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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lisant la derniere critique d'Afriqueah sur Annie Ernaux, je me suis demande si cette auteure avait un coeur. Triste pour elle. Heureusement, ce petit livre de Siegfried Lenz vient a point pour me reconcilier avec le genre humain. Lenz a un grand coeur. Il lui sert a ecrire avec une reelle emotion la beaute et l'illusion d'un amour aux circonstances difficiles, un amour impossible, ainsi que la peine, le desarroi, la desesperance d'un brusque deuil.

C'est la relation d'un amour entre un jeune homme, un etudiant de 18 ans, et sa maitresse d'anglais, pas beaucoup plus agee que lui. L'amour d'un ete. Sa fin avec un tragique accident en mer. Et la detresse du jeune homme.

Je suis epate par la sensibilite, l'infinie delicatesse de Lenz pour traiter tout cela. Pas seulement l'amour, sans frelateries grivoises ou malseantes; pas seulement le deuil, sans elancements criards; mais aussi un certain passage a l'age adulte, qui se fait en deux temps, un temps de bonheur, de projets, un temps de detresse, de silence. le titre renvoie a la minute de silence observee pendant la ceremonie commemorative organisee par l'ecole, mais le silence eplore du jeune homme dure de nombreux jours, s'etend sur de nombreuses pages. J'ai ressenti pour lui une grande pitie mais je sais qu'il a 18 ans, et j'ai espere pour lui qu'il s'en remette vite, meme s'il garde toute sa vie le souvenir de cet ete beau et tragique. En fait je sais que le processus de remission a eu lieu, parce que c'est lui le narrateur, qu'il a donc trouve la force de raconter, ou au moins qu'il est en cours, vu que cette narration est entrecoupee de phrases dirigees directement a son aimee, en un tutoiement encore endolori.

Lenz ne fait pas que marier le je, le tu et le on dans son texte, en une narration duelle qui permet au narrateur de nous livrer directement ses sentiments. Lenz entremele aussi les temps, le passe et le present, passant sans arret des rencontres des amants a la ceremonie funeraire celebree a l'ecole, pour mieux transmettre les etats-d'ame differents, opposes, du jeune homme. Une prouesse. Qui s'ajoute a ce ou a toujours excelle cet auteur: les descriptions de la cote allemande de la Baltique, sa luminosite et sa grisaille, des vents qui la balayent, de la mer et de ceux pour qui elle sert de lieu de travail. Tout un paysage physique et humain.

Une minute de silence est un livre emouvant. Un livre plein d'amour et de vie. L'amour et la vie reveles justement dans le silence par lequel il commence. le livre d'un auteur au grand coeur.
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Les causes de la mort de Stella, - jeune et belle professeur d'anglais aimée de tous - resteront une énigme : est-ce la tempête, le capitaine incompétent de L'Etoile Polaire, ou bien eux tous, rassemblés là à la cérémonie commémorative, comme le pourrait laisser entendre le discours de M. Kugler: “Pourquoi Stella, a-t-il demandé, pourquoi cela devait-il arriver? » « N'existait-il pas d'autre issue pour toi ? ». Un discours qui peut aussi tout simplement traduire l'émotion de tous, l'incompréhension devant la mort d'un être cher.

Est-ce la prose sensuelle d'un vieil écrivain qui se souvient de son premier amour ou le récit intemporel de tous les deuils ?

L'eau et les travaux de la mer - omniprésents dans les romans de Siegfried Lenz – rythment le récit, contribuent à lui donner une certaine lenteur qui convient à la retenue et la pudeur des personnages. La fête de la plage, les sorties en bateau mais aussi la conversation assez énigmatique entre les parents de Christian amoureux de Stella, la relation père-fils, c'est la vie et les secrets d'une petite ville de la mer Baltique.

Bouleversant ou sentimental et naïf, fantasmes d'un lycéen qui vient d'avoir 18 ans ou émotions intemporelles et finitude du premier amour, ce roman ne peut laisser le lecteur indifférent.
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"Une minute de silence" est ,après "Le dernier bateau", le second roman que je lis de l'écrivain allemand Siegfried Lenz.
Publié en 2008 sous le titre de "Schweigeminute", l'histoire a pour cadre Hirtshafen, une petite ville côtière du nord de l'Allemagne, en bordure de la mer Baltique. Ici, la mer et le vent dominent tout le paysage et l'endroit n'offre guère d'activités que celles de ballades en bateau ou sur les plages sablonneuses.

L'histoire s'ouvre au lycée de la petite ville, sur une cérémonie commémorative dédiée à la mémoire d'un professeur disparu. Elle s'appelait Stella Petersen. C'était une jeune professeure d'anglais, appréciée de tous, de ses collègues enseignants comme de ses élèves. Dans l'assistance nombreuse se tient celui qui ne cessa de l'aimer jusqu'au drame de sa disparition. Christian est un grand adolescent, élève moyen, discret mais attentionné.

Pour donner vie à cette belle histoire d'amour entre Christian et Stella, entre l'élève et son professeure, Siegfried Lenz choisit le style narratif en employant un récit à deux voix, faisant se confondre celle du narrateur et celle du jeune homme qui évoque ses souvenirs. Jamais les récits ne s'enchevêtrent, ils dessinent et accentuent chacun la beauté de la relation amoureuse des deux personnages jusqu'au drame qui y mettra fin.

J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman. Si dès les premières lignes l'issue du livre ne fait plus de doute, "Une minute de silence" reste une oeuvre poétique et sensuelle d'une qualité rare, quelque chose d'à part, qui donne plus à comprendre qu'à voir (au sens de voyeurisme) des rapports humains. Pas de surenchère dans le style ou dans l'expression des personnages tous les deux très attachants, juste une bienveillance de l'auteur, une sobriété de pensée, un respect de l'histoire et de tous ses acteurs jusque dans le drame.

"Une minute de silence" est une histoire simple et plus encore, un très beau roman.
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En règle générale je ne lis pas ou peu les critiques du site avant la rédaction de ma propre critique.
Peur de me laisser influencer ou de me dire que je n'ai rien de plus à ajouter. Pourtant cette fois-ci j'ai lu chaque critique car j'étais mal à l'aise avec cette lecture.
J'ai été sensible à la délicatesse de l'écriture, l'intensité de l'émotion et la justesse des sentiments en particulier la maladresse et le vulnérabilité de l'adolescent.
Réussie aussi l'oscillation constante entre le déroulement actuel de la cérémonie officielle et le récit du passé secret des 2 amants.
Je peux comprendre l'intention et la démarche cathartique et littéraire d'un auteur. J'ai du mal à y prendre plaisir, à entrer dans l'intimité douloureuse du jeune garçon. Sombre est ce moment, sombre est ce livre.
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Incroyable roman. Siegfried Lenz nous transporte au milieu des histoires simples de cet amour interdit, trop court, trop brusque, trop attendu et presque trop fort pour les circonstances. Avec une qualité d'écriture sans pareil, on ne comprend que difficilement que le nombre de lecteurs pour ce livre ne se multiplie pas.
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Un premier amour ne s'oublie jamais ! et ce jeune étudiant, amoureux de sa professeur d'anglais, ne l'oubliera sans doute pas.Un amour encore mal accepté par la société , même si le jeune homme vient d'avoir 18 ans .
Ce récit m'a d'ailleurs rappelé le film "Mourir d'aimer" qui raconte le suicide de Gabrielle Russier dans les années 70 , en prison pour avoir aimé un de ses élèves.
Dans ce roman d'apprentissage le jeune homme côtoie lui aussi la mort et fait pour la première fois l'expérience de la perte et du deuil .
Un roman mélancolique .d'une grande poésie , la mer Baltique étant un des personnages principaux.
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Ce livre, l'un des derniers de Siegfried Lenz, l'auteur du magnifique "La leçon d'allemand" (chronique du 21 janvier 2018) nous permet de retrouver la superbe écriture tout en délicatesse de son auteur et son humanité tendre pour son personnage principal.

Le roman, assez bref (128 pages), nous présente un tout jeune homme de dix-huit ans qui assiste à une cérémonie commémorative en souvenir d'une jeune femme, professeure d'anglais dans son lycée, décédée en mer ; l'action se passe dans le petit port de Hirtshafen, au bord de la mer baltique.
Dès le début Christian, le narrateur, parle à Stella en la tutoyant et en évoquant une grande intimité entre eux ; sa gaieté, sa beauté, son charme et sa joie de vivre séduisaient ceux qu'elle côtoyait ; pour lui, son élève, c'était un premier amour inoubliable.

Le récit est habilement construit entre l'actuel, le passé et les rêves d'avenir du garçon ; mais peut-il y avoir un avenir à cette relation hors normes ?

Il y a une île aux oiseaux fréquentée par un vieil ornithologue, des poissons plats dans le sable mouillé, une fête de plage, des parents plutôt compréhensifs, de gros rochers déposés en brise-lames, des photos et des lettres, toutes sortes de petits faits qui font le quotidien et que l'auteur nous révèle petit à petit, permettant au lecteur de s'approprier l'histoire.
Et ce qui est particulièrement bien rendu et subtilement suggéré, c'est le regard que porte Christian sur la femme qu'est Stella ; elle a vécu avant leur rencontre, il ne sait pas grand-chose d'elle finalement, mais a l'espoir de pouvoir transformer cette liaison secrète en vie à deux.

Extrait p 125 : " J'ai compris que je ne pouvais pas livrer cette découverte au lycée, parce que cela risquait de faire disparaître quelque chose qui était tout pour moi - peut-être faut-il que ce qui nous rend heureux repose et soit préservé en silence."

Une belle histoire, inachevée donc, tout en retenue et en finesse ; un tour de force littéraire qui dénote une grande maîtrise.
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Dans « Une minute de silence » de Siegfried Lenz, on observe dans un lycée, après la mort de Stella, une des professeurs, une minute de silence en son honneur. Dans un monologue, composé de retour en arrière, ou le narrateur, Christian, un de ses élèves, raconte son histoire d'amour avec elle. On sait très peu de choses sur Stella mais on sait que Christian devine qu'elle avait d'autres amours, Malgré cela il sait que Stella l'a aimé puisque elle le lui prouve physiquement mais il se demande quand même si cet amour aurait duré devant la différence d'age et de maturité. Au fil de l'histoire nous pouvons ressentir toutes les incertitudes, les espoirs et les hésitations de l'adolescence. Ici Christian voit défiler toute son histoire d'amour avec Stella comme si c'était lui qui mourait, on s'attache rapidement aux deux personnages. L'histoire est raconté avec tendresse et délicatesse, c'est vraiment touchant.
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