AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,44

sur 203 notes
5
6 avis
4
11 avis
3
9 avis
2
6 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« Ces enfants adoptés, les parents les ont depuis un an et demi. Ils commencent à marcher et à parler. On ne peut pas aller simplement comme ça les leur enlever pour les foutre dans un orphelinat. Ce sont des enfants, pas des ballots de cocaïne qu'on met sous séquestre dans un placard ! Dans quel pays vivons-nous, pour que des choses pareilles soient possibles ? »

Eh bien, en Italie, plus précisément à Venise.
Le commissaire Brunetti doit trouver la réponse à cela : pourquoi, tôt le matin, des carabiniers ont-ils pénétré de force dans les maisons des quelques personnes ayant adopté illégalement des enfants un ou deux ans auparavant ? Il s'occupe plus précisément d'un pédiatre car celui-ci a été agressé physiquement en voulant défendre son bébé et s'en est sorti de justesse.

Manque de collaboration entre les carabiniers et la police, usage de faux en écriture, dossiers médicaux qui s'égarent de façon opportune, pharmaciens véreux ou plutôt trop vertueux (cela revient souvent au même, du moins en ce qui concerne les conséquences), le tout dans ces calles, ces piazzas qui s'emmêlent aux canaux, entre la « questure » (le commissariat) et l'hôpital : ceci forme un roman policier plein de doutes et de silences, de regards en l'air, directs, fuyants...
J'ai adoré cette ambiance particulière où la vie familiale est intimement liée à la vie sociale, où tout ce qu'on fait, tout ce qu'on dit, est répandu de manière insidieuse dans la ville.

Le commissaire Brunetti est un as de la conduite en société et en famille, il ne peut donc que mener à bien son enquête et même compatir ou se révolter face à tous ceux qu'il est obligé de rencontrer, de questionner.
Mais le commissaire exerce aussi sa profession de manière intègre, donc lorsqu'il lui a fallu répondre à son associé, voici ce qu'il lui a dit :
« La loi est un monstre sans coeur, ce qui veut dire que si l'on permet à ces gens de garder les enfants on établit un précédent ; que n'importe qui pourra acheter un bébé ou s'en procurer un de n'importe quelle manière, à n'importe quelle fin ; que tout cela sera parfaitement légal ».

Quand le monstre sans coeur qu'est la loi rencontre ces hommes que sont les policiers, tout simplement, ils doivent apprendre à faire bon ménage...et c'est ça qui m'a vraiment passionnée.
Je recommande ce « cantique des innocents » à tous ceux qui captent les non-dits et les faux-semblants et qui en tirent leur propre vérité.
Commenter  J’apprécie          526
Seizième volet des aventures du commissaire Brunetti.
Un pédiatre et sa femme sont agressés en pleine nuit chez eux et leur bébé de 18 mois enlevé. le médecin refuse de parler à la police et le commissaire G. Brunetti, secondé par l'inspecteur Vianello, est chargé de l'enquête.
Il découvre que ce sont des carabiniers qui ont agressé le pédiatre en pleine nuit pour lui enlever son fils de dix-huit mois. Venise est sous le choc. Puis les langues se délient : certains crient au scandale, d'autres soupçonnent la découverte d'un réseau de trafic d'enfants. Un vent de délation envahit la lagune… le commissaire Brunetti a bien du mal à distinguer les coupables des innocents.
Avec cette nouvelle enquête, Donna Léon nous entraîne dans les méandres de Venise la magnifique et dans ceux, sordides, d'un réseau de trafic d'enfants. Et comme à son habitude notre autrice nous offre une intrigue parfaitement ficelée, des personnages criants de vérité et une peinture tellement vivante de la cité des Doges. Venise toujours aussi présente au coeur des enquêtes de Brunetti où cette fois l'inspecteur Vianello lui vole un peu la vedette. Bref encore Donna Leon à savourer à sa juste valeur.
Lien : https://collectifpolar.fr/20..
Commenter  J’apprécie          130
En lisant ce livre, je me suis dit que sa construction ressemblait à s'y méprendre à la composition d'un morceau de musique, avec un thème principal, et un contrepoint. Je me disais qu'il était dommage de ne pouvoir l'inclure dans le challenge Des notes et des mots, quand j'ai enfin fait attention au titre (j'étais tellement absorbée par l'intrigue que je n'y faisais plus vraiment attention).
Le roman débute par un motif qui paraît sans rapport avec la suite, et qui pourtant répparaîtra ponctuellement dans le récit : la déposition d'une femme qui avertit la police d'un fait qu'elle juge important. Puis, la violence fait irruption, fortissimo :les carabiniers font irruption chez un couple respectable, agressent le mari et prennent l'enfant, adopté illégalement dit-on.
Les thèmes se repondent et, comme un accompagnement, se déploie la vie quotidienne du commissaire Brunetti, de sa femme, universitaire, de leurs enfants, une vie paisible, heureuse, de personnes aimant manger (des recettes cuisinées par madame), boire (de l'excellent vin), lire (Saint Luc, un aristocrate voyageur du XVIIIe siècle) et s'aimer. le commissaire ne dissimule rien à sa femme, même les subterfuges et les travestissements (comme dans l'opéra) qu'il est obligé d'employer pour ses enquêtes.
Les thèmes sont forts : l'adoption illégale d'enfants (ou la vente, si vous préférez), la baisse de fertilité dans les pays développés et leurs causes, l'escroquerie à l'équivalent de la sécurité sociale italienne (ou comment faire consulter des patients morts pour toucher une commission) et la corruption qui règne en Italie. Ce sont les thèmes principaux, mais, tel un contrepoint, d'autres motifs apparaissent subtilement et nous interroge. Que signifie être père, être mère ? Qu'est-ce qui fait que l'on se sent le père ou la mère de cet enfant, même s'il n'est pas notre enfant biologique ? Donna Leon nous pousse plus loin dans nos retranchements, en nous demandant s'il est possible de ne pas parvenir à aimer un enfant adopté, rejoignant un autre thème fort, le racisme, qui a pignon sur rue : les enfants adoptés viennent de pays pauvres, des extracommunitarii. Ces enfants, on ne les verra pas, on ne les entendra pas dans ce récit : je ne sais comment la loi française jugerait les faits, mais en Italie, ces enfants (ils ont entre dix-huit mois et trois ans) resteront dans des orphelinats et ne seront jamais rendus à leurs parents adoptifs (pourtant aimants) ni à leurs parents biologiques (qui ne les désiraient pas). Quel sera leur avenir ? Nul ne le sait. Certes, ils sont l'illustration de l'exploitation des pauvres par les riches, qui est poussée parfois jusqu'à l'extrême (les trafic d'organe), mais ils sont surtout sacrifiés, comme les saints Innocents. Ils n'ont même plus d'identité puisque leurs certificats de naissance sont des faux. le silence est leur langage.
D'autres au contraire feraient mieux de se taire. Ils parlent, ils chuchotent, ils insinuent, ils ne font pas taire leur petite voix intérieure qui leur permet de distinguer à tous les coups le bien du mal - et la nécessité de révéler ses fautes, au nom de leur vision du Bien et des visées de Dieu - l'eugénisme n'est pas loin, et rejoint le thème précédent. La violence fera à nouveau irruption, fortissimo, juste avant que le silence ne s'impose, définitivement.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
Commenter  J’apprécie          71
L'un des plus réussis des Brunetti à mon sens ! Construit différemment des autres romans de Leon, débutant et finissant par un dialogue entre Brunetti et un témoin ou un suspect, cette enquête met en scène tous les personnages incontournables - Vianello, Elettra, Paola- et aborde des sujets sensibles : "l'achat" de nouveaux-nés, la divulgation de dossiers médicaux...et aussi la guerre des polices puisque s'opposent ici les méthodes des carabinieri et des policiers. Passionnant !
Commenter  J’apprécie          60
Lorsque les carabiniers pénètrent dans la nuit dans la maison du Docteur Pedrolli, à la recherche de son fils unique, personne ne peut s'attendre à l'enquête qui va suivre. Après l'incompréhension vient le temps de l'enquête. Comme toujours entre carabiniers et policiers, les relations ne sont pas simples. Guido Brunetti, est lui aussi chargé d'une enquête. Celle de l'agression supposée du médecin par la carabiniers. L'histoire va devenir encore plus sombre lorsque les avancées de Brunetti vont mettre en évidence des adoptions d'enfants illégales. Les carabiniers semblaient avoir une bonne raison de pénétrer chez Pedrolli ! Mais Brunetti ne peut enquêter que sur l'agression au risque de froisser certaines susceptibilités ! Accompagné de Vianello, son enquête va aller bien au-delà de ce qu'il avait pu imaginer. Bien sûr, les enfants en sont au coeur, mais entre vrai trafic et véritable attachement à un enfant, il y a des limites à ne pas dépasser. Brunetti va essayer d'enquêter, sans heurter, en essayant de comprendre pourquoi un enfant de huit mois a été enlevé à ses parents, pourquoi on ne le considère plus comme leur enfant, et surtout en essayant de retrouver celui ou celle qui a dénoncé le couple. Un suspense jusqu'à la dernière page pour cette enquête qui est particulièrement bien tournée. On partage la difficulté de l'enquêteur, père avant d'être policier, à mener cette enquête objectivement, sans a priori. Il ne devra pas écouter tout le monde et devra déjouer les fausses pistes. La résolution de cette enquête passera par un lot de révélations aussi improbables que cruelles. Quelle histoire !
Lien : https://cafenoiretpolarsgour..
Commenter  J’apprécie          10
Impatiente de le commencer ce soir et de voir une adaptation de Donna Leon ce soir à la télé.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (588) Voir plus



Quiz Voir plus

La Venise de Donna Leon

Le premier roman paru en France (1992) "Mort à la Fenice" est un roman à clef. Qui se cache derrière le chef d'orchestre très médiatique assassiné ?

Wilhelm Furtwängler
Antonio Toscanini
Herbert von Karajan
Agostino Steffani

13 questions
68 lecteurs ont répondu
Thème : Donna LeonCréer un quiz sur ce livre

{* *}