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3,95

sur 226 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'y vais direct : j'ai adoré !
J'avais lu plusieurs commentaires enthousiastes, tentée, j'ai acheté le bouquin..... et il est parti sur mon "étagère des livres achetés qui tournent moins vite que l'étagère des livres empruntés à la bibliothèque". Heureusement le challenge multidéfis est passé et evergreen13 (merci ! ) m'a pioché ce livre. Je me suis régalée !
Vous savez quoi ? je suis tombée dans un western, un vrai, avec ranch, élevage de chevaux, braquages.... le tout au féminin ! Excellent !
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On est juste après la fin de la Guerre civile américaine, dans le début des Rocheuses. Une jeune femme tente tant bien que mal de gérer son ranch d'élevage de chevaux. En toute indépendance. Mal vu, mal venu, tout quoi. Un voisin brigue la jeune femme et surtout son ranch. Pas question. Bilan ranch saisi, animaux saisis et jeune femme envoyée à la rue....
On va rencontrer plusieurs personnages féminins haut en couleur (mention particulière pour Hattie, l'ex esclave en fuite, et Claire qui cache son jeu), finement décrits, avec leurs qualités et leurs défauts. Soyons honnêtes, dans ce livre, les hommes sont un peu caricaturaux.....Mais bon d'habitude, c'est l'inverse avec la femme potiche alors je n'ai pas boudé mon plaisir !
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A noter un point essentiel qui m'a beaucoup plu : le récit n'est pas linéaire. On y croise deux journaux intimes, un entretien, des articles de presse. Donc parfois on a des ellipses, ou parfois le même moment est raconté deux fois mais par deux protagonistes différents. Ce principe m'a beaucoup plu.
Bref j'ai dévoré ce pavé avec intensité, suivant les braquages, les femmes déguisées en hommes, les fuites en cheval.... avec un plaisir non feint ! Quelles chevauchées ! Quels braquages ! Waouh j'en suis encore toute ébouriffée !
Un succès pour moi. Conseillé déjà à.... mon mari !
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Si on m'avait dit qu'un de mes gros coups de coeur de l'année serait un western, je pense que j'aurais bien ri. Et pourtant...

C'est un peu triste que je tourne la dernière page car je dois quitter le gang Parker, je ne lirai plus le journal de Garet, je n'entendrai plus les souvenirs de Hattie,...
Melissa Lenhardt m'a fait voyager à travers le Colorado au 19e siècle, en compagnie d'homme et de femmes atypiques, une famille de coeur, plus que des amis. Et qu'est-ce que je les ai aimés, tous autant qu'ils étaient.

La construction du roman est en soi assez originale, ce qui rend même le début de lecture assez déroutant. On commence par une introduction, rédigée par une historienne du Colorado et on enchaine avec la retranscription du témoignage d'une certaine Henrietta Lee, ancienne esclave. C'est en 1936 que cet entretien s'est tenu, et Henrietta, à plus de 90 ans, se remémore des événements qui se sont produits 60 ans plus tôt. Et après quelques pages, on se dit qu'on commence par la fin. Etonnant, mais pas inédit non plus. Et tout le pavé de presque 600 pages ne sera que croisement entre les entretiens d'Henrietta, le journal de Garet, les notes de travail d'une femme dont je ne dirai rien pour ne pas spoiler, des articles de journaux... Et ce ne sera que dans les toutes dernières pages qu'on finira par comprendre l'introduction et le côté génial de la construction du roman.

Ce choix narratif donne une plus grande ampleur au récit, car certains événements sont racontés à des moments différents selon des points de vue différents. Et c'est en faisant les liens que le lecteur reçoit une vue d'ensemble qu'aucun des protagonistes n'a vraiment.
En plus, ça amène par moment du suspens vu que le témoignage d'Henrietta arrive après les faits, longtemps après les faits. D'une part, elle connaît l'issue de chacun de ceux-ci, mais en plus, elle a le recul suffisant pour y avoir réfléchi et parfois y apporter un regard que les autres n'ont pas à chaud.

Les personnages féminins construits par l'autrice sont formidables et tellement réalistes qu'on croirait les voir s'envoyer un whisky dans notre salon, un petit sourire sarcastique aux lèvres. Et le récit est dense, cohérent, aventureux et aurait pu être vrai. Si l'histoire n'avait pas été écrite par les hommes, peut-être aurions-nous entendu parler du gang Parker à l'époque où tout le monde ne parlait que de Jesse James.

Les droits du roman ont déjà été cédés pour en faire une série télé. Rien d'étonnant ! Tout y est, l'ambiance, des décors magnifiques, des personnages flamboyants, une intrigue entre braquages, pistolets pétaradants, chasse à l'homme (à la femme), mustangs sauvages, filles de saloon et diligences. Sans compter sur les thèmes forts comme le féminisme au sens large, l'identité sexuelle sous toutes ses formes et la violence faite aux femmes et aux enfants.

Je remercie Babelio et les éditions Pocket pour m'avoir proposé cette pépite lors d'une masse critique privilégiée.
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Colorado, années 1870. Une veuve, Margaret Parker, après avoir été dépossédée de son ranch par un voisin dont elle a refusé de devenir la femme, n'a pas d'autre solution, avec sa famille, que de trouver un moyen de subsistance. A cette époque où dans l'Ouest américain les hommes font la loi à coups de revolver, Margaret, dite Garet, décide d'en faire de même. Accompagnée de sa fidèle amie Hattie, ancienne esclave, de Joan et Stella, deux soeurs orphelines, et de Jehu, le seul homme de la bande, Garet crée le gang Parker et écume le Colorado durant 5 ans. le récit de leurs exploits va très vite se répandre, tant chez les détectives de l'agence Pinkerton que chez les hors-la-loi mâles.

« Les femmes d'Heresy Ranch » nous offre du grand spectacle et mérite amplement l'adjectif de romanesque, dans tous les bons sens du terme. Présenté comme un récit d'aventures tiré de faits réels et constitués d'extraits de journaux intimes, d'articles de presse de l'époque, de témoignages, je ne saurais trancher sur la véracité de cette annonce, voyant plus ici un artifice de l'auteur destiné à attiser la curiosité du lecteur. Cela n'est nullement un point négatif car l'objectif est atteint : on est scotché du début à la fin par ce roman épique qui nous dépayse et nous tient en haleine malgré les 500 et quelques pages. Personnages charismatiques et terriblement attachants, décors grandioses du Colorado, ambiance western, action et émotion.. c'est par le biais de trois voix que nous partageons les aventures du gang Parker. A noter quelques redites du fait des récits des protagonistes qui s'entrecroisent parfois mais qui sont bien vite oubliées grâce à un style très fluide. Mais réduire ce récit à un western serait bien réducteur car l'auteur se joue des codes traditionnels de ce genre pour nous parler d'un autre sujet.
Mélissa Lenhardt fait en effet de ses héroïnes des hérauts du féminisme dans l'Ouest américain des années 1870. Quelle que soit leur condition sociale ou familiale, toutes ont pour point commun d'être née femme dans un monde dirigé par les hommes auxquels elles sont censées obéir. Mais ces femmes, unies par leurs blessures et pour qui la sororité n'est pas un vain mot, ont décidé de s'affranchir pour gagner leur liberté et battre les hommes sur leur propre terrain.

« Les femmes d'Heresy ranch » offre donc une galerie de portraits de femmes résolument modernes mais également bien ancrées dans le contexte de l'époque. Richement documenté et retraçant des destinées différentes, ce roman nous offre une leçon d'histoire sur la vie des femmes au 19e siècle dans l'Ouest américain. Loin de l'image véhiculée par les westerns, la réalité reprend ses droits, dévoilant des conditions très difficiles pour la gente féminine.

Addictif, original et émouvant, le roman« Les femmes d'Heresy Ranch » nous offre un excellent moment de lecture et d'aventure.

Merci à Babélio et aux éditions Le Cherche Midi pour cette belle découverte.
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Mille mercis aux éditions du Cherche midi et à Babelio pour la découverte de ce roman qui est une véritable pépite !

J'ai été transporté par ce gang de femmes attachant, haut en couleur et tellement incroyable ! Ces femmes fortes montrent qu'il n'y a aucune raison de les appeler le "sexe faible", bien au contraire ! Elles font preuve de beaucoup plus de jugeote dans les hold-up que la plupart des autres bandits "mâles".

Je me suis énormément attachée à chacune d'entre elle, Claire qui veut prendre sa vie en main, tellement douce, Garet sacrée femme qui dégage une aura hors du commun, Hattie au caractère bien trempé, meneuse née et aux deux soeurs très touchantes dans leur volonté de se protéger l'une l'autre.
J'ai été émue par leur combat, leurs difficultés et le destin de chacune. Elles ont dû faire face à moult horreurs, mais elles ont fait face ensemble, en se serrant les coudes, et elles ont prouvé qu'il était possible d'être une famille sans forcément avoir le même sang.

L'histoite est très prenante, sans temps mort, et les rebondissements s'enchaînent. J'ai adoré l'écriture soignée et diversifiée entre les carnets de notes de Claire, le journal intime de Garet, les articles de journaux et les interviews d'Hattie. Cela peut-être un tout petit peu perturbant au tout début de se repérer et de retrouver qui est qui, mais nous nous habituons rapidement et c'est après un réel plaisir de suivre leurs aventures !

Mélissa Lenhardt nous a donc emmenés dans le grand Ouest, là où la loi n'est pas encore appliquée à la lettre et où il faut se battre pour ce que l'on a. Elle nous a emmenés sur la traces de femmes extraordinaires et émouvantes (j'ai failli verser ma petite larme plusieurs fois) et je les quitte à grand regret.

Moi aussi, "j'aime ces femmes, leur force de résilience,, leur âme." Et effectivement "le monde doit savoir qu'elles ont vécu et qu'elles étaient magnifiques"
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Nous voici dans le Colorado en 1873. Margaret Parker vient de perdre son mari et elle se retrouve seule pour s'occuper de leur ranch et des chevaux sauvages qu'elle dresse pour les revendre.
Elle est aidée dans sa tâche par des personnes qu'elle a recueillies au ranch et qui ne l'ont jamais quitté, Hattie Lacour, une ancienne esclave affranchie, Joan et Stella deux soeurs orphelines qui veillent l'une sur l'autre et Jehu, un des employés qui sait particulièrement bien s'occuper des chevaux. Mais parce que Garet (alias Margaret) refuse les avances de son voisin, le colonel Connolly, l'armée vient réquisitionner leurs bêtes. Ruinées d'autant plus qu'aucune banque ne veut les aider, elles doivent quitter le ranch définitivement, le coeur brisé. Dans l'Ouest américain, en ce temps-là, ce sont les hommes qui décident de l'avenir des femmes...et des femmes trop indépendantes, cela attire forcément les convoitises et les jalousies quand elles savent aussi bien (et même encore mieux) gérer leurs affaires sans les hommes.
Elles décident alors pour rester autonomes et libres, de devenir des hors-la-loi et de s'attaquer aux biens de la famille Connolly qui leur a tout pris. Malgré les nombreux témoignages, personne ne croit que la bande qui sévit dans la région et qui est responsable de nombreux braquages, est un gang de femmes. Ce serait trop difficile d'admettre que ces dernières peuvent se montrer futées, intelligentes, et perspicaces et capables de défier les lois, plus encore que les hommes. C'est tout simplement inconcevable pour la société de l'époque, d'autant plus qu'elles agissent sans violence aucune et redistribuent l'argent dont elles n'ont pas besoin, puis se volatilisent sans que personne n'ait jamais réussi à les suivre. du coup, tout le monde pense que ces actions sont celles de Jed Spooner, un autre hors-la-loi de la région.
Un jour, lors de l'attaque d'une diligence, elles rencontrent Grace (Claire Hamilton de son vrai nom), une yankee pas très "nette" qui se propose d'écrire leur histoire. Garet qui ne supporte pas de travailler dans l'ombre et qui sait que ses jours sont comptés car elle a un cancer, accepte de l'intégrer dans leur groupe. Hattie beaucoup plus méfiante, pense que Grace ne se trouvait pas là par hasard. Elle croit ferme qu'elle a été embauchée par l'agence de détective Pinkerton, pour les espionner et tout faire pour que leur gang soit enfin arrêté...

Voilà un roman d'aventure formidable qui est tiré d'une histoire vraie. J'ai eu un véritable plaisir à le découvrir et je n'avais qu'une seule envie, en reprendre la lecture lorsque j'étais interrompue.
Dans les années 1930, Hattie (Henrietta Lee) maintenant âgée de 92 ans, et seule survivante du gang, est interrogée par une personne appartenant à la WPA (Works Progress Administration / Agence fédérale créée en 1935 pour donner des emplois aux millions d'américains victimes de la Grande Dépression).
Elle se souvient et raconte leur histoire...
A ces entretiens découverts dans les archives de la WPA, l'histoire fait alterner des extraits de son journal, de celui de Claire Hamilton (Grace donc) et de celui de Margaret Parker, ainsi que des documents provenant de coupures de presse de l'époque.
Le lecteur s'attache à ces femmes fortes, indépendantes, courageuses qui veulent vivre sans être sous la coupe des hommes. Elles sont d'avant-garde et le prouvent autour d'elles. Beaucoup d'hommes les admirent en secret mais ne voudraient surtout pas que cela se sache. Il faut dire aussi qu'elles forcent l'admiration, même si au passage elles n'hésiteront pas à tuer, elles n'auront recours à la violence que parce qu'on les aura obligé à le faire.
Mais au-delà de leur vie de hors-la-loi, ce sont des amies fidèles, aimantes, prêtes à se sacrifier pour les autres membres de leur "famille" d'adoption. Elles se battent avec fougue et sincérité pour l'égalité des sexes mais aussi contre la discrimination, le racisme, l'injustice et la loi du plus fort.
J'ai aimé ce récit à plusieurs voix, j'ai aimé les personnalités diverses de ces femmes. Chacune raconte ce qu'elle a vécu et ressenti et donc parfois le même événement est retranscrit plusieurs fois mais cela ne m'a pas gênée.
Ce sont des femmes inoubliables qui sont encore présentes en moi alors que j'ai refermé ce livre depuis plusieurs jours déjà. Chevaucher à leur côté n'est pas de tout repos, je vous l'assure, il y a de nombreux rebondissements, mais c'est un grand bol d'air et d'aventure dont j'avais bien besoin en ce moment pour me changer les idées.
La fin est bouleversante tant l'émotion atteint un paroxysme auquel je m'attendais certes, mais j'ai beau être prévenu, je me suis fait avoir !

L'auteur Melissa Lenhardt est historienne et romancière. Elle nous fait entrer dans ce gang de femmes avec beaucoup de réalisme, même si vous en doutez beaucoup de passages ont été inventés pour les besoins du récit. C'est son premier roman et il va être déjà adapté en série.
Mais ces femmes ont réellement existé et le monde entier ne le sait pas, il était temps de les réhabiliter !
Merci à l'éditeur et à la Masse critique exceptionnelle de Babelio de m'avoir permis de lire ce livre en avant-première et de m'avoir fait confiance. le roman vient de sortir le 11 février dernier et il vous faudra sans doute attendre encore un peu pour le trouver en médiathèque.
Bonne lecture à tous !
Lien : https://www.bulledemanou.com..
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Avec ce roman, les femmes de l'Ouest sortent enfin des saloons-bordels, des familles de colons aux moeurs étriquées et autres caricatures auxquelles un imaginaire collectif machisant les a trop longtemps confinées ! Ici, leur véritable dimension héroïque réside dans leur totale et complète adhésion à ce qu'elles sont réellement, sans fard ni faux semblants. Sous la houlette de Margaret Parker, les femmes d'Heresy Ranch assument leurs idées, leur indépendance et défendent leur honneur et leurs biens face à une redoutable adversité. Une superbe histoire, humaine et généreuse. West, oui, mais pas terne.
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J'ai été complètement immergée dans ce western féminin : un gang de femmes soudées ayant chacune quelques revanches à prendre sur la vie et sur les hommes en particulier, les chevauchées dans les paysages du Colorado de la fin du XIXème siècle, tout ce qu'il faut d'ennemi.es et d'ami.es à géométrie variable, des rebondissements et des révélations qui relancent régulièrement l'intrigue alors même qu'on ne voyait pas l'ennui poindre, une alternance de points de vue sous formats divers (journal intime, carnet de notes, entretien soixante plus tard, articles de journaux d'époque) qui maintiennent toujours l'attention. Un pavé qui se lit donc très vite, même si la multiplication des points de vue me semble parfois maladroitement exécutée, entraînant des répétitions qui ne me semblent pas indispensables.

On pourrait reprocher à Melissa Lenhardt d'utiliser tous les ingrédients et thématiques du moment : (in)égalité hommes-femmes, place des femmes, place des Noir.es, violences faites aux femmes, exploitation et spoliation des femmes, droit des femmes, lesbianisme, transsexualité, maternité. La liste peut faire craindre une indigestion mais je dois avouer que, même si certains propos sont fortement soulignés et parfois trop lourdement, j'ai trouvé dans l'ensemble que ce n'était pas pesant mais réellement porteur d'un discours et d'une réflexion sur l'invisibilisation des femmes dans l'Histoire. L'histoire de ce gang de femmes est fictive, mais comme le dit l'autrice, «  on n'a pas de preuves qu'elles ont existé... ni de preuves qu'elles n'ont pas existé ! » (article du journal de Québec du 31 juillet 2021), et j'ai trouvé autant le discours que les situations tout à fait crédibles.

Des portraits de femmes puissantes cherchant à faire leur place dans un univers hostile (géographique et social) agrémentés de scènes d'action dignes d'Hollywood : pas étonnant que les droits aient été signés pour une adaptation en série – et je pense que je la regarderai avec plaisir.

Je remercie Babelio et Les éditions Pocket pour cette Masse Critique spéciale et ce très bon moment de lecture.
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Le gang Garet
Attention, je déclenche l'alerte coup de coeur pour ce roman qui tient à la fois du roman historique, du roman d'aventures, du roman d'amour et du western !
Aux confins du Colorado, du Wyoming et de l'Utah se cache un canyon à l'abri des regards, Brown's Hole : c'est là qu'a poussé la petite ville de Timberline. A peine une ville d'ailleurs : « une épicerie, un saloon et une maison de passe, une forge, une demi-école avec une salle de classe et le bureau du shérif, un ancien voleur de bétail ». A quelques encablures de Timberline, un ranch où on dresse des chevaux sauvages pour les vendre ensuite, principalement à l'armée, mais aussi à des bandits, comme ceux du gang Spooner (une émanation du gang de Jesse James). Heresy Ranch, c'est son nom, n'est pas ordinaire : il est tenu par des femmes, pas ordinaires non plus ! A leur tête, Margaret Parker, dite Garet, et Henrietta LaCour, dite Hattie, une ancienne esclave. Elles sont accompagnées de deux soeurs, Stella et Joan, et de Jehu le compagnon d'Hattie. Et elles ont plus d'un tour dans leurs sacs ces « drôles de dames » : élever des chevaux, soit, mais aussi recueillir des femmes maltraitées, abusées, violentées, et… braquer des banques ! Mais pas n'importe lesquelles et pas n'importe comment : ces banques, elles appartiennent toutes à un fieffé salopard, le colonel Connolly (puis à son neveu, qui ne vaut pas mieux) qui a spolié Margaret à la mort de son mari, lui volant son ranch de Cache-la-Poudre ; et ces braquages se déroulent sans violence. Pas question de tirer à tout va et de risquer de blesser ou de tuer des innocents. Lors de l'un de ces hold-up (une diligence de la Wells-Fargo qui transportait la paie des mines Connolly), Garet emmène Grace Trumbull qui se présente comme une écrivaine souhaitant relater les exploits du gang Parker, en les suivant, de l'intérieur.
J'ai adoré ce western féministe au romanesque assumé qui m'a transporté dans les paysages de l'ouest américain que je connais bien et que j'aime infiniment.
La construction est particulièrement intelligente, même si, au tout début, elle peut dérouter : en effet, le livre est présenté comme un essai écrit par par une historienne sur la vie d'un groupe de femmes hors-la-loi au Colorado, dans les années 1875-1877. Celle-ci raconte en « préface » comment elle a mis la main, un peu par hasard, sur les journaux intimes de Margaret Parker et de Grace Trumbull , ainsi que sur une archive d'une administration américaine, datant de 1936, où figurait l'interview d'une vieille dame de 92 ans, Henrietta Lee, accréditant la thèse selon laquelle il existait bien, à cette époque, des femmes hors-la-loi. Tour à tour, le récit nous est présenté par ces journaux intimes et par les propos d'Henrietta. En intercalant les voix de cess trois personnages principaux –Margaret, Grace et Hattie - l'auteure renforce l'attrait du roman et le rend totalement addictif. Roman sur la place des femmes dans l'Ouest américain, à la grande époque, (où le choix était soit de se marier, soit de se prostituer) c'est un magnifique plaidoyer pour un féminisme intelligent et moderne et pour la tolérance, qui bouscule toutes les idées reçues sur le western. Quant aux personnages masculins, il faut reconnaître qu'ils n'ont pas le beau rôle ! Ils sont peu nombreux et la plupart sont présentés comme étant lâches, veules, violents,
Quelles femmes extraordinaires, « dures, fières, vulnérables, intelligentes, loyales » ! Je suis conquise.
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�oup de coeur💖
Moi aussi j'ai adoré cette histoire à laquelle je ne m'attendais pas.
L'ouest américain au 19ème siècle est un monde vaste et sauvage peuplé de mustangs et de hors-la-loi. Un monde d'hommes blancs armés et plein de testostérone. Un monde qu'on a tous découvert au cinéma : le western!
Ce roman remet les hommes à une autre place en racontant l'histoire d'un gang de femmes. Un #Metoo au Farwest
Une belle, une magnifique histoire de sororité, d'amitié, d'amour.
La lecture est agréable et l'intérêt toujours tenu en éveil, on passe du journal de l'une ou l'autre des protagoniste à l'interview d'Henrietta au 20ème siècle en passant par des extraits de journaux ou de télégrammes.
Beaucoup de cadavres aussi. En 1877, année où se déroule l'histoire de ces femmes, la seule loi que connaît cette partie de l'Amérique où l'Etat n'est pas présent, est celle des armes (cela a-t-il beaucoup changé d'ailleurs?)
Bref, un vrai régal que cette lecture que je vous conseille vivement.
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Colorado, 1870. A la mort de son mari, Margaret Parker est dépossédée de son ranch, de son cheptel qui est réquisitionné par l'armée américaine. Elle se retrouve obligée de fuir et de trouver un nouveau foyer pour elle, ainsi que sa "famille", qui est constituée principalement de femmes qu'elle a sauvées de situations critiques. Il y a Hattie, Stella, Joan, sans oublier Jehu, le seul "homme" de la bande, fidèle ami au poste.

Ensemble, ces femmes vont s'attaquer à l'empire du colonel Connolly, celui qui est à l'origine de la ruine de Margaret. Elles vont ensuite distribuer la majeure partie de leur butin aux femmes de Timberline, ville en cours de construction, afin d'aider ceux qui en ont besoin, telles un Robin des bois moderne du farwest.

Elles vont devenir des hors-la-loi, et y prendre goût. Oui mais, dans un monde éminemment masculin, on ne parlera pas d'elles. Leurs casses seront attribués au célèbre Jed Spooner et sa bande. Jusqu'à ce casse de trop, où tout va basculer.

Et si on parlait enfin d'elles ? Et si on racontait leurs exploits pour laisser une trace de leur existence et de leur histoire ? Les femmes peuvent-elles marquer les esprits autant que les hommes, en 1875 ?

J'aime beaucoup l'ambiance western de base, la période de la ruée vers l'or et de la découverte de l'ouest américain. La couverture de l'édition pocket a rapidement capté mon attention, et je n'ai pas su résister à ce qui s'annonçait comme un récit où les femmes seraient à l'honneur, une histoire de fortes personnalités dans un monde d'hommes, de sororité.

Je n'ai pas été déçue, c'est le moins que l'on puisse dire. le récit alterne les points de vue, avec les récits des différents personnages, sous forme de journal ou d'interview. Cela met en perspective les différentes personnalités du récit. Dès les premières pages je me suis retrouvée happée par l'histoire avec une seule envie : en savoir plus sur ces femmes extraordinaires. Il n'y a pas de temps mort et la lecture se fait facilement et rapidement.

La seule difficulté que j'ai rencontré à la lecture de ce récit dans les premiers chapitres est le grand nombre de noms et de personnages à retenir. La temporalité dans les journaux est parfois aussi un peu espacée, mais dans l'ensemble on arrive tout de même bien à situer les moments où se déroulent les faits.

J'ai vraiment passé un bon moment de lecture. Un coup de coeur pour moi !
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