Au service secret de Marie-Antoinette, tome 6 : Le coiffeur frise toujours deux fois

– Qu’est-ce que c’est que ça, la trigauderie ? demanda Mercy.
Vermond prit un dictionnaire pour donner au Belge une définition exacte.
– Je ne voudrais pas vous induire en erreur… Trigauderie… « Action de trigauder ».
– Certainement.
– Trigauder… « Se conduire en trigaud. »
– Nous approchons.
– Trigaud… Se dit d’un fourbe.
– La prochaine fois, utilisez des mots que tout le monde comprend, nous gagnerons un quart d’heure.

– Elle a été brutalisée ?
– Pire ! répondit l’abbé. Elle s’est amusée !
– Quelle horreur !

Maintenant qu'il avait accompli son devoir, il consacrait son temps à ses hautes responsabilités de monarque absolu. La dernière fois qu'elle l'avait rencontré, il était justement en manches de chemise et battait le plâtre avec des ouvriers.

- Il n'y a que deux sortes de gens qui réussissent vraiment à me distraire, confia-t-elle à Mme de Lamballe : la comtesse de Polignac et les criminels du royaume.
- Ne sont-ce pas les mêmes sortes de gens ? répondit la princesse.

- On ne peut pas plaire à tout le monde, répondit Mercier.
Il était même très doué pour ne plaire à personne.

Elle était le Michel-Ange de la couture, avec néanmoins un avantage sur le peintre italien : il n’était pas nécessaire de voyager jusqu’à Rome pour admirer sa chapelle Sixtine, ses créations couraient les rues.

- Madame est la tricoteuse spécialisée dans la confection de ses chaussettes.
- Et monsieur lui lave la tête tous les jeudis avant le bal, compléta Rose.