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Citations sur Le monde de Ben (10)

Teresa passa son bras autour de Ben, dont le torse puissant se soulevait, émettant des grondements. Elle devinait les gémissements qui allaient - elle en était certaine - suivre, et provoquer une réaction chez ce policier - le visage de ce dernier cesserait d'être scandalisé, inquiet, pour devenir cruel.
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Les gens se comportent comme on les traîte.
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La première fois qu'elle l'avait vu nu, elle s'était dit : Oh là là ! Ce n'est pas humain. Ce n'était pas tant qu'il était velu, mais sa façon de se tenir, ses grosses épaules courbées - avec ce torse comme une barrique -, les poings ballants, les pieds écartés... Elle n'avait jamais rien vu de pareil. Et puis il y avait ces grognements, aboiements ou rugissements, quand il jouissait, les gémissements dans son sommeil - pourtant, s'il n'était pas humain, qu'était--il ? "Un animal humain, concluait-elle, et puis elle plaisantait intérieurement : Bah, nous le sommes tous un peu, non ? "
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comprenant très bien comment non seulement ben mais aussi teresa devaient se sentir écrasés par ce monde riche et savant ou les gens pouvaient sauter dans l'air sous des parapluie et se sentir en sécurité , parce qu'ils avaient toujours vécu en sécurité
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Il connaissait l'argent.Il avait appris cette dure leçon:sans argent on ne mangeait pas.
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Ben resta muet. Tout son être était sur le qui-vive, flairant un danger. Il regrettait d'être venu dans cet endroit, qui pouvait refermer ses murs sur lui. Il écoutait les bruits du dehors, dont la normalité le rassurait. Des pigeons conversaient dans un platane, et il était avec eux, et il les imaginait agrippant les brindilles de leurs pattes roses qu'il pouvait sentir se resserrer sur son propre doigt; ils étaient heureux, le dos au soleil.
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Quand il était parti à la recherche de sa mère, trois hivers plus tôt - il n'était pas resté parce que Paul, le frère qu'il détestait, était entré -, elle avait écrit en gros caractère sur une carte :
Ton nom est ben Lovatt
Le nom de ta mère est Harriet Lovatt
Le nom de ton père est David Lovatt
Tu as quatre frères et sœurs, Luke, Helen, Jane et Paul. ils sont plus âgés que toi.
Tu a quinze ans.

Au verso de la carte était indiqué :
tu es né.....
Ton adresse est.....
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Alex regardait ce type découragé le suivre et ressentit un doute, une véritable appréhension. Il lui aurait bien donné une solide claque sur l’épaule, « Ça va aller, Ben, tu verras », mais la veille, en lui donnant une tape amicale, comme il aurait fait à un copain, en Amérique, il avait vu ses yeux verts se convulser, frémir de rage, et ses poings... Alex ne savait pas qu’il avait bel et bien failli se faire écraser par ces énormes bras, avec ces dents plantées dans son cou. Mais il savait tout de même que ça avait été un moment dangereux.
A cause de la rage, Ben avait vu rouge, littéralement, et ses poings s’étaient remplis de meurtre - il avait réussi de justesse à maîtriser cet élan dangereux, à se retenir. Il ne fallait jamais donner libre cours à cette rage, il le savait, mais quand Alex l’avait frappé... le chagrin qui s’était intensifié en lui depuis qu’il avait appris la disparition de la vieille dame, et aussi de Johnston et de Rita, avait la rage pour partenaire. Il savait à peine s’il voulait hurler et geindre de souffrance, ou se déchaîner et tuer.
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— Si vous pensiez que nous allions tout simplement vous donner Ben, pourquoi avez-vous envoyé des criminels ? C’étaient des criminels des rues. » Et avant qu’aucun des deux hommes ait rien pu répondre - l’Américain ne semblait pas en voir la nécessité : « Et vous avez mis Ben en cage comme un animal, sans vêtements.
— Je vous l’ai dit, reprit Luiz Machado. Cela n’a rien à voir avec notre institut. Mais c’était visiblement un malentendu. »
Teresa dit : « Je crois que le malentendu, c’est que vous ne vous attendiez pas à ce que nous le retrouvions comme ça. »
Là Luiz acquiesça, reconnaissant qu’elle avait raison, et aussi qu’il était impressionné par la façon dont elle se défendait : elle savait - devait savoir par Inez - l’homme important qu’il était.
Et maintenant Stephen Gaumlach parla, comme s’il n’avait rien entendu de leur discussion. « Vous ne pouvez pas le garder. Vous ne comprenez pas, hein ?
— Je sais que vous le voulez pour vos expériences. J’ai vu de mes propres yeux... » Et elle désigna ses yeux de ses deux index.
Il se pencha vers elle par-dessus la table, poings serrés, le teint violacé de rage. « Ce... spécimen pourrait répondre à des questions, des questions importantes, importantes pour la science... la science mondiale. Il pourrait changer ce que nous savons de l’histoire humaine. »
Alors Teresa se sentit attaquée de front, dans son grand respect pour la connaissance et l'éducation ; ce domaine, telle une fenêtre s’ouvrant sur un ciel inconnu, où elle aurait pu s’incliner et vénérer - et elle fondit en larmes. Elle se dit, furieuse, qu’elle était fatiguée et que c’était pour cela qu’elle pleurait, mais elle savait la vérité. Quant à Luiz, il crut que cette fille ignorante était effrayée parce qu’elle défiait l’autorité, et que cela allait lui causer de graves ennuis. Connaissant le Pr Gaumlach comme il le connaissait – et il ne l’aimait guère – , il voyait Teresa comme une souris qui aurait décidé de se dresser sur ses pattes de derrière et de menacer un chat.
Quant au professeur, il était irrité de voir Teresa pleurer.
Les deux hommes la croyaient vaincue : il y avait bien des choses dont elle aurait pu les accuser et elle ne l’avait pas fait - ils avaient violé les lois d’une manière qui aurait pu avoir de graves conséquences. Mais ce n’étaient pas des calculs d’ordre juridique qui lui firent dire ce qu'elle dit alors. Ce fut le visage haineux et menaçant qui lui faisait face, ces yeux empreints d’une rage froide, tandis que dans sa tête elle voyait Ben nu dans la cage et hurlant à la mort, elle voyait la chatte blanche, avec les excréments qui tombaient sur son pelage depuis la cage du dessus. Elle dit en portugais : « Voce e gente ruim. » S’il ne comprit pas ses paroles, l’Américain entendit fort bien la haine dans sa voix. Puis elle dit en anglais : « Vous êtes de mauvaises gens. Vous êtes une mauvaise personne. »
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Il était une explosion contrôlée de besoins, d'appétits et de frustrations enragés, et elle le savait déjà lorsqu'elle avait déclaré à l'employé : "ne vous inquiétez pas, il est avec moi ".
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