Le serpent majuscule

N'ayant que peu apprécié le peu lu de Pierre Lemaitre, je me suis portée vers ce livre avec prudence. Pourtant très vite, je me suis laissée embarquée par cette histoire semi rocambolesque qui n'est pas sans rappeler Mami Luger.

Mathilde, une sexagénaire bien en chair est une tueuse à gage professionnelle. Mais depuis quelque temps, elle accumule les maladresses, ce qui inquiète le commandant Henry que Mathilde aime éperdument en secret.

Une série de meurtres s'abat en France, de l'homme d'affaire Maurice Quentin à la pauvre mère célibataire Constance, le mystère plane. Quel dommage de ne pas apprendre le mobile de ces meurtres. Pierre Lemaitre nous fait rentrer dans la vie de ces victimes comme Constance, tirant ainsi sur la corde sensible mais ne nous donne aucune réponse. C'est frustrant.

Malgré tout, ce petit monde qui tourne autour de Mathilde, l'inspecteur Vassiliez, le vieux monsieur sénile, le voisin Lepoitevin, même le dalmatien Ludo de Mathilde, ils ont tous de quoi nous émouvoir tant l'auteur en dresse un portrait fin et non dénué d'humour.

Les scènes sont très visuelles et sensorielles, les pages se tournent sans l'ombre d'ennui. Cette Mathilde nous fait tourner la tête avec ses sautes d'humeur, ses principes qui l'amènent dans des colères incroyables.

En dépit des bémols relevés plus haut, j'ai pris un plaisir sadique à suivre les péripéties de Mathilde qui est un personnage haut en couleur.

Pierre Lemaitre signe ici un polar surprenant de part ses personnages tous plus improbables les uns que les autres, à commencer par Mathilde, petite bonne femme boulotte de 63ans, qui commence à être un peu sénile ! Même l'intrigue ne suit pas les chemins qu'on imagine. Pierre Lemaitre s'amuse et nous aussi!!!

Mathilde est une femme de 63 ans dont l'allure de dame retraitée bien apprêtée, pourrait laisser penser que ses seules occupations concernent l'entretien de sa maison, la garde de ses petits enfants et les promenades avec Ludo son dalmatien. En fait, c'est une femme très occupée qui travaille sans relâche, jour et nuit et circule dans une Renault 25 lors de ses déplacements professionnels.
Elle n'a pas pris sa retraite car dans son métier ce n'est pas une perspective mais plutôt une impasse. Elle est encore très professionnelle et d'une redoutable efficacité malgré quelques entorses au règlement qui encadre son activité.

Ah oui, j'ai oublié de préciser que Mathilde, dont le prénom est si doux, a un rapport décomplexé avec la mort, surtout celle qu'elle donne. Elle est devenue tueuse professionnelle afin de ne pas s'ennuyer dans la vie.
Ses qualités une patience et un sang froid à tout épreuve ainsi qu' une inventivité qui compense ce que son corps a perdu en souplesse et sa mémoire en fiabilité. Les personnes qui vont la croiser vont en faire les frais.

Mais Mathilde est également une grande sentimentale : elle est amoureuse de son patron, l'élégant commandant Henri qui l'a recrutée toute jeune dans son réseau de résistant et qui fait vibrer son coeur depuis 40 ans sans qu'aucun d'eux ne se soit déclaré. L'espoir fait vivre.... jusqu'à un certain point.

Cette forte femme est à bien des égards une cousine des " Tontons flingueur" . Son personnage en a la truculence. Mais la ressemblance s'arrête là.

Ce premier roman noir de Pierre Lemaître, écrit en 1985, nous rend témoin de la force du destin qui frappe ses personnages dans un style sobre, juste et affûté qui nous tient en haleine jusqu'à la dernière page.
A mon avis, c'est une véritable pépite qu'il était temps de découvrir.

Lu en quelques heures. Un excellent polar. Tout y est, le style est précis léger facile à lire. Les personnages sont tous parfaits, ciselés avec précision, dans un environnement qui leur correspond parfaitement. Mathilde dans sa belle maison de province avec chien et jardin, dans le rôle de la grand-mère bien propre sur elle en apparence mais tellement ignoble. On ne parvient même pas à la détester tellement elle est parfaite dans sa folie. Vassilief, le flic quelconque un peu terne mais qui fait travailler sa tête. le commandant, Monsieur…ils sont tous parfaits. le livre est addictif on ne veut pas le lâcher, connaître la fin. On est même un peu triste en le refermant, d'abandonner les personnages. Certes, l'histoire est une longue succession de morts, mais aussi de quiproquos face à des personnages dont certains n'ont plus toute leur tête. le côté pathétique de certains personnages dont on sent qu'ils perdent la tête petit à petit les rend attachants, même s'ils sont indéfendables. le bandeau sur la couverture est parfait et résume exactement l'histoire. Un excellent moment de lecture.

Je viens de terminer ce polar jubilatoire où l'héroïne mène la cadence à un rythme soutenu. J'ai aimé ce décalage entre la description physique, rassurante du personnage de Mathilde, et sa manière professionnelle et dégagée d'aborder le crime, comme si, au fond, elle partait faire une balade digestive ou se rendait à la boulangerie acheter un bon gâteau. La cerise sur le " gâteau" est arrivée à la scène finale, et a déclenché chez moi un long fou-rire, aussi jouissif qu'inattendu😂. Merci monsieur Lemaître 🙏

Dans le Serpent Majuscule le premier animal que l'on rencontre est Ludo, grand dalmatien placide au regard en coin dont la maîtresse n'est autre que Mathilde, tueuse à gages.

C'est avec eux que l'histoire commence et n'en finira plus de dégringoler.

Car Mathilde l'air de rien mais prête à tout, déboussolée mais toujours sur ses gardes, va affronter le pire jusqu'au jour où elle va tomber sur plus fou qu'elle.

Ce roman est une surprise, c'est à cause du dalmatien sur la couverture que je l'ai pris en main et c'est à cause de Mathilde que je ne l'ai plus lâché. Je voulais savoir jusqu'où elle pouvait aller. Je voulais savoir comment tous ces personnages allaient pouvoir s'imbriquer les uns aux autres.

Aucun temps mort, l'histoire se déroule normalement et logiquement si on admet que la logique et la normalité sont de mise ici.

Une folle histoire de meurtres et de folie. Un petit régal.

Vous commencez la première page et impossible de vous arrêter ! Je me suis régalée.

Un polar comme je les aime sans stress et sans temps mort. Par contre des morts vous allez être servi. Mais oui j'en redemandais encore...

Pierre Lemaitre est un merveilleux écrivain parmi mes préférés. Je l'ai découvert en lisant " Au revoir là-haut ".

Mathilde durant sa jeunesse était une brillante résistante durant la dernière guerre. Henri, compagnon dans la résistance qu'elle a toujours aimé va la reconvertir en tueuse à gages.

Mais Mathilde vieillit même si ses cibles tombent comme des mouches, elle ne respecte plus le protocole et son esprit s'embrouille...

Je confirme pour prendre un bon moment de détente allez rejoindre Mathilde mais attention ne vous approchez pas trop près.

A lire .

Mireine

Mathilde est un personnage assez caricatural dont l'auteur ne creuse pas beaucoup la psychologie. On sait qu'elle est grosse, vieille, flasque et qu'elle aime « se goinfrer ». Elle est tueuse à gages. Mais on ne connaît pas les raisons pour lesquelles des contrats sont mis sur la tête des gens et qui commande. Quel que soit le parti, elle y va. Elle a été une grande résistante donc elle n'a pas peur. Elle est propre dans son travail.
Comme tout tueur à gages, comme rien ne la rattache aux différentes victimes, elle n'est jamais retrouvée par la police. L'histoire se passe en 1985, au temps des cabines téléphoniques et des cartes routières, ici, pas de téléphone portable, pas de GPS, pas de réseaux sociaux, pas de caméras de surveillance, pas d'ADN, etc. C'est une sorte de train-train de la mort sur ordonnance, sans aucune conséquence de quoi que ce soit. Et, à un moment ça commence à dérailler.
Ce qui est bien, c'est de découvrir le premier roman de Pierre Lemaître (qu'il n'avait jamais confié à un éditeur). le texte est plein d'images très fortes. C'est très visuel. C'est un mélange de précision et d'humour. Est-ce un prélude aux merveilleuses histoires qu'il nous racontera trente ans plus tard ?

Un régal,comme souvent avec cet auteur !
sauf que là on est en plein "délire" avec des personnages un peu fêlés comme l'héroïne de cette histoire qui est, pour le moins qu'on puisse dire, extrêmement "atteinte"

Bref une excellente occasion de piquer quelques fous rires !

ça ne se refuse pas !!!

Premier polar, premier coup de maitre , encore un coup de Lemaitre. Même si l'écriture est moins fine que ce qu'on peut lire dans ses grands romans à succès, l'intrigue est menée de main de Lemaitre. On ce croirait déjà dans un film d'Albert Dupontel, tant les personnages sont fins et déjantés. On ne lâche pas le livre tant qu'on est pas arrivé à la fin. Un signe!.............................................