités et numéros de comptes de ses clients, aux ennemis de la démocratie cherchant à la détruire par la montée en épingle de scandales.

L'ouvrage comporte deux parties. La première dépeint la descente aux enfers d'une riche héritière, victime d'une série de malheurs familiaux, et de son impréparation aux responsabilités qui s'ensuivent pour elle. L'occasion pour l'auteur de présenter, sur un ton badin, les personnages-clés de l'intrigue, en une comédie humaine cruellement balzacienne.

La seconde partie est consacrée à la mise en oeuvre minutieuse d'une vengeance implacable. Des lecteurs font référence à la plus célèbre des histoires de vengeance, celle du Comte de Monte-Cristo. Pourquoi pas ! le registre sentimental est toutefois nettement moins romantique et glamour que chez Dumas. L'auteur adopte un ton ironique, presque désinvolte. Les méchants seront justement punis, mais les manigances et stratagèmes des vengeurs m'ont paru un peu artificiels, amusants à défaut d'être crédibles. Ils m'ont plutôt fait penser aux facéties de Bibi Fricotin, le redresseur de torts des bandes dessinées de la même époque.

On est en tout cas bien loin de l'originalité, morbide mais géniale, des magouilles aux cercueils et aux monuments aux morts, naguère imaginées par l'auteur. Dommage notamment d'avoir recours à la confection de « faux documents indécelables » pour incriminer un personnage ; un auteur de romans policiers de la carrure de Pierre Lemaître aurait dû trouver mieux.

Intéressantes, en revanche, sont les destinées imaginées en marge de l'intrigue principale. Celle du petit Paul, génie précoce de la réclame, pique ma curiosité ; se pourrait-il que le troisième volet du triptyque lui soit consacré ? J'ai bien aimé, aussi, une improbable Castafiore et son concert à l'Opéra de Berlin, devant Hitler et les principaux dignitaires nazis, dans une uchronie savoureuse, quoique moins explosive qu'Inglourious Basterds.

Autre personnage pittoresque, la sensuelle infirmière polonaise Vladi, fâchée avec la langue française, à qui l'auteur fait prononcer des propos comme : « Wszystko w porzadku ». Vous pensez à un sabir fabriqué pour l'occasion ? Pas du tout, c'est du polonais, Pierre Lemaître ne badine pas avec l'authenticité. Ça veut dire : « Tout va bien ». Ils pourraient être champions de Scrabble, les Polonais !

En dépit du talent et du professionnalisme de l'auteur, Couleurs de l'incendie ne m'a pas fait oublier Albert et Édouard, les flamboyants héros d'Au revoir là haut, merveilleusement mis en image, depuis, par Albert Dupontel. Mais il s'agit quand même d'un très bon roman.

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Les Péricourt sont de retour !

Deuxième volet d'une trilogie déjà plus qu'enthousiasmante, Lemaitre nous revient et il n'est pas content.
Ce pût-ce-t-il que ce même Lemaitre soit l'heureux papa de moult policiers ardemment plébiscités et cependant aux antipodes de l'univers ici décrié. Visiblement, oui.
Le caméléon vient encore de frapper.
♫Ou-vre-lui la po-rte
toi qui a la clé
de la grande éco-le du mon-de♪
Bien pourri, le monde, et jusqu'à l'os encore.

Dans la famille Péricourt, je demande Marcel le patriarche.
Un Marcel en petite forme qui nous fera une courte apparition horizontale puisque le roman débute gaillardement par ses obsèques. Nous suivons donc sa fille Madeleine fort logiquement en larmes. Une jeune femme éplorée qui ne tardera pas à ouvrir les vannes en grand suite aux facéties tragiques de son petit canaillou de Paul.

Grandeur et décadence.
Tel pourrait être le nouveau slogan familial de Madeleine touchée par la disgrâce.
C'est pas que la Madeleine soit rancunière, non, mais elle n'oublie pas. Et quand elle se rappelle à votre bon souvenir, la sentence apparait souvent irrévocable.

En ces temps de grands bouleversements sociaux et économiques, Lemaitre nous dresse le portrait d'une femme bafouée, trahie, ruinée, le moral au fond du seau. Sinon, c'est du beau temps pour la saison.
La solution de facilité eût été de lâcher la rampe. De se laisser submerger par la vague et de sombrer corps et âme.
Madeleine, en digne héritière de son paternel, déteste la facilité et s'attachera à le prouver pour le plus grand plaisir du lecteur complétement subjugué par la trame narrative odieusement jubilatoire tissée par un Lemaitre adorant jouer les pompiers pyromanes.

Une galerie de personnages truculente, véritables pointures dans leur domaine respectif majoritairment axé sur la gruge, l'entourloupe, la spéculation, voire toute autre malversation à fort potentiel lucratif.

Une écriture enjouée et un scénario fantasque font de ce second volet un ravissement permanent.
Ode à l'arroseur arrosé, ces Couleurs de l'Incendie brillent de mille feux et n'appellent qu'une seule posture, la contemplation jouissive d'un embrasement délectable.
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La suite de « Au revoir là-haut », placée sous le thème de la vengeance.
Un fidèle employé qui se venge en ruinant l'héritière, une femme qui venge son fils, un frère qui se venge de la réussite de son ainé, etc.

Et le peuple aussi veut sa revanche : « Le gouvernement observait avec inquiétude les couleurs de cet incendie qui gagnait sans cesse du terrain. Des rassemblements de milliers de personnes… Des voitures furent incendiées, mais aussi des magasins, les ambulances faisaient d'incessants va-et-vient… » (p. 380) 

Mais on est dans les années trente, celles du vingtième siècle, un contexte historique bien documenté. Avec l'esprit de l'époque et les événements qui le jalonnent comme la crise économique et la montée du nazisme et le réarmement de l'Allemagne, ainsi que les scandales politiques et financiers européens.

Et puis, on peut se régaler de l'écriture, avec l'humour des métaphores et des comparaisons, celle-ci par exemple : « Elle se concentrait des heures sur des détails secondaires, sur le Titanic, elle aurait commencé à repeindre les transats. »

Alors, une bien belle lecture, même si je n'y ai pas retrouvé pas la puissance de l'émotion du premier tome.
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Que m'a-t-il donc manqué pour que je ne parvienne pas à tomber sous le charme de Couleurs de l'incendie ?
Un tas de nuances...
Je vous arrête tout de suite, n'allez pas imaginer que je suis en manque de nuances grises, ni plus claires ni plus sombres.
Non, il m'a manqué des nuances aux personnages. de ces nuances un peu mystérieuses qui font qu'on ne sait pas pourquoi on s'attache spontanément à tel ou tel protagoniste. Après Au revoir là-haut et ses personnages très mordants, j'attendais un brasier. Dommage, ce défilé de banquiers, de journalistes, de mauvais garçons, d'entrepreneurs, de petits bourgeois (et des grands aussi) a bien eu du mal à allumer quelques étincelles.
Bon, ne soyons pas si durs. L'amitié de Paul et de sa diva m'a touchée, l'amour de Léonce avec son branque m'a amusée. Mais, je marche à l'émotion et là côté émotion, c'est tombé un peu à plat.

On dit facilement de la revanche qu'elle est un plat qui se mange froid mais tout de même ! C'est plus du tout froid à ce niveau-là, , ça vous glace le dos, ce genre de vengeance. J'en ai même parfois éprouvé un vrai malaise.

Peut-être que finalement Pierre Lemaître n'est pas un auteur pour moi ?
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En ouvrant un livre je m'intéresse toujours aux coulisses comme au théâtre. le livre de Pierre Lemaître Couleurs de l'Incendie n'échappe pas à cette règle. Au contraire. Je me délecte de toutes les préfaces comme de tout épilogue. L'auteur généralement nous réserve quelques surprises.


J'adore le terme « reconnaissance de dette » de l'épilogue où Pierre Lemaître qui rend ainsi hommage à son maître Dumas nous glisse qu'il s'inspire librement d'un certain nombre de faits réels.
Faits réels certes, il a, la vigilance de nous rappeler ces événements qui se sont déroulés des années 1920 jusqu'aux années 1940, mais je serais tenté de penser que dans le même temps, il se référait à des événements bien plus récents et sans citer de dates cet ouvrage Couleurs de l'Incendie et d'une actualité brûlante.


Ainsi, par la bouche de Joubert il nous avoue "que les politiciens ont fait leurs preuves...Elles sont accablantes. Il ajoute il est grand temps que des hommes apolitiques, patriotes, disent enfin la vérité au peuple français".
Qu'on soit partisan du jaune, du vert, du bleu, du rouge, ou de l'orange plus ronde et parfois amère, j'imagine que la situation que nous connaissons a pu être une source inépuisable de références, pour alimenter le cynisme légendaire de l'auteur..


La grande qualité de Pierre Lemaître, digne successeur de maître Dumas, c'est de savoir nous faire goûter de l'abondance, un livre commencera par un enterrement chez bien des écrivains, lui en ajoutera un deuxième.
Un certain Monsieur Dupré travailleur de l'ombre pour Madeleine, l'héroïne, ne débusque pas une affaire mais un chapelet de malversations en tous genres.


Quitte à manier le cynisme ne soyons pas avare. Je pense notamment aux surprises qui vont émailler l'expérience industrielle de Monsieur Joubert qui précédemment a brillé à la tête de la banque de feu le défunt Marcel Péricourt. Cette surabondance est bien la marque d'un Pierre Lemaître qui s'amuse comme un fou et qui souhaite que notre délice de lecture puisse, se déguster avec générosité et gourmandise.


Certes Monsieur Joubert aurait sans doute eut dans la réalité la puce à l'oreille en voyant le comportement énigmatique de celui qui partageait la couche de la belle Léonce Picard. Mme Léonce l'épouse déclarée de Monsieur Joubert.
"Léonce une putain de haut vol, qui dans une clientèle comme celle de l'union bancaire de Winterthour, était comme un général ou un académicien, une garantie de sérieux."


La deuxième grande qualité de Pierre Lemaître est sa capacité à décortiquer l'âme de ses personnages. Sa verve à fouiller leurs motivations, leurs secrets, leurs défauts, est une source, inépuisable de belles envolées.
J'ai apprécié cette façon de stigmatiser "le sérieux, de l'immense travailleur, comme le calculateur sans états d'âme excessifs, de monsieur Joubert, parfaitement programmé pour devenir banquier, il avait rapidement gravi tous les échelons."


Cette façon de décrire la personnalité de ce banquier est délicieusement juste, et ses manies comme ses habitudes sont pas très éloignées de celles d'un autre banquier qui apparaît dans ce livre, au travers des pratiques de l'Union Bancaire de Winterhour, banque commerciale de Bâle.


Enfin évoquons encore l'impertinence de Pierre Lemaître à souligner son inaltérable méfiance à l'égard de la religion qui apparaît par les soins très bienveillants d'un serviteur de l'église, écoutons ce qu'il en dit quand Madeleine retourna une nouvelle fois à Saint-François-de-Sales. "Le prêtre ne s'était pas montré très à l'aise quant aux desseins du Seigneur, mais sur les questions de culpabilité, de mauvaise conscience, de faute et de plaisirs suspects, il était comme un poisson dans l'eau."


Néanmoins pour faire du Dumas il faut aussi mettre en avant une belle âme, cette fois ce sont à Paul et Madeleine que l'on va s'attacher notamment Paul qui est passé de la mort à la vie en restant hémiplégique.
Paul trouvera auprès de la musique et de l'opéra le moyen d'oublier son très lourd handicap. Nous suivons les concerts de la belle et magnifique Solange Gallitano, cette cantatrice qui va l'habiter tout au long de ce roman jusqu'à la tournée espérée triomphale à Berlin.


Madeleine est l'âme de ce livre. Elle passera par bien des vicissitudes et fera de bien sombres découvertes notamment cet André Delcourt, ce nabot, professeur de son fils Paul, puis un aspirant critique littéraire, qui finira par s'éclater dans le monde du journalisme. Pierre Lemaitre par cette plume, retranscrira quelques articles des années d'avant guerre, d'une teneur bien déconcertante qui laisse imaginer que la période est une période bien sombre et bien triste qui annonce des jours encore plus sombres.


Couleurs de L'incendie est un puissant roman, qui s'épanouit dans la profusion historique des événements qui entourent la grande crise de 1929, et qui sous la plume d'un Pierre Lemaitre Dumas devient une écriture délicieusement passionnante et jubilatoire.
Je ne peux trop soustraire ces traits d'humour dans le style épuré de l'auteur qui signe là l'une des ses plus belles portées.

Deux qualités indispensables au métier de journaliste : être capable de discourir sur un sujet auquel on ne connaît rien et décrire un événement auquel on n'a pas assisté.

Joubert arriva en compagnie de sa femme qui fut admirée, parce que justement, elle ne ressemblait pas à une épouse.


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Après avoir traité de la Grande guerre, de ses tranchées, de ses innombrables morts et de la question de leur tombe, la reconnaissance de la Patrie à l'encontre de ses valeureux soldats et de ses gueules cassées dans "Au-revoir là-haut", premier volet de la trilogie des "Enfants du désastre", Pierre Lemaitre remet le couvert pour une suite tout autant fascinante.
"Couleurs de l'incendie" se déroule donc prés de dix ans après la fin des hostilités et s'ouvre sur le décès du patriarche Marcel Péricourt, abandonnant à sa fille Madeleine et à son petit-fils Paul la plus grande partie de sa fortune. Or, le jour de l'enterrement, le geste de Paul va être davantage remarqué que les obsèques et les honneurs du banquier et rendre inconsolable sa mère. En outre, tel des vautours, Charles Péricourt (frère du défunt et politicien ne sachant gérer son porte monnaie), l'homme de confiance Gustave ou encore la crise de 1929 vont mener à la ruine Madeleine.
Portrait saisissant et fascinant de la France (parisienne en l'espèce) de l'entre-deux guerres, Pierre Lemaitre nous décrit avec sa plume si agréable et non moins teintée d'humour parfois la société d'alors, la menace nazie commençant à planer outre Rhin.
Trahisons, vengeances, et bien d'autres coups fourrés sont au rendez-vous de ce génialissime roman où la narration talentueuse de l'auteur nous emporte avec une intrigue sans temps mort et captivante.
Vu la note de 5 étoiles que j'attribue à ce roman, je recommande bien évidemment sa lecture. : ce n'est que du bonheur !
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Et me voilà encore piégée…
Deuxième livre que je lis de cet auteur, et il ne m'en faudra pas plus pour être convaincue qu'il fera partie de mes inconditionnels…
J'avais apprécié le premier volet, mais le deuxième a été un gouffre, une immersion totale, tellement que je suis impatiente de lire le troisième tome…
Ce fut un déluge d'émotions… entre tristesse, trahison et vengeance…
Une saga incontournable, à lire, à dévorer et bonne dégustation…

Bonne lecture !

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Lu en audio, par M. Lemaitre lui-même. Une amie Babéliote a commencé son commentaire par "quel pied". Je me sens obligé de commencer le mien par :
Quels pieds !
Ce livre est remarquable à tous points de vue et sa lecture par l'auteur est simplement fantastique.
L'intonation, le phrasé, les silences... Bien sûr il avait l'avantage de jouer à domicile pour utiliser du vocabulaire sportif n'ayant rien à voir avec le sujet (quoiqu'avec avec le pied...), mais il nous en fait profiter !
Je crois que je vais finir la trilogie en sa compagnie si c'est possible, l'immersion est tellement immédiate que c'en est vraiment trop addictif.
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Lemaître est impayable quand il s'essaye à croquer en quelques mots choisis les petites mesquineries de la belle société.

Dans un contexte de scandales, de la crise économique de 29, de montée du nazisme, Madeleine arrivera-t-elle à se venger de Gustave et Charles qui l'ont poussée à la banqueroute, du précepteur André qui violenta son fils Paul, paraplégique, des traîtrises de sa pétillante dame de compagnie Léonce?

Entre autres moments grandioses, la triste fin de la cantatrice Solange Gallinato!
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