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3,49

sur 135 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un polar léger, comme une récréation entre des lectures plus difficiles.

C'est toujours le plaisir de se promener à Venise, mais dans un roman sans beaucoup de suspens, car le crime n'arrive que dans la dernière partie et sera assez vite résolu. Mais il y a toujours Brunetti qui relit les classiques et en tire des enseignements.

On y trouve aussi une jolie réflexion sur l'amitié. Les vieux amis, qu'on apprécie, dont on se sent proche, mais avec qui les rencontres s'espacent avec le temps. Les rôles des amis aussi de dire leurs vérités aux amis, mais pas de décider pour eux.

On repense également aux préjugés et à la perception de l'homosexualité. Car on ne juge pas de la même façon un homme âgé qui s'attache une midinette qu'un vieux beau et son mignon…

On réalise l'effacement de la retraite et la solitude du grand âge où on est peu à peu oublié. La mort et ce qui va rester après, le souvenir aimé ou l'héritage âprement disputé.

Lectrice déjà de la longue série de romans de Donna Leon, j'ai retrouvé Brunetti comme on retrouve les vieux amis, parfois un peu moins fringants. Mais le charme de leur compagnie ne tient pas qu'à la rencontre du jour, mais aussi au bagage des moments partagés depuis des années.
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Ce nouvel épisode des enquêtes du commissaire Brunetti se situe dans la lignée des dernières productions de l'auteure américaine : peu ou pas d'enquête policière et beaucoup de considérations sociétales ou sur la vie.

Côté policier, il faut aller au-delà de la moitié du livre pour avoir un semblant d'investigation. Et encore… n'espérez aucun suspense, le récit de Donna Leon est tellement anticipé qu'on dirait un épisode de Colombo : tout ou presque est là avant le final.

Reste la trajectoire qui va mener à ce final. le comte Orazio Falier – le beau-père de Brunetti – lui demande de se renseigner sur son (ex) meilleur ami : Gonzalo de Tejeda. Un condisciple du comte -ils se connus à l'internat en Suisse, tôt en rupture avec sa riche famille pour cause d'homosexualité dans l'Espagne franquiste. Un homme a qui refait sa vie comme éleveur en Argentine, au Chili, puis à Londres et à Venise en tant que marchand d'art. Réussite matérielle et vie tumultueuse. Gonzalo en sa qualité d'ami des Failer est devenu un peu comme le grand-oncle des deux enfants de Guido Brunetti. Orazio Failer et Gonzalo se sont disputés suite à la volonté annoncée par ce dernier d'adopter un adulte : sa dernière relation, un noble romain, beau comme un Dieu, qui lui rend presque quarante ans. le comte s'inquiète de cette lubie, et craint que Gonzalo ne se laisse aller à une relation à sens unique. Brunetti, un peu gêné de la demande de son beau-père, accepte néanmoins de voir ce qu'il peut faire.

Donna Leon déroule un thème central : l'âge. L'âge qui amène à envisager la transmission de ses biens, en l'occurrence des oeuvres collectionnées par Gonzalo (et toutes les richesses qu'il a accumulé). La relative solitude d'un homme qui a multiplié les relations et arrive dans les dernières années de sa vie à envier l'amour tranquille qu'un Brunetti peut trouver dans sa famille. La différence d'âge aussi. Qui choque initialement Brunetti, avant que finement Paola lui fasse remarquer que si un vieil homme riche comme Gonzalo s'était entichée d'une jeune beauté du sexe opposé bien plus jeune que lui, il y aurait certes quelques commentaires, mais aucune opposition de fond quand à ses choix. Chacun est libre de sa vie – et de finir sa vie.

Brunetti tourne et retourne la demande qui lui a été faite. En parle un peu à quelques unes de ses relations. Profite des réflexions De Paola et continue de s'étonner de voir ses enfants, devenus presque adultes, développer leur propre personnalité. le sens de la vie est là pour lui  : partager la nourriture, un verre ou un moment avec sa famille et ses amis, et enchaîner avec la lecture d'un de ses classiques de l'antiquité que Brunetti ne cesse de relire.

Le lecteur qui connaît un peu l'auteure se dit que Donna Leon doit quelque part avoir mis un peu d'elle dans ce récit en demi-teinte. Beaucoup d'interrogations et des inquiétudes rentrées, qui s'effacent dans le dernier quart du livre pour faire place à un vrai travail policier. L'ensemble, s'il reste de haute tenue, paraît toutefois un peu faible. La romancière, qui parait-il, ne séjourne plus qu'une semaine par mois à Venise, semble un peu refermer cette longue suite de romans qui a fini par dérouler toute une vie vénitienne : celle d'un petit commissaire de la questure, au fonctionnement très humain.
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Dans les pas du Commissaire Brunetti à Venise, il ne faut pas s'attendre à haleter d'impatience jusqu'aux dernière pages qui dévoileront la fin de l'histoire et le nom du coupable ! Il faut accepter de savourer avec nonchalance la vie quotidienne d'un brillant policier, philosophe à ses heures, fin lettré (sur sa recommandation, je vais d'ailleurs relire Les Troyennes d'Euripide), un de ceux qui acceptent de lever le nez en l'air pour humer l'arrivée du printemps et qui prennent le temps qu'il faut pour démêler les intrigues de leurs contemporains.
Toute la famille est au rendez-vous et on les retrouve avec un plaisir sans partage. Il y a cependant un nouveau venu l'espagnol Gonzalo, parent d'un enfant Brunetti et ami de toujours du Comte Fallier son beau-père.
Ce sera lui qui sera au centre du roman car son entourage s'émeut de sa volonté d'adopter un jeune homme pour lequel il éprouve de si tendres sentiments qu'il souhaite lui transmettre toute sa fortune.
Faut-il dissuader ce vieil homme qui n'a jamais fait secret de son homosexualité de déposséder une lointaine famille avec laquelle il n'entretenait d'ailleurs que peu de liens ? L'ami de coeur bénéficiaire de ses largesses ne serait-il pas tenté de hâter le passage de vie à trépas de son bienfaiteur afin de mettre plus vite la main sur le magot ?
Il n'en aura pas l'occasion car si Gonzalo meurt, c'est bien de mort naturelle. Mais un autre cadavre ne va pas tarder à imposer un rebondissement inattendu ...et le commissaire Brunetti fera une fois de plus usage de ses fins talents de psychologue pour démasquer le coupable.
Un regret cependant . Comme c'est souvent le cas dans les romans de Donna Léon la fin des un peu abrupte et elle laisse le lecteur en plan, dans l'attente bien sûr d'un nouvel épisode car le plaisir de lecture ne s'affaiblit pas au fil des volumes, bien au contraire ....
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Au fil des années, une certaine tendresse, voire de l'amour ,s'est instillé entre le commissaire Brunetti et le comte Falier, son beau-père. Mais il est très rare que des relations professionnelles les réunissent.

Cette fois c'est le comte qui fait appel à Guido Brunetti, car il s'inquiète pour l'un de ses amis, Gonzalo, ancien antiquaire et marchand de tableaux, qui envisage d'adopter le jeune homme dont il s'est entiché afin d'en faire son héritier. 

Brunetti ne trouve rien qui puisse s'y opposer et est triste de voir les deux vieux amis s'éloigner à cause de cette affaire ... 

Quand quelques mois plus tard, le marchand de tableaux décédé brutalement, le comte Carlier et son épouse assistent effondrés aux obsèques a Madrid. 

Un ancien compagnon et une amie de longue date viennent à Venise préparer l'hommage qui sera rendu à Gonzalo .... Et Guido revient sur le devant de la scène mener l'enquête sur l'assassinat de l'amie. 

Un roman très calme, très feutré, où le seul cadavre n'apparaît qu'au dernier tiers de l'ouvrage 

Un roman plus familial et amical que policier qui nous emmène dans la vie quotidienne des vénitiens d'aujourd'hui, entre nostalgie et embarras touristiques, entre vie ordinaire et corruption 

J'arrive presque au bout de ma lecture des romans de Donna Leon, et je sais déjà qu'ils vont me manquer ... 
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Nous retrouvons le commissaire Brunetti empêtré dans une délicate affaire à résonnances familiales :son beau père le sollicite pour enquêter sur un ami proche qui lui paraît être victime d'une tentative de captation d'héritage . Brunetti marche sur des oeufs dans ce milieu des ultra-riches d'autant que le délit est loin d'être constitué . Mais les cadavres vont surgir des placards , et l'un ,moins métaphorique, dans une chambre d'hôtel. C'est l'occasion de réflexion sur le besoin d'amour et la vieillesse . Donna Léon déroule avec charme la chronique familiale et professionnelle de son personnage avec Venise comme toile de fond .
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J'ai lu beaucoup de livres de Donna Leon, donc je connais bien l'atypique commissaire Brunetti, sa famille, les personnes de son entourage à la questure, ses habitudes.
* un personnage principal d'un enquêteur tranquille, tourné vers sa famille, ses lectures, mais qui ne néglige pas son métier
* Comme d'habitude, pas de courses poursuite, de séances gore : c'est reposant, tranquille.
* Quel plaisir de se retrouver à Venise, ville que l'autrice connaît bien, et qui ne nous épargne aucun nom de rue, ou de canal, ou de pont...
* de nombreux thèmes sociétaux sont abordés : l'adoption, la succession, l'homophilie, entre autres

Quand on entame un livre de Donna Leon, on sait peu ou prou ce qui nous attend, et c'est rassérénant, dans ce monde de brutes.
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Une enquête menée par le Commissaire Brunetti c'est l'assurance d'un bon moment de lecture, à travers les ruelles de Venise, la météo changeante, les frasques bien cachées de la bonne société etc .. etc .. on en oublierait presque qu'il y a forcément un ou plusieurs meurtres.

Cette fois-ci l'enquête est d'autant plus délicate que la victime est un grand ami du beau-père de Brunetti et de Brunetti lui-même. Gonzalo Rodriguez de Tejeda est sur le point d'adopter son jeune amant afin de le faire bénéficier de sa grande fortune le moment venu.

Brunetti navigue entre la volonté de son beau-père d'éviter ce qu'il estime indigne de son ami, et le désir de ne pas s'en mêler de trop près. de nombreux pièges le guettent.

L'enquête est gentiment menée à son terme, mais ce que j'aime surtout c'est la description d'un habitant de Venise, l'envers du décor du tourisme effréné. J'aime retrouver Paola, sa femme, et ses petits plats, ses enfants devenus presque adultes, les tensions à table à cause de sa fille devenue farouchement végétarienne et défenseuse du monde animal ..

Brunetti, issu d'un milieu populaire et Paola, fille d'une des plus grandes familles de Venise, riche et influente, c'est forcément le choc des cultures, vécu plutôt harmonieusement ici.

Je classerais cette enquête dans les bons crus et je continuerai à piocher dans la série au gré de mes envies. Pour une fois, je ne respecte pas l'ordre chronologique.
Lien : http://legoutdeslivres.haute..
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Lire Donna Leon, c'est donner la part belle à la famille et à Venise. Ainsi donc son dernier opus est d'abord une chronique familiale. On y ajoutera une chronique de l'establishment venitien, et une chronique de l'homosexualité. La majorité du roman tourne autour de ces trois axes et d'un Brunetti qui avant d'être fouineur est une parfait mari, père mais aussi gendre. C'est ainsi que le Comte Falier, un personnage qui pèse dans la cité des Doges, mais aussi son beau-père lui demande, comme une faveur d'enquêter sur un homme appelé à être adopté par son meilleur ami, espagnol de naissance, très agé, immensément riche, mais de surcroît et surtout gay et qui privilégie donc un inconnu au détriment de sa famille, frères et soeurs, restée dans la capitale ibérique. Cette demande déplaît à Brunetti même si l'ami du comte n'est autre que le parrain de sa femme Paola. Mais le respect qu'il porte à son beau-père l'emporte.
Le sujet est intéressant, mais le scénario aurait pu être plus direct et moins alambiqué. Car si Gonzalo Rodrigues de Tejeda décède d'une mort subite à Madrid, une seconde mort très suspecte celle-là puisqu'il s'agit d'un meurtre par étranglement n'apparaît qu'à la... 215e page d'un livre qui en fait 322. D'ici là, on tourne en rond, avec des lectures d'auteurs grecs, des réflexions philosophiques, les recherches virtuelles de la signora Ellettra sur internet, bien qu'elle doive partir en congés et les états d'âme d'un vice-questeur (Patta) dont la femme est insultée en permanence dans l'escalier de leur immeuble.
Sans dire que l'on s'ennuie, toute cette partie paraît quand même bien longuette et les cent dernières pages plus rythmées n'effacent pas cette impression. Une hiérarchisation différente des événements importants du roman, aurait pu donner, pour ma part, un intérêt plus important à la lecture. Néanmoins, Donna Leon nous offre toujours la possibilité de revivre par la fiction des souvenirs de viste dans la "sérénissime". C'est déjà appréciable.
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Brunetti est bien embêté. Son beau-père, le très riche et très influent, comte Flavier lui demande de se renseigner sur l'un de ses amis. Ce dernier, âgé, souhaite adopter un homme beaucoup plus jeune que lui avec lequel il entretient une relation. En temps que fils adoptif celui-ci hériterait de l'ensemble de ses biens. Hélas cette situation va bientôt dégénérer et un meurtre va être commis. Brunetti va donc enquêter officiellement. Ses conclusions seront bien éloignées des préjugés initialement évoqués. Des personnes que l'on connaît quelque fois depuis des décennies peuvent s'avérer bien différentes de la perception que l'on a d'eux.
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Même si l'enquête est écrite par une auteur américaine le commissaire Brunetti n'a rien d'un enquêteur américain ; Brunetti est vénitien et donc plein d'empathie. Les meurtres paraissent moins sauvages qu'à Los Angeles, même si ...Suivre Brunetti c'est vivre la vie des vénitiens, une vie familiale autour De Paola sa ravissante femme et leurs deux grands adolescents mais aussi celle de toute une brigade, celle de Patta, de la signorina Elettra, de Vianello, en fait des amis. Et justement en parlant de famille et d'amis Brunetti est sollicité, ce qui est rare, par son beau-père, le comte Falier. Ce dernier souhaiterait qu'il s'intéresse à un vieil ami, Gonzalo de Tejeda, espagnol d'origine mais naturalisé italien. Ce dernier est âgé et n'a pas d'héritier direct et il voudrait léguer son héritage à quelqu'un qu'il aurait choisi ; en l'espèce un jeune homme, adulte, qu'il veut adopter (pratique qui semble très courante en Italie) ; mais connaissant les « tendances » de l'un et de l'autre le comte pense qu'en fait il y aurait détournement de la loi et surtout, intérêt financier non dissimulé du jeune homme. Brunetti n'est pas enchanté, on peut le dire, mais le moyen de ne pas rendre service à son beau-père ? le commissaire va donc commencer à enquêter ce qui va nous permettre, comme d'habitude de visiter, avec lui, la sérénissime Venise. La mort brutale et inopportune de Gonzalo va obliger Brunetti à rentrer dans la danse.
Une lecture agréable, comme d'habitude ...
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