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4,12

sur 4317 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Quelle déception ! J'ai beaucoup peiné pour aller au bout des cinq cents pages de Miroir de nos peines, le dernier livre de Pierre Lemaître, présenté comme l'ultime volume d'une trilogie initiée par le génial Au revoir là-haut et continuée par le savoureux Couleurs de l'incendie.

Mais au fait, quel est donc le sens, la cohérence de cette prétendue trilogie qui mène la France de la première guerre mondiale à la seconde ? Qu'apporte à la fiction de Miroir de nos peines, le fait que Louise, l'un des personnages principaux, ait été présente, petite fille, dans Au revoir là-haut ?

J'aurais compris que soit évoquée la décadence d'une société, initiée par les escroqueries fabuleuses des héros d'Au revoir là-haut – des escroqueries quand même ! –, prolongée dans l'entre-deux-guerres de Couleurs de l'incendie par des magouilles de politiciens et d'hommes d'affaires, aboutissant dans Miroir de nos peines à la débâcle de 1940. Une débâcle meurtrière et humiliante imputable à la nullité arrogante de chefs militaires censés avoir préparé la guerre. Une trame de la décadence qui aurait pu relier les trois ouvrages.

Mais peu importe la trilogie, après tout, les deux premiers ouvrages se sont largement suffi à eux-mêmes. Malheureusement, j'ai trouvé que cela ne fonctionnait pas dans ce dernier opus.

La fiction prend place sur fond de drôle de guerre, puis d'exode. Ce qu'on a appelé drôle de guerre est la période d'absence d'affrontement qui suivit la déclaration effective de guerre et qui dura plusieurs mois, jusqu'à l'offensive allemande. L'exode a été ce mouvement massif de population fuyant misérablement, sur des routes encombrées, la soudaine, violente et irrésistible avancée allemande sur la partie nord de notre pays en mai 1940. Il est clair que de tels événements mettent à nu la vraie nature de l'homme, favorisant de nombreux actes sordides de lâcheté égoïste et de rares gestes de solidarité bienveillante. Mais nul ne les a mieux dépeints et ne les dépeindra jamais mieux qu'Irène Némirovsky dans Suite française.

Reste alors la fiction proprement dite. Elle réunit quatre personnages principaux : Louise, une jeune femme belle et tourmentée ; Désiré, un mystérieux mystificateur ; Raoul, un filou disposant de circonstances atténuantes ; Fernand, un garde mobile muni d'un coeur et d'un cerveau. Des personnages bien profilés qui vont et viennent dans une intrigue dont la fin est sans surprise. Malgré quelques épisodes cocasses, que le chemin est long pour y parvenir !

Où est passé le maître de l'imagination débridée, de la péripétie extravagante, du suspense haletant, du retournement de situation invraisemblable ? Les agissements du docteur et la course de Louise nue dans Paris sont de bien pâles foucades, du niveau d'un téléfilm du samedi soir.

Reste le parallèle à peine masqué entre le rejet des réfugiés d'Europe du Nord et les réticences actuelles à accueillir tous les migrants du monde. Pour ma part, je vois aussi le risque à rester figé sur des schémas du passé, en tablant, par exemple, sur des soldats armés de baïonnettes, pour repousser les chars et les avions d'une armée moderne.

Désolé, mais Pierre Lemaître est un grand écrivain. Cela crée des exigences, des attentes. Ça ne le fait pas pour cette fois. Mais je serai présent pour la prochaine.

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C'est l'histoire croisée de plusieurs personnages durant l'exode de juin 1940: Louise, qui découvre un secret de famille à propos de sa mère ; Raoul, un petit malfrat au grand coeur ; Gabriel, un soldat honnête au coeur pur ; Désiré, un usurpateur de génie ; Fernand, un militaire qui essaie de rester à la hauteur des événements ; et quelques autres. ● Si le résumé du roman peut se faire ainsi en listant ses personnages, c'est que l'intrigue qui les lie est des plus minces, malgré l'avalanche d'événements qui s'abat sur eux. A vrai dire, l'intrigue est quasi inexistante ; le tressage des destins des personnages en tenant lieu. Et dans ces destins, tout est téléphoné, il n'y a rien de surprenant, rien de vraiment original contrairement à Au-revoir là-haut. Au fur et à mesure de la trilogie, le filon s'épuise car l'auteur l'a trop exploité. Les personnages sont désincarnés, ce sont de simples pantins auxquels on ne s'attache pas. De plus, c'est souvent mièvre, gnangnan, gangréné par un sous-texte politique contemporain qui réinterprète de façon anachronique les événements de 1940 (c'était déjà le cas pour Couleurs de l'incendie). ● Je me suis vite ennuyé et à la fin je ne lisais plus qu'en survolant ; de toute façon tout se devine très tôt. Sur cette période historique, il vaut bien mieux lire Suite française d'Irène Némirovsky.
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Ce troisième volet peine à soutenir la comparaison avec ses deux brillants précécesseurs, les enlevés et originaux Au-revoir là haut et Couleurs de l'incendie. C'est une histoire moins enthousiasmante qui nous est proposée ici, avec des personnages assez fades et une intrigue plutôt prévisible.

Les flottements dans le récit laissent alors apparaître des imperfections dans la plume de Pierre Lemaître, déjà perceptibles dans ses ouvrages précédents, et manifestes dans celui-ci.

L'écriture donne souvent l'impression, un peu agaçante, d'un écrivain ravi de lui-même, de sa morale et de son talent, qui fait passer en douce des messages politiques anachroniques, ou recycle ad nauseam la même plaisanterie (combien de fois aura-t-on eu droit au latin et aux versets farfelus de Désiré ?). La voix de l'écrivain finit par prendre trop de place dans notre lecture, au détriment de celle des personnages.

Le traitement des personnages secondaires est, par ailleurs, assez indigne. Alors que certains auteurs (Roth, Aragon, Gary...) parviennent à décrire en quelques phrases des personnages inoubliables, vivants et complexes, ceux de Lemaître sont tous caricaturaux et méprisables, aussi bien intellectuellement que moralement. Et ce d'autant plus qu'ils sont coupables d'occuper une position sociale élevée (le juge en charge de l'affaire de Louise, le capitaine du régiment de Fernand). Difficile de ne pas voir dans cette constellation de souffre-douleur une tentative de flatterie assez sournoise de la part de l'auteur envers son lecteur, invité à se sentir supérieur aux bas-fonds de l'humanité qui défilent sous ses yeux.

De nombreux lecteurs disent attendre avec impatience le prochain ouvrage de Pierre Lemaître. C'est mon cas également, mais alors qu'ils semblent souhaiter dans leur majorité une nouvelle fresque historique, j'espère pour ma part que Lemaître reviendra vite au polar, genre qui sert le mieux son talent exceptionnel pour l'intrigue.
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Grosse déception alors que j'attendais avec impatience ce troisième opus.
Au revoir là-haut était tellement tonique, fort, audacieux qu'il est difficile d'imaginer que l'auteur se contente aujourd'hui de plaquer quelques vies sur un fond historique pour satisfaire son lecteur. Mis à part Louise, que l'on retrouve avec bonheur, les autres personnages manquent de corps et la fin de l'histoire est tellement prévisible que ça en est presque drôle. Je suis allée jusqu'au bout par fidélité mais ce fut ardu et décevant, j'ai sauté des paragraphes entiers, longs, creux, d'un ennui mortel. Un troisième opus parfaitement inutile !
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Bof, bof, bof.... très déçu. Un roman à l'eau de rose. Certes bien écrit et qui se lit sans déplaisir, mais en fermant ce troisième et dernier tome des Enfants du désastre, je me suis demandé quel était donc le propos de Pierre Lemaitre. Mis à part que nous retrouvons Louise, la petite fille de Au Revoir La Haut. Je n'ai pas compris ou tout du moins pas vu en quoi cette histoire pendant les débuts de la seconde guerre mondiale, l'effondrement de l'armée française, le chaos, la panique et la fuite des populations devant l'avancée des allemands, en quoi elle prenait sens dans la suite de la sortie de la première guerre mondiale (Au Revoir La Haut) et la crise économique de 1929 et la montée des fascines (Couleurs de l'incendie). Dans ce tome, je n'ai pas retrouvé la folie, la poésie de Au Revoir La haut, les traits psychologiques des personnages sont des caricatures sur pattes avec un final que l'on sent venir depuis les premières pages du roman. Bref très déçu, une trilogie qui ne va pas resté dans ma mémoire.

Un point tout de même positif dans ce roman. Pierre Lemaître par ses recherches historiques fait revivre des moments de l'exode assez méconnu comme l'élimination des prisonniers lors du transfert de ceux-ci fuyant l'avancée de l'armée allemande, ou bien rappel les absurdités et délires de la propagande officielle du gouvernement français pour cacher la déroute de l'armée.
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Pierre Lemaître sait toujours aussi bien manier la plume, mais là ça ne suffit plus ! Il a perdu ses personnages forts, n'a pas su en créer de nouveaux aussi empathiques Que dans ces romans précédents. Il a choisi un sujet ardu qui a déjà été exploité 1000 fois et n'a pas su trouver d'originalité particulière pour nous emporter… du coup, il tire des ficelles grosses comme des cordes Pour nous emmener à une conclusion abracadabrantesque qui m'a fait m'interroger pourquoi je me suis condamné à aller jusqu'à la fin ? Dommage...
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J'ai beaucoup aimé les polars de Lemaitre, bien construits autant que bien contés. J'ai tout autant aimé Au Revoir Là-haut.
Mais là, mon avis est beaucoup plus mitigé, si ce n'est négatif.
Car dans ce roman, je trouve qu'une des forces de Pierre Lemaitre devient son grand défaut : la narration. A mon sens, il en fait trop. Pendant les 570pages de la version poche, j'ai eu l'impression d'entendre un petit vieux s'écouter parler en rabâchant une énième fois ses petites anecdotes, en y glissant des clins d'oeil et blagounettes qui n'amusent que lui, et en ne les liant qu'avec une grossière ficelle.
Donc oui, ça se lit bien, j'ai tourné les pages avec la même hâte d'en finir qu'on a hâte que ce petit vieux en vienne au fait après tant de digressions verbeuses.
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Tout n'est pas bon à prendre chez Lemaître. Celui-ci tient souvent du roman picaresque, et on peut l'accepter de bonne grâce.

Certains effets de manche pour attirer le regard et l'attention sont toutefois trop lourds, comme la scène de Louise qui court nue dans Paris, écrite pour figurer en quatrième de couverture.

À la fin du roman, on a la sensation d'être un peu gavé, comme après un Paris Brest énorme et trop gras.

Les personnages sont parfois caricaturaux, avec des traits de caractère trop taillés à la hache. Ça manque de nuances, de subtilité, de finesse.

On passe un moment distrayant et on oublie.
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Tout juste une petite note...
Arrivé à la moitié, je me suis dit il faut allé au bout juste par politesse.
Mais quel ennui !!! Des longueurs, des passages qui sont selon moi sont du remplissage, pas de rythme, pas d'intrigue...
Pierre LEMAITRE ne nous avait pas habitué à çà...
Heureusement sur le dernier quart, on y trouve une petite envie d'aller au bout.
Un ensemble assez décevant.
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Le sous-titre « Les enfants du désastre » de la trilogie de Pierre Lemaitre est choisi à bon escient.
Dès les premières pages du troisième tome, le ton est donné : l'ambiance de l'attente avant le front dans un sous terrain de la ligne Maginot par un jeune sous-lieutenant et la vie quotidienne chamboulée d'une parisienne institutrice de 30 ans, tous deux enfants de soldats de la première guerre mondiale.

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