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4,2

sur 5847 notes
L'entre-deux-guerres.
Madeleine Péricourt. (Cf. « Au revoir là-haut »)
À la fin du premier chapitre, j'ai lâché un « Ouuuuuhhh » (version plus primaire du Ouh là là là là) qui traduisait ma surprise, mon plaisir et ma curiosité réveillée.
C'était parti. Sur les chapeaux de roues.
Et ça n'a jamais ralenti.
Assister à tant de ressentiment aboutissant forcément sur des actes vils n'est pas de tout repos. Mais Pierre Lemaitre le raconte tellement bien.
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Dès le premier chapitre, ça commence en fanfare !
Pierre Lemaitre semble nous annoncer la couleur: il ne va faire ronronner ses personnages, même si on lui accorde d'emblée un succès d'estime après le très réussi Au revoir là-haut.

Nous voici donc à nouveau devant les turpitudes d'une société avide de profits et de reconquête, après la boucherie de la Grande Guerre. Par une manipulation savamment orchestrée, ce qui reste de la famille du banquier Péricourt (une fille et un petit-fils) va en faire les frais et se retrouver sur la paille. La période est trouble, les crises financières et politiques nombreuses et les bruits de bottes à l'Est s'accordent au pas de l'oie.

"La vengeance est un plat qui se mange froid".
Madeleine Péricourt va prendre le temps qu'il faut pour se faire justice. Elle est l'étendard féminin d'un révolution sociale où les femmes vont sortir du corset pour ne plus s'en laisser compter…

Si ce n'est le décalage temporel, on touche à un style naturaliste qui peut rappeler Zola ou Balzac (excusez du peu!), par une description sociétale des extrêmes, bourgeois enflés d'autosatisfaction et racailles désargentées et sans scrupules, opportunisme des politiques, castes de nantis entrelardées d'ouvriers, petites bonnes, petites grues, artistes et amants dans les placards. Pierre Lemaitre revendique une influence de Dumas ; je n'étais pas trop loin dans mon impression 19e.

Cynisme, trahisons et injustice sociale dessinent la toile de fond de cette farce tragi-comique jubilatoire où se glissent des clins d'oeil incongrus qui m'ont ravie (Roger Harth en décorateur de récital lyrique en 1932... à 5 ans!)

Un second opus qui ne démérite pas, bien au contraire ! Car Pierre Lemaitre est toujours un excellent conteur et offre ici un livre moins sombre que le précedent.
Reste à savoir ce que Dupontel est capable d'adapter avec tout cela! J'en salive d'avance !
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Après "Au-revoir là-haut", un livre que j'ai vraiment, vraiment, mais alors vraiment adoré et que j'ai lu en août 2016 ! Et bien, j'ai enfin lu la suite de cette trilogie d'entre-deux guerres de Pierre Lemaitre.

Deux ans après "Au-revoir là-haut", je me replongeais dans un livre de M. Lemaitre, assurée de me régaler.

La période de cette histoire se situe toujours dans l'entre deux guerres (objet de la trilogie) et plus particulièrement dans cette histoire, de 1927 à 1933.

On retrouve dans Couleurs de l'incendie, Madeleine Péricourt, la fille de Marcel Péricourt, la soeur du héros défiguré Edouard Péricourt, personnage principal de Au-revoir là-haut et aussi l'ex femme de Henri Aulnay-Pradelle autre personnage phare du premier opus de cette trilogie.

On débute le livre en assistant aux obsèques de Marcel Péricourt. le style très visuel de l'écrivain nous permet ainsi de faire connaissance avec la plupart des personnages qui vont être les principaux personnages de cette histoire.

Lors de ces obsèques un terrible drame va se produire, le fils de Madeleine, le petit Paul va se défenestrer et va rester lourdement handicapé.

A partir de là, la vie de Madeleine va très vite dégringoler aussi vite que la défenestration de son fils !

Pierre Lemaitre dresse le portrait d'une femme, qui à cette époque était loin d'avoir les pleins pouvoirs et qui était surtout très dépendante des hommes notamment en matière financière.

Madeleine se croyant à l'abri du besoin et très bien entourée, elle va être victime de tous les prédateurs et profiteurs qui gravitent autour de la richesse de se famille.

Les soucis de la gestion de son fils suite à l'accident de son fils vont la rendre imperméable à ce qu'il se passe et elle comprendra très tardivement qu'elle a été flouée et spoliée très adroitement par tout ceux en qui elle faisait une confiance aveugle... (le bras droit de son père M Joubert , son oncle Charles Péricourt, le tuteur de son fils André Delcour, sa dame de compagnie Léonce...)

Mais de moins en moins aveuglée, Madeleine va découvrir toutes les bassesses dont elle a été victime, elle et son fil par les principaux hommes et femmes de confiance qui l'entouraient.

Ainsi, Madeleine n'aura de cesse de se venger pour offrir à son fils un futur plus heureux.

Sa vie et toute son énergie vont se déployer pour punir les fautifs et lui redonner sa dignité.

Pour assouvir sa soif de vengeance Madeleine va rencontrer M Dupré, un homme dont j'ai aimé la personnalité, très bien décrite par Pierre Lemaitre. Un portrait tout en ironie dont l'auteur à le secret.

Le fils de Paul est quant à lui un des personnages marquants de ce livre. Son évolution après sa défenestration est aussi au centre de l'histoire.

J'ai bien aimé suivre son évolution avec les liens avec sa mère mais surtout quand il s'en affranchit malgré son handicap. C'est son amour pour la musique et ses relations avec la diva Solange Galinatto qui vont parsemer de moments très sympathiques le livre.

Encore un sacré personnage dressé par Lemaitre que cette Diva.

Les lecteurs de "Couleurs de l'incendie" ont la plupart du temps lu "Au revoir là-haut" et comme souvent ils sont amenés à les comparer.

Pour ma part, je dirais que ces deux livres sont comme deux enfants d'une même famille, ils sont à la fois différents et ressemblants.

Dois-je faire une différence, y-en-a-t-il un, qui a ma préférence ?

Alors oui, " Au revoir là-haut " à ma préférence. Les portraits pleins d'humour et haut en couleurs étaient si divins ! Et des scènes sont ancrées dans ma tête notamment la scène de début, inoubliable !

Mais " Couleurs de l'incendie " est pour moi un très bon livre (une étoile de moins sur le barème Babelien avec donc 4 étoiles sur 5). Il fut bon, comme je le présageais, de me plonger au coeur de l'incendie qui ravage la vie de Madeleine. On lit avec beaucoup plaisir et on tourne les pages sans s'en rendre compte.

Un portrait socio-politique rudement bien rendu, Pierre Lemaitre excelle encore une fois dans cet exercice, en pointant les travers et les changements de cette société française avec justesse !

Une lecture feuilletonesque, j'attends donc avec impatience la publication du troisième opus de cette trilogie qui sortira en janvier 2020 !

Miroir de nos peines. Paris : Albin Michel, sortie programmée : janvier 2020

Une très bonne lecture en compagnie de gens
dont la plupart sont peu recommandables.
Je vous invite à suivre Madeleine dans sa quête vengeresse et dans sa volonté de reprendre son destin et celui de son fils Paul en main.

Ce livre participe au challenge Pavé de chez Babelio ! (535 pages)

Lien : https://imagimots.blogspot.c..
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Je viens de survoler les critiques : 18 pages avec une très grande majorité de 4 ou 5 étoiles.
Je me sens un peu hors de cet engouement.
C'est l'histoire de Madeleine Péricourt, donnant une suite à Au revoir là-haut.
Héritière d'un empire financier, elle ne se consacre qu'à Paul, son fils paraplégique.
Ruinée par la trahison de ses proches, elle décide de se venger.
Outre l'histoire de Madeleine, c'est celle de l'entre-deux guerres, dans un milieu politique et financier pourri, à l'aube d'un nouveau conflit mondial.

Pierre Lemaitre écrit bien, se documente scrupuleusement, et a écrit là une histoire complexe qui se lit avec plaisir.
Malheureusement, je n'ai pas retrouvé le côté original si particulier à l'auteur et n'ai pas bien saisi l'utilité de faire une suite à Au revoir là-haut..
Si ce n'est qu'il s'agit de Madeleine Péricourt y faisant référence, il aurait pu s'agir de n'importe quel autre personnage.
Et ça me donne l'impression d'un effet médiatique, ce qui pourrait expliquer le petit truc qui manque à ce roman.
Je n'ai pas eu la petite étincelle qui aurait pu déclencher l'incendie.
Ceci dit, Pierre Lemaitre a quand même beaucoup d'imagination et un incontestable talent d'écriture.
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Le roman commence très fort.
C'est l'enterrement du vieux et très riche Marcel Péricourt que nous avions quitté sans regret dans le volume précédent.
Mais c'est le moment que choisit son petit-fils, Paul (le fils de sa fille Madeleine) pour se jeter par la fenêtre.
Madeline, effondrée, choisit de passer son temps à s'occuper de son fils et laisse les rênes de la banque familiale à Gustave, le directeur financier en qui elle a entière confiance.
Celui-ci, aigri et jaloux, va profiter de l'état de faiblesse de Madeleine. Mais Madeleine, même à terre, reste une Péricourt et elle va tout mettre en oeuvre pour imaginer une vengeance terrible, pour elle, mais surtout pour son fils !

Que dire de ce roman sinon qu'il est impossible de ne pas être pris dès les premières pages par l'intrigue, pleine de rebondissements, par les personnages, très attachants, et par l'époque, riche en événements de toutes sortes.
Certains ont comparé ce roman au « Comte de Monte-Cristo » pour le machiavélisme de la vengeance.
Et c'est vrai que l'on suit avec passion les mécanismes, implacables, qui se mettent en place.
Gustave d'abord, puis Madeleine.
Le personnage de Paul, émouvant avec son handicap et sa passion pour l'opéra, donne de la grâce au roman.
L'époque, l'entre-deux guerres, est propice aux affaires de toutes sortes et nous suivons avec malice cette fois, les méandres de la politique et des finances (toute ressemblance avec des événements actuels, argent caché en Suisse, délits d'initiés,… )

Bref on l'a dit avec « Au-revoir là-haut », Pierre Lemaître est excellent dans l'art de mener une intrigue et des personnages.
De la vengeance, de l'amour, de la politique, de l'humour aussi, que demander de plus à l'auteur, sinon d'écrire très vite la dernière partie de la trilogie !
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Pierre Lemaître balance par dessus les toits toute sobriété dans ce roman trépidant, qui regorge de rebondissements plus jubilatoires les uns que les autres.

A la suite du décès de Marcel Péricourt, sa fille Madeleine devient la proie des magouilleurs, des traîtres, des opportunistes et des pervers qui composent son entourage.
Ruinée, seule avec Paul, son fils handicapé, Madeleine va ruminer et mettre sur pied une vengeance machiavélique et alambiquée à souhait.

Contrairement au premier volume (Au revoir là-haut), le contexte historique de «Couleurs de l'incendie» (crise financière, montée du fascisme et du nazisme), bien que soigneusement illustré, n'est pas au premier plan.

Ici, c'est la machination ourdie par Madeleine qui prend le pas, avec cette extravagante galerie de personnages secondaires, détestables ou attachants, mais toujours hauts en couleurs.
On s'en délecte, comme de l'écriture truculente de l'auteur.

En dépit du cynisme ou du caractère dramatique de certaines situations, l'histoire reste résolument optimiste qui laisse tous les malfaisants sur le carreau.
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Quelle dégustation! J'avoue que je ne m'attendais pas à déguster ce livre avec autant de plaisir! Aussi bien dans la structure de l'intrigue et dans le travail de personnages, et la portée historique qui vient booster le plaisir du lecteur, il y a de quoi garder un bon souvenir de ce livre...La chute de Madeleine, la vengeance de Madeleine, la remontée de Madeleine, ça peut bien paraitre stéréotypé...pas du tout! C'est un régal que de parcourir les 500 pages et plus de ce livre en compagnie d'une madeleine, apparemment faible, indécise, malléable, ingénue mais qui va surprendre par sa façon de conduire méticuleusement ses projets! Je saurais en dire plus parce que c'est un livre à découvrir! Bonne dégustation!!!
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Suite de Au revoir là-haut, je commence par remercier @Tbilissi de m'avoir pioché ce titre pour le mois de septembre.

On retrouve la même ambiance, à ceci près qu'on quitte les Combattants de la Grande Guerre pour la Crise économique de 29 et la montée des régimes autoritaires et totalitaires. Dans une époque des plus brutales, on retrouve Madeleine Péricourt, le jour de l'inhumation de son père, Marcel Péricourt. Cette dernière est l'héritière de la colossale fortune de son père, ce qui n'est pas sans laissé quelques amertumes à beaucoup. Complètement inexpérimentée, elle est d'autant plus une proie facile...

Très honnêtement, le début m'a un peu laissée dubitative. Je ne savais pas vers quoi on tendait. Arrivée à la fin, je comprends que la première partie n'est qu'un prélude nécessaire mais un peu long à la deuxième partie. Histoire de vengeance dans une époque bien mouvementée, on suit ainsi le Destin de différents personnages, savourant les pages, devinant par moment ce qui va se passer, se laissant complètement aller et porter par l'histoire à d'autres moments. Ce livre est un pavé et pourtant, la deuxième partie se lit d'une traite. le rythme est très bien dosé, la narration très immersive. On retrouve cette même ambiance : la désillusion, la déception, l'amertume, le dégoût sont des sentiments très sombres et parfaitement manié par l'auteur.

Cette trilogie est saluée par la critique. J'ai mis du temps à m'y mettre mais je comprends l'engouement. Je me demande sur quoi aboutit le 3e tome...

Pioche dans ma PAL Septembre 2021
Challenge Pavés 2021
Challenge A travers l'histoire 2021
Challenge Trivial Reading XII
Challenge Séries 2021
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Paris-Matin :

« Un de ces grands hommes dont l'histoire retiendra le nom vient de mourir. Marcel Péricourt n'est plus. Il s'en est allé rejoindre son fils, Edouard, victime comme tant d'autres des effets secondaires de cette guerre immonde, provoquée une fois de plus par le Boche, bain de sang qui avala tant d'hommes, fit tant et plus de veuves et d'orphelins et réduisit en cendres villes et villages du nord et de l'est de la France.

Le jour-même de ses obsèques nationales, un nouveau drame est venu secouer la famille Péricourt : le jeune Paul est tombé du second étage sur le cercueil de son grand-père. Son état est désespéré. Ce sont donc Charles, le jeune frère du défunt, député, son épouse et ses deux filles qui, en compagnie de Gustave Joubert, bras droit de monsieur Marcel Péricourt, ont suivi le corbillard pour rendre un dernier hommage à un homme qui sut si bien servir la France et qui donna son fils unique à la Patrie dans les tristes circonstances que nous avons décrites dans nos colonnes en son temps.

Au lendemain de ces drames, nous présentons nos plus sincères condoléances à la famille Péricourt et espérons que le jeune Paul se remettra de ses blessures.

Cependant, la France s'interroge sur ce que vont devenir la banque et les entreprises Péricourt. L'Europe est en crise, une crise majeure, et hélas, le moment est on ne peut plus délicat pour qui assumera la succession d‘un des banquiers les plus respectables du pays.

Comment, Madeleine Péricourt, fille de Marcel et mère de Paul, parviendra-t-elle à assumer cette difficile, pour ne pas dire impossible, succession ? Une femme est-elle en mesure de prendre la direction d'une telle entreprise ? Rien n'est moins sûr ! Cependant, Gageons que monsieur Gustave Joubert saura assumer les plus hautes responsabilités, lui qui a toujours fait preuve d'une loyauté sans faille envers monsieur Marcel Péricourt.
A.P. »


Critique :


Dès les premières lignes, le lecteur est emporté dans l'entre-deux-guerres et perçoit la situation en fonction du regard de celui qui le porte. Pierre Lemaître, qui plus que jamais, porte parfaitement son nom, ne laisse pas une seconde de répit au lecteur dès qu'il l'a attrapé dans les mailles de ses filets. Sa façon d'entrer dans la tête de chacun des protagonistes rend le lecteur schizophrène. Celui-ci ne peut que s'immiscer, tour à tour, dans les cerveaux des différents personnages, comprendre leurs pensées profondes et s'en aller, généralement dégouté, vers d'autres esprits qui tous ont quelque chose de petit et de mesquin à cacher… Avec plus ou moins de succès…

Je ne comprends pas certains commentaires lus sur Amazon : « Autant j'avais aimé "Au revoir là-haut" autant là je n'accroche pas du tout, ni avec l'histoire ni avec aucun des personnages. » ; « Tout sent l'ego à plein nez même le nom de l'auteur. Aucun des personnages n'a la moindre lueur d'intelligence. L'histoire est indigente même dans sa dimension historique. Les politiques, les journalistes sont tous des pourris. On croirait un livre écrit par un gilet jaune signant JVC (Jeuxvidéo.com) »

Allez ! Encore une pour la route : « Inconditionnelle de Pierre Lemaître depuis le début, je suis très déçue par cet ouvrage dont l'histoire est complétement inintéressante. Je peine à le finir tant je m'y ennuie. L'héroïne n'a rien d'attachant, et sa destinée contrariée nous est parfaitement indifférente. Les personnages sont tantôt insipides tantôt caricaturaux, et le contexte historico-financier est franchement barbant. Enfin, la séance "pédophile" nous laisse un malaise bien inutile. C'est vraiment dommage. »

Preuve que nous sommes tous différents et n'apprécions pas les mêmes choses (je ne supporte pas les huitres) j'ai eu beaucoup de mal à… me concentrer sur mon travail tant j'étais obsédé par le désir de poursuivre la lecture de cet ouvrage. Sans vouloir spoiler, il faut quand même que je vous parle de la vengeance qui est le thème de cette histoire… Ah, ben, non ! Je ne puis vous en dire plus, vous n'avez qu'à le découvrir par vous-même !

Cette saga pourrait donner naissance à un très grand film, ou, mieux encore, à une série télévisuelle, tant il y a matière à nourrir de nombreux épisodes.
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Pierre Lemaître peut m'entraîner où il veut, que ce soit dans le plus noir des polars ou dans un roman plus classique, je suis partante. Même s'il dissertait pendant 600 pages sur la sexualité de l'escargot, je crois que sa plume me rendrait accro. Jusqu'à présent, je ne lui ai jamais donné une note en dessous de 4 étoiles 1/2.

Pierre Lemaître poursuit l'aventure commencée avec "Au revoir là-haut" au travers du personnage de Madeleine Péricourt, la fille du puissant banquier rencontré précédemment. Dès les premiers chapitres, l'auteur nous offre un trait de génie. Alors que la situation est des plus dramatiques : le fils de Madeleine, Paul, vient de se jeter (sans raison apparente) du 2ième étage sur le cercueil de son grand-père que l'on conduit au cimetière, et bien Mr Lemaître se permet de faire de l'humour (tout en discrétion) en narrant les réactions des uns et des autres. Et c'est comme cela tout au long du roman, alors que l'histoire est plutôt austère, l'ironie contenue derrière une tournure de phrase fait pouffer le lecteur. Souvent même, il est pris directement à témoin.
L'auteur nous conte ici la chute de l'empire Péricourt et par là-même celle de Madeleine l'héritière qui, un peu naïve, a trop fait confiance à ceux qui l'entouraient. Son personnage porte à lui seul la réussite du roman. Elle qui avait toujours vécu dans un milieu protégé, loin des difficultés de toutes sortes, va faire preuve d'un courage sans limite et prouver que la vengeance d'une mère peut être terrible lorsqu'on touche à son enfant.
Pierre Lemaître se sert aussi du contexte historique de cette période entre deux guerres où on assiste à la montée du fascisme, pour nous dévoiler les turpitudes financières, politiques et journalistiques. En faisant côtoyer tout ce beau monde à celui des voyous de seconde zone, on comprendra aisément que l'apologie de la vertu n'est pas au rendez-vous.
Malgré une légère baisse d'attention au milieu du roman (j'ai eu du mal à cerner la relation de Paul avec cette cantatrice...), je suis enchantée par cette lecture. Un roman dense où l'auteur mêle avec talent drame et humour cynique auquel je donne un 17/20.
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