AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,2

sur 5847 notes
Cinq ans.
Il aura fallu cinq ans pour découvrir la suite d'Au revoir là-haut.
Prix Goncourt 2013.
Comme le temps passe...
Le temps passe aussi dans la vie de la famille Péricourt. Sept ans après Édouard, c'est son père, Marcel, qu'on enterre.
Madeleine, la soeur d'Édouard, dont le mari croupit en prison, va se retrouver à la tête de la banque familiale. Elle n'y semble pas prête. À la suite d'un dramatique accident survenu à son fils Paul, dépassée par les événements, elle perd pied dans un monde sans pitié.
Mais l'oie blanche va se métamorphoser.
Méfiez-vous de la bête blessée.
Voilà,  on a déjà beaucoup dit sur ce roman, sorte de Monte Cristo en jupon de l'entre deux-guerres.
Lemaître n'a pas son pareil pour tenir son lecteur en haleine.
Ses personnages (Ah ! La cantatrice, ou Vladi, d'ailleurs vous pouvez réviser votre polonais vous en aurez besoin...), les décors (la France de l'entre-deux-guerre), les intérêts politico-financiers, l'importance de la presse, sans oublier le contexte mondial avec la montée du nazisme en Allemagne par exemple sont autant d'atouts pour séduire le lecteur.
Quand on est impatient, parfois on doute. Je n'ai jamais douté, je savais que l'écrivain  serait à la hauteur de mon attente. Dès les premières lignes je me suis laissé porter par l'histoire.
Je ne compare pas les écrivains.
À chacun son style.
À chacun son écriture.
À chacun son talent.
Ses références, Pierre Lemaître les cite.
Il n'a rien à envier à ces grands noms de la littérature.
Au revoir là-haut et Couleurs de l'incendie, deux romans à posséder dans sa bibliothèque et.... à lire, surtout.
Commenter  J’apprécie          433
Un conte de fées nommé Némésis
Les contes de fées ne sont pas réservés aux enfants, la preuve, je viens d'en terminer un avec grand plaisir et parfois jubilation . le dernier opus de Pierre Lemaitre ,"Couleurs de l'incendie", m'a encore plus séduit que le premier tome de la trilogie annoncée, "Au revoir là-haut" .D'une écriture fluide,il se laisse déguster sans difficulté sans pour autant verser dans la facilité . Cette histoire de vengeance savamment orchestrée par une Némésis de haut vol, Madeleine Péricourt, se savoure comme un bonbon anglais bien acidulé et piquant . Bien sûr, il convient d'accepter les coups de canif donnés à la vraisemblance mais on "marche" de bon coeur,surtout si l'on sait que l'époque,l'entre-deux-guerres, fut plus que prodigue en incidents, accidents et scandales bien réels mais dont la vraisemblance ni la probabilité n'étaient les points forts . Et, plus modestement, il faut reconnaitre que notre époque n'en est pas exempte, les noms de Boulin, Cahuzac, Sarkozy ou Fillon en témoignent .
Les personnages sont à la hauteur du déroulement de l'intrigue,les méchants---- qui seront punis--- sont croqués de façon exquise(comme on dit d'une douleur "exquise " ! ) , je ne m'attarderai pas sur ces personnalités peu sympathiques mais ô combien courantes mais, parmi les "bons",je veux dire un mot de l'emballante (! ) Vladi ( Wlladyslawa Ambroziewicz pour les non-intimes ),elle apporte à l'ouvrage (dans TOUS les sens du terme )une détermination et une joie de vivre qui suscitent l'enthousiasme du vieux sceptique que je suis . Je regrette beaucoup d'ignorer le polonais car la traduction de ses reparties manque ! Et comment oublier les formes d'une Léonce callipyge,la bêtise confondante d'un Robert aux "talents" limités mais incontestables et enfin monsieur Dupré,l'archétype du "meilleur ouvrier de France " ,dans sa partie ?
Je dois aussi saluer le travail de recherche de l'auteur dans un domaine où je me sens plutôt béotien mais que j'aime, ce;
lui de la musique et plus précisément celui de l'opéra . Les résultats sont un régal et l'érudition le dispute à l'humour, comme tout au long du livre d'ailleurs .
Supplément de plaisir et cerise sur le gateau,l'amateur de mots rares que je suis a enrichi son vocabulaire d'une harasse dont j'ignorais jusqu'à l'existence . Cela se déguste !
En conclusion,j'espère avoir donné à mes petits camarades l'envie de lire ce conte de fées pour adultes dont je me suisrégalé .
Commenter  J’apprécie          437
Madeleine Péricourt n'a pas de veine, son fils Paul encore moins.
Il faut croire qu'ils sont mal conseillés et surtout mal entourés. Ils sont même dépouillés de tout. Et c'est un comble pour la fille du banquier et regretté papa: Marcel Péricourt.

Le thème de la vengeance s'impose peu à peu, sans atteindre les sommets d'un "comte de Monte-Christo" mais reposant sur un scénario solide avec un contexte historique consistant: la crise de 29 et la montée du nazisme.

"Pas de pitié pour les microbes" disait une pub.
Ce pourrait-être la phrase en exergue du deuxième roman de la trilogie "Au revoir, là-haut". Mais, sans surprise.

Car plus manichéen que le premier, j'ai même trouvé que Pierre Lemaitre se Ken Follettisait dans ces "couleurs". Des personnages comme Dupré qui présentent des aspérités - une face sombre malgré qu'il soit à ranger dans les gentils- aurait mérité un meilleur développement.
Par contre, le personnage de Léonce, la jolie gouvernante, m'a paru le plus réussi.

Paradoxalement, dans le premier tome, l'ignoble et pourtant caricatural Pradelle, ne manquait pas de tranchant. Mais là, je n'ai trouvé personne qui arrivait à la cheville de ce personnage emblématique.

Au départ, j'avais apprécié le choix audacieux de Madeleine comme personnage principal. Assumé dans les premiers chapitres , il ne s'affirme pas sur la durée, n'évoluant pas assez à mon goût, comme une héroïne de roman.

Cela dit, le succès est au rendez-vous pour Pierre Lemaître et c'est tant mieux, car malgré mes premières réserves, j'ai toujours accueilli ses romans avec enthousiasme.
Parce qu'ils sont bien écrits, teintés d'ironie et présentant toujours une critique de la société de l'époque toujours valable aujourd'hui.

Et je lirai bien évidemment la suite.
Commenter  J’apprécie          424
C'est avec plaisir que j'ai retrouvé le style savoureux de Pierre Lemaître, dans cette suite d' "Au revoir là-haut".
Le vieux Péricourt venant de décéder, l'intrigue se concentre autour de sa fille Madeleine, qui se retrouve à la tête de la gigantesque fortune familiale. S'ensuivent des traquenards de toutes parts pour la déposséder de tout cet argent, jusqu'à ce que Madeleine décide de reprendre les choses en main... à sa manière, et avec la même détermination que son frère.
Le thème essentiel de ce roman est l'argent. Entre krach boursier et montée des nationalismes, Pierre Lemaître nous emmène en balade à travers le Paris du populo et celui des beaux quartiers, dans le sillage d'une femme prête à tout pour retrouver ce dont on l'a lésée. Mais à quel prix, finalement ?
Si la peinture de la France des années 30 m'a plu, je n'ai toutefois pas retrouvé la poésie, ni la fantaisie de l'opus précédent. En outre, du fait des nombreux thèmes secondaires abordés, j'ai parfois eu l'impression que l'histoire se dispersait un peu trop. Mais ce n'est pas pour autant que mon plaisir en a été gâché, car Madeleine se révèle un redoutable stratège, et à travers elle, je ne peux qu'admirer, encore, tout le talent de raconteur d'histoires de Pierre Lemaître.
Commenter  J’apprécie          425
Pierre Lemaitre est un artiste de la manipulation, enfin pas lui, ses personnages ! Quel talent, mais quel talent pour nous tenir ainsi collés au livre, suivant les péripéties des uns et des autres en se demandant lequel sera le plus retors... Je dirai tous ! Parce qu'à tour de rôle, chaque personnage se révèle roi dans le machiavélisme, sans état d'âme ou presque.

Février 1927. le jour des obsèques de Marcel Péricourt, banquier apprécié par le Tout-Paris, sa fille Madeleine est confrontée à un nouveau drame qui va la conduire vers la perte de ses repères et la ruine, bien aidée en cela par un entourage cupide et sans scrupule. Implacable, elle mettra toute son énergie au service de sa vengeance, et garde à celui ou celle qui se placera en travers de sa route !

C'est encore dans un contexte historique, technique, scientifique et musical richement documenté que Pierre Lemaitre situe la nouvelle action de sa trilogie (après l'excellent Au revoir là-haut) : vénalité de la presse, répression et fraude fiscales, aéronautique et appareil phonographique sans compter bien sûr la montée de toutes les idéologies qui ont conduit à la seconde guerre mondiale.

Quant aux personnages, inutile de vous dire qu'ils possèdent tous, même le plus petit rôle, un CV extrêmement bien détaillé et que leur arrivée dans l'intrigue a été minutieusement préparée et que rien n'a été laissé au hasard. Mais quand on veut aussi « embobiner »ses lecteurs, c'est la moindre des choses !

Bref, après toutes ces éloges bien méritées, Je n'ai qu'une chose à rajouter : vivement la suite !
Commenter  J’apprécie          420
Décidemment Pierre Lemaître sait transformer les gens: il ne faudra qu'un roman pour passer de la naïve Madeleine à un terrible prédateur auquel rien ne peut échapper. Si pour elle les objectifs de la banque sont restés flous, les cibles de sa vengeance sont parfaitement clairs.
Pendant ce temps, nous glissons d'une guerre à l'autre sur fond de crise financière, de nazisme et de fascisme car l'auteur sait mélanger les petites histoires et la grande histoire sans se départir de son humour assassin.
Certes je suis un inconditionnel de Pierre Lemaître depuis la découverte il y a de nombreuses années de ses policiers/thrillers mais je reste toujours surpris du plaisir que j'ai à lire ses romans, à dévorer les pages en me disant en arrivant au bout "c'est déjà fini ?" . Vivement le roman suivant !
Commenter  J’apprécie          423
« Il est temps de faire un grand nettoyage »
« Absolument, un grand nettoyage »

Pas-sion-nant
Ma-gni-fi-que
Et bien d'autres adjectifs encore. Je l'ai littéralement dévoré sans pouvoir le lâcher.
J'avais lu le roman, bien sûr, et j'étais curieuse de voir le traitement donné à celui-ci. C'est une réussite à tous les points de vue.
Madeleine Péricourt s'est fait berner. Oui, mais sa vengeance sera terrible. Car elle est machiavélique !
Ne passez pas à côté de ce roman graphique, ce serait trop dommage.

Commenter  J’apprécie          410
Couleurs de l'incendie nous ramènent vers une partie des personnages rencontrés dans Au revoir là-haut. Plus précisément la famille Péricourt. Marcel, le patriarche, pas au mieux de sa forme quand s'ouvre le roman, sa fille Madeleine, divorcée de la crapule de Pradelle, et son petit-fils Paul, sept ans.

Dès les premières pages, Pierre Lemaitre mène son histoire tambour battant. Il se réclame d'Alexandre Dumas? Il en a la verve et le tempo. Pour être honnête, certains passages de la première partie m'ont paru moins inspirés que le précèdent opus. Impression nuageuse qui s'est vite dégagée grâce au vent puissant d'une intrigue maîtrisée et foisonnante. Il s'en passe des choses entre 1927 et 1933. Dans l'histoire et dans l'Histoire car Pierre Lemaitre peaufine ici aussi son cadre contextuel.

De la crise économique qui frappe douloureusement à la fin des années 1920 à l'accession au poste de chancelier de Hitler chez le voisin allemand - qui en profite pour se réarmer, des scandales politiques à la présence des ligues d'extrême-droite (Action Française notamment) dans les rues, on respire dans chaque page l'atmosphère très particulière où l'on est à mi-chemin entre les deux guerres mondiales. On sent une méfiance croissante de la population envers une engeance politique discréditée, les coups bas dans les milieux d'affaires et industriels ne se comptent plus, la presse fait ses choux gras de la moindre rumeur. Dans ce roman, le sens de termes tels que déontologie, éthique ou encore morale se perd dans les méandres de l'affairisme.

Dans cette cocotte bouillonnante de la IIIème République, les Péricourt, la belle Léonce, l'ascétique André Delcourt et même Monsieur Dupré, qu'on retrouve dans une situation totalement différente de celle de bras droit de Pradelle, et bien d'autres vont vivre des péripéties où il faut rester bien accroché.

Deux personnages secondaires mais pourtant bien présents m'ont particulièrement tenu à coeur. Il s'agit de la brave Vladi, Polonaise au grand coeur et qui aime l'amour avec une vibrante sincérité. La deuxième, c'est la diva Solange Gallitano, exubérante, capricieuse et d'une bonté à la mesure de sa corpulence.

Pour le style de l'auteur, il nous régale de son ton tour à tour ironique, drôle, émouvant, empruntant en même temps à Dumas et à Audiard. Un délice à se mettre sous les yeux. Si vraiment je veux être tatillonne, certains raccords entre l'épilogue du précédent livre et l'histoire de certains personnages dans Couleurs de l'incendie ne concordent pas tout à fait (date de sortie de prison de Pradelle entre autres). Détails que j'ai vite laissé derrière moi tant les pages palpitantes volaient sous mes doigts.

J'ai ouï dire que Pierre Lemaitre concocterait un troisième opus dans cette lignée? Il me tarde déjà de le découvrir. Dans l'épilogue d'Au revoir là-haut, il laissait entendre qu'on retrouverait la petite Louise... J'aimerais beaucoup savoir ce qu'elle est devenue au fil des années. A suivre...
Commenter  J’apprécie          410
5 étoiles pour « Au revoir là-haut «  4 pour celui-ci qui m'a beaucoup plu également mais avec un peu trop de longueurs.
Je ne déflore rien en parlant de vengeance, ce dont il est question dans ce deuxième opus de Pierre Lemaitre. Bien écrit, passionnant mais un rien trop long à mon goût.
Les épisodes concernant la Gallinato sont trop nombreux et par moments on s'ennuie un peu.
Cela dit, j'ai bien aimé et curieusement cela me rappelle (un peu) le roi vert de Sulitzer qui règle ses comptes en prenant son temps.
J'attends avec impatience le troisième tome que cet excellent auteur va nous révéler.
Belle histoire à lire avec beaucoup de plaisir de toute manière !
Commenter  J’apprécie          400
Mes aïeux ! Quel livre !
Quel plaisir de se trouver au milieu des personnages de Pierre Lemaitre.
Celui ci est digne de Dumas et des meilleurs feuilletonistes de la fin du 19 ème siècle et du début du 20 ème siècle.
Autant Au revoir là-haut pouvait être dur , noir comme cette Grande Guerre qui sous tendait le livre , autant Couleurs de l'incendie est virevoltant , cynique , caustique et humoristique.
Attention la lecture de ce livre est addictive.On retrouve là toute la science que Pierre Lemaitre insuffle à ces polars.
Nous sommes en 1927. Marcel Péricourt , père d'Edouard l'un des protagonistes de Au revoir là-haut est décédé.
Le Tout Paris assiste aux obsèques de ce banquier à la tête d'un empire financier.
Derrière le cercueil , on retrouve Madeleine sa fille et Paul son petit fils ainsi que Charles Péricourt son frère.
Dans les intimes il y a encore Hortense , la femme de Charles ,Gustave Joubert le fondé de pouvoir de la banque Péricourt , Léonce Picard ,femme de chambre , André Delcourt précepteur de Paul .
Un événement cruel et tragique durant les obsèques va disloquer ce bel agencement et va placer certains sur le chemin de la cupidité , de la trahison ou d'autres sur le chemin de la ruine et du déclassement.
A partir de là Pierre Lemaitre va orchestrer avec maestria une histoire à la Dumas comme dans le Comte de Monte Cristo. Vengeance , déguisements , usurpation d'identité se mêlent les uns aux autres tout au long des chapitres du roman.
Ces chapitres qui baignent dans l'histoire de France des années 1920 / 1930.
Nous sommes au coeur de la crise de 1929 , au coeur du capitalisme mais aussi de la montée en puissance du communisme et du facisme.
Pierre Lemaitre se sert à merveille de cette Histoire de France pour faire vivre les complots et les vengeances de ces personnages. C'est caustique , cynique .C'est haut en couleur comme Solange Gallinato cette diva obèse et couverte de tulle dont le chant à capella mets le monde à ses pieds.c'est truculent comme cette nurse polonaise , Vladi qui irradie de vie. C'est beau élégant comme cette Léonce Picard dont la beauté n'a pas de limite ; cette beauté qui peut mener son petit monde où elle veut.
A la fin du livre Pierre Lemaitre met en perspective les différentes vies à venir de ces personnages et de ce fait les sort partiellement et totalement d'une suite
Sachant que Couleurs de l'incendie fait partie d'une trilogie commencée avec Au revoir là-haut , j'ai hâte de connaître la fin de cette trilogie.
En synthèse la lecture de Couleurs de l'incendie permet un grand et bon moment de lecture , pas prise de tête, mais de grande qualité et de respect de son lecteur.
Que demander de plus ?

Lien : https://auventdesmots.wordpr..
Commenter  J’apprécie          400




Lecteurs (12205) Voir plus



Quiz Voir plus

Alex de Pierre Lemaitre : l'avez-vous lu ?

Le personnage principal est :

une femme
un homme

8 questions
673 lecteurs ont répondu
Thème : Alex de Pierre LemaitreCréer un quiz sur ce livre

{* *}