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Un texte très interressant qui va à l'encontre de nombreuses de mes idées reçues sur la langue française, et ça m'a rassuré. Grace à lui, j'ai réalisé que notre belle langue est encore très vivante, elle change, elle se transforme constament. C'est déroutant parfois mais c'est le signe qu'elle est en bonne santé.
J'ai également réalisé l'emprise du français dans le monde et les nombreuses declinaisons que l'on rencontre selon les régions et les continents.
Enfin, il a remis en question l'image que je me faisais du Français "académique". Quand une langue est vivante, parlée depuis longtemps dans de nombreuses régions avec de nombreuses variations locales, la notion de français de réference dont l'académie Française serait garante perd tout son sens. On se rend même compte que cette notion n'existe pas.
Le livre traite le sujet à travers 10 thèmes (pourquoi le français est une langue vivante, les différents registres, l'influence de la technologie et des emoji, l'enseignement de la langue, y a-t-il un français de référence ? ... ). C'est conscis et passionant. Je vous le recommande.
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Manifeste sur la diffusion d'idées fausses sur la langue francaise réalisé par des scientifiques ! Oui, des scientifiques de la langue : Des Linguistes !
Et comme tout bon scientifique, ces linguistes ne sont pas là pour juger mais pour observer, comprendre, analyser et établir des faits ! Et notamment que le francais va donc très bien contrairement à ce que l'on croit. Trop d'idées fausses sur l'évolution de notre langue sont véhiculées et dans ce tract, dix d'entre elles sont révélées, analysées et expliquées.
Ce travail pour populariser ces faits scientifiques sur la langue est très intéressant.
J'ai découvert que le "x" de hiboux ou bateaux était dû à une erreur de recopiage... une erreur devenue une règle !
"...La langue ne se réduit pas à l'orthographe et modifier cette dernière peut améliorer notre système d'écriture sans attenter à celle-ci..."
On sait tous que le francais est une langue Vivante ! Il serait temps d'en prendre conscience et comme pour toute "organime" vivant, écouter les scientifiques nous expliquer comment vivre avec ! 😉
3.90 euros ce Tract Gallimard, ne vous privez pas (et il pourrait bien vous déculpabiliser de vos dictées d'enfants)
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Je souscris quasi pleinement aux commentaires positifs émis avant moi.
Que d'oxygène dans ces pages ! J'en ai lu chaque chapitre avec le même bonheur, et suis heureuse que les auteurs n'aient pas oublié de mentionner la triste spécificité française du rejet de ses langues régionales, qui a sa part dans les raisons qu'on peut avoir d'être atterré. Je lisais l'autre jour sur la page d'un éditeur québecois venu s'installer en Belgique (Kennes), qu'il avait d'abord voulu s'installer en France, mais que devant la condescendance du milieu éditorial français face à leur parler spécifique, ils avaient choisi la Belgique, dont le français, lui aussi différent de celui de France, vit très bien avec ses spécificités, et donc ne se rit pas de celles des autres.
Tant que le français de France aura cette suffisance, il sera difficile de faire bouger les lignes.

Néanmoins, ce que j'ai trouvé appréciable, c'est que tout en tirant des sonnettes d'alarme sur la muséification de la langue, et malgré des exemples parfois "à bondir" (comme le fait, incroyable, qu'il n'y ait pas un seul linguiste à l'Académie, ce qui peut expliquer entre autre l'inadaptation de certaines de ses créations, comme l'incongru "mél" avec son accent aigu ingérable puisque d'office, et sauf accent régional, nous prononçons naturellement les monosyllabe en e avec un e ouvert : quel, bel, tel, elle...,) ce livret, s'il est polémique, n'est jamais "revanchard". Il ne s'agit pas pour les auteurs de jeter la pierre, mais plutôt de discuter et de proposer, d'où les fins de chapitres en "Et si ?...".

J'attends un prochain tract sur cette fois les règles de grammaire, où là, il y aurait beaucoup à revoir aussi, pour en finir avec des diktats , en particulier de ponctuation ('jamais de virgule avant ceci, toujours une virgule après cela..."); diktats qui étaient sans doute justifiés par la diction des siècles passés, ou même celle, assez théâtrale, du milieu du XXè siècle (écoutons Orane Demazis dans les films de Pagnol !), mais ne correspond plus à ce qu'on a parfois besoin d'exprimer.
Donc vivement un prochain opuscule de nos linguistes atterrés, qui en tout cas avec celui-ci nous confirment qu'on peut aimer la langue française, prendre un vrai plaisir à la parler et à l'écrire, et la respecter, tout en l'employant dans sa modernité, qui est le signe qu'elle est vivante et non pas statufiée.
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Un collectif de linguistes démonte, en dix petits chapitres, les lieux communs sur la langue française, qui, si l'on en croit de nombreux discours largement relayés par les médias, serait en danger de mort, malmenée par l'usage des nouveaux moyens de communication et envahie par les anglicismes. En introduction, elles expliquent le métier de linguiste, qui consiste à observer, comprendre et décrire la langue et son évolution, à l'aide de méthodes d'observation et de méthodes scientifiques. Chaque chapitre énonce un lieu commun, étayé par une citation. Par exemple, au chapitre 5, « l'orthographe, c'est la langue », avec cette citation de Finkielkraut : « La réforme de l'orthographe, c'est vraiment changer la langue en effaçant les traces. Comme s'il ne devait rien subvenir du passé dans le présent ». Les autrices expliquent ensuite de façon très étayée pourquoi l'orthographe française n'est souvent ni logique ni étymologique (elle irait, selon Paul Valéry, qui n'était pourtant pas un analphabète, du « cocasse » à « l'absurde »). Ainsi, les pluriels en x (comme « bateaux ») proviennent tout bêtement d'une erreur de recopiage au Moyen-Age. Elles ajoutent que, contrairement à une idée reçue tenace, il n'y a jamais eu « d'âge d'or de l'orthographe » ; ce qui change aujourd'hui, c'est que tout un chacun écrit sans cesse, à la vue de tous. Or, si l'usage de l'écrit s'est démocratisé, il n'en est pas de même pour l'orthographe, qui n'a jamais été maîtrisée que par des scripteurs peu nombreux. Chaque chapitre se termine par une proposition, par exemple, dans le même chapitre : « Et si on revoyait la place de l'orthographe en tant qu'outil de sélection ? », par exemple en acceptant que les correcteurs orthographiques soient autorisés aux examens, comme les calculatrices en maths et en physique. Elles évoquent dans d'autres chapitres la soi-disant invasion du français par l'anglais, le prétendu « massacre » de la langue par les jeunes, les pauvres et les Belges, le « péril mortel » (selon l'Académie française) que ferait subir à la langue la féminisation des noms de métier et l'usage de l'écriture inclusive, et bien d'autres thèmes encore.
Un petit essai très revigorant, qui va à l'encontre de ce qu'on entend à longueur de journée et qui invite à réfléchir plutôt que de stigmatiser.

Lien : https://www.babelio.com/monp..
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Voici un nouveau numéro des Tracts de Gallimard dont le ton peut parfois irriter par son manque de nuance. Dans celui-ci, on observe un ton d'analyse plutôt qu'un éditorial. Les auteurs.trices suivent un fil riche et passionnant : l'apport de la recherche et de sa logique pour comprendre la langue. Une par une, les dix idées les plus répandues sur le français (l'orthographe se perd, l'invasion de l'anglais, la poids de l'Académie française sur les règles…) sont détricotées pour sortir du raccourci facile et apporter du recul pour saisir chaque question. On revient alors sur l'histoire de la langue, les stéréotypes qui l'ont figée parfois (notamment cette expression « la langue de Molière »). Il y a un apaisement qui apparaît et une approche ludique qui est proposée. On peut appréhender autrement sa propre langue et se réjouir de son évolution sans y voir des errements et une chute inévitable. L'essai, avec son ton clair et son écriture vive (car bourrée d'idées, de propositions et de références), tente d'éloigner la langue à la question d'identité. La langue, celle écrite et parlée (de très bons paragraphes sur l'importance de l'oralité s'y trouvent), est alors une matière vivante, non pas un pilier d'un édifice national. Les auteurs.trices proposent l'entrée de la recherche linguistique dans l'éducation, l'ouverture à la francophonie. On termine ce livre avec en voyant autrement comme le dit très joliment la dernière phrase : « Si, au lieu d'inculquer les comment, on encourageait les pourquoi pour faire découvrir les vraies règles de la langue?«
Lien : https://tourneurdepages.word..
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Dans ce court et très clair texte, une équipe de linguistes regroupés sous l'appelation des "linguistes atterrés" apporte un point de vue scientifique sur l'évolution du français contenporain dans un monde marqué par la mondialisation des échanges et donc des langues et la numérisation des supports de la langue écrite. Ce point de vue scientifique s'éloigne délibérément des discours catastrophistes sur l'effondrement du français face d'une part à la langue dominante qu'est l'anglais et d'autre part face au numérique qui appauvrirait le vocabulaire et la syntaxe. Il montre qu'au contraire le français est une langue vivante qui évolue pour continuer à rendre compte du monde contemporain, et ce, quel que soit l'âge, le niveau social, la culture ou le pays d'appartenance des locuteurs. Ce petit essai illustre à sa manière à quel point les points de vue peuvent être opposés entre les déclinistes qui n'ont que des arguments d'ordre politique et souvent intuitifs à avancer et les scientifiques qui s'appuient sur les faits pour développer leurs idées.
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Très lisible dans le style, très agréable à lire, très aéré, avec quelques petites touches d'humour qui passent bien. de la bonne vulgarisation : pour des novices, ça se lit sans problème et ça permet d'avoir un autre point de vue sur la langue française que les nombreuses idées reçues qui sont démontées dans ce livret. Néanmoins on reste un peu sur sa faim : on aurait aimé aller plus loin.
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Défi non fiction 2024

J'ai suivi les cours d'un membre des "linguistes atteré.e.s", à l'époque où je me destinais à la linguistique. Mon niveau en sciences du langage est le M1, et je dois dire que je suis marrie que ce type d'ouvrage ait besoin d'exister.

Que ce soit la perception du genre grammatical, la norme orthographique et le rapport à l'oralité, ou celui du "bon usage", il y a un monde entre une discipline prescriptive, et une discipline descriptive. Et il y a aussi un monde entre le monde des scientifiques de la langue, et l'idée que le grand public s'en fait. Car ce tract sur la démarche linguistique pourrait concerner plusieurs langues, mais le français, en France en tout cas, est souvent vu par le prisme de l'école et de la norme, alors même que "l'usage prévaut" (à graver dans la pierre -enfin non, justement pas).

Mention est faite de "sms4science", gigantesque corpus de sms (la collecte des données, mon mémoire me l'a appris, en pose, des questions !). Plusieurs exemples sont donnés. Surtout, la question principale dans les débats sur la langue "telle expression est elle correcte ?" n'a aucun sens chez les linguistes. Cela revient à demander une appréciation subjective : ex. demander à un botaniste sa fleur préférée.

La linguistique souffre d'être peu connue et en décalage avec l'idée qu'on se fait d'elle. J'ignorais qu'en Espagne on l'enseigne dans le secondaire ! Ce qui se joue, c'est donc la place des scientifiques dans le débat sur la langue, dans une posture démocratique et non élitiste.

Cela dit, quand j'ai parlé du tract à un camarade de ma nouvelle promo (non linguiste), il m'a dit que la troisième partie au sujet des emprunts à l'anglais ou des anglicismes ne l'a pas convaincu. A vrai dire, le "langage managérial" en utilise beaucoup, et c'est parfois critiqué. le vocabulaire guerrier de la part de puristes de la langue semble inapproprié pour les linguistes du tract, et pourtant la langue (comme la connaissance de la géo) peut servir à conquérir. Ainsi, l'adage popularisé par Max Weinreich : une langue est un dialecte avec une armée et une flotte.

En tant que M1 de linguistique, je m'aiderai sûrement de ce tract si j'ai besoin d'argumenter. En espérant qu'il soit audible.

A noter qu'Anne Abeillé a codirigé une Grande Grammaire du Français, parlé sur cinq continents.
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Beaucoup de points évoqués, trop pour êtres d'accord ou pas avec tous les points. Mais certaines contradictions comme la volonté de simplifier l'orthographe (oignon>ognon) mais derrière ça propose qu'on enseigne aussi les écritures inclusives, numériques et SMS... mais ça va tout exploser dans la tête des élèves !
Les auteurs assènent que la langue évolue. OK. Mais ça dépend de ce qui la fait évoluer. Je suis d'accord pour la faire évoluer de manière éclairer et qu'on sait pourquoi on le fait (par exemple dans l'exemple de l'oignon, on sait bien que le i est ignoré), alors que dans l'évolution dûe aux erreurs, leurs auteurs ne se rendent compte de rien ! Donc l'évolution éclairée : oui ; l'évolution par l'erreur : NON !
Pour en revenir aux contradictions, elles semblent causées par une vision "gauchiste" (consciente ou pas). Ca veut simplifier l'orthographe pour aider les jeunes à mieux écrire (nivellement par le bas) : plutôt de gauche. On veut enseigner l'écriture inclusive : très à gauche. Donc, pour tout ce qui se fait sous un prisme politique x ou y : à ignorer.
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Excellent ! Une belle gymnastique de l'esprit, et de quoi remettre l'église au milieu du village.
Dans ce court recueil universitaire, une douzaine de linguistes dézinguent dix idées reçues sur la langue française, la hiérarchie francophone, le langage inclusif, la féminisation du langage, la pénalisation des fautes d'orthographe. C'est clair, c'est instructif, c'est vivant et ça fera grincer des dents l'orthodoxie et la règle. L'Académie Française se prend quelques balles bien ajustées et c'est très soulageant. Ce petit livre en effet comme l'annonce son titre, plein d'espoir et d'idées, sans jugement, sans imprécation. Quel bonheur ! Quel plaisir ! Une petite lecture à mettre entre toutes les mains.
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