Nina

C'était simple à interpréter mais je n'ai pas compris,car il a enveloppé son aversion de considérations beaucoup plus raisonnables,la maison dont il fallait que je m'occuper,les enfants que nous aurions bientot,et tout un systhème de verrous qui se mattait insidieusement en place autour de moi.(.....)
ils m'ont vu délaisser mes gouts,j'un après l'autre pour adopter les siens,jeter mes jeans et mes tt-shirts,me couper les cheveux,prendre des poses sages,qui n'étaient pas les miennes.......(............)
Et les enfants étaient là pour me garder;

C'est curieux comme je me sens plus seule quand il est à coté de moi que quand il n'y est pas.

Un amour non vécu n'est pas un amour perdu,C'est un amour qui vous perd,qui vous posséde plus que vous n'en etes dépossédé

On peut donc en mourir, comme dans les romans qui la fascinent depuis son plus jeune âge. Qu’il s’agisse d’Anna Karénine, des personnages de Kundera, ou plus prosaïquement de ceux des livres qu’elle achète à la gare, à la volée, lorsqu’elle prend un train, il est beaucoup question de cela. Si la seule mesure de l’amour est d’aimer sans mesure, comme le dit Adrien dans sa lettre, alors elle ne sait toujours rien de la vie. Il lui reste le monde entier à découvrir. Ces pages d’une déchirante nostalgie révèlent une détermination, la certitude que l’amour mène le monde. Orgueil de ne rien vouloir qui ne soit à la hauteur de ce sentiment absolu, fierté d’avoir aimé jusqu’au bout.

La vie est souvent faite de ces petits riens qui finissent, en une suite de réactions et de malentendus, par devenir des obstacles immenses, mais il n’a pas fait marche arrière.

Les douleurs, les joies, s’inscrivent d’une étrange manière dans notre mémoire. On pense les avoir dépassées, on s’imagine qu’elles ne nous déchirent plus comme au début, mais il suffit d’une odeur, d’une chanson, pour y replonger.

Mais cde n'est pas parce qu'on sait coucher des paroles sur un papier, sans fautes d'orthographe ni erreurs de syntaxe, qu'on est capable de faire entrer l'autre dans ses émotions, ses sentiments, ses pensées les plus secrètes. Les plus universelles aussi.
P.33

Le corps change, c'est vrai, on acquiert des comptes en banque et des responsabilités, mais l'enfant qu'on a été demeure en nous tout le long de notre vie.

Nous étions bien trop captivés par nous-mêmes et par les changements qui survenaient à toute allure dans nos corps et nos esprits. Nous allions si vite vers l'adolescence. Nous nous retrouvions aux grandes vacances, puis nous nous perdions pendant l'hiver pour renouveler nos serments d'amitié au cours des mois de feu qui semblaient ne jamais devoir se terminer. (...) mon italien était inexistant, alors que par la suite il deviendrait ma langue d'adoption, mon langage d'amour pour toi.

Quand on n'a plus le temps, une autre dimension s'ouvre devant vous.