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Citations sur Tranches de chagrin (11)

L’usine me sort par les yeux, me détruit au quotidien et qu’elle ferme ne me gêne pas plus que ça, puisque je n’ai pas le courage de partir. Reste à savoir quand : dans six mois, deux ans, cinq ans ? Ce n’est pas facile de vivre avec cette incertitude sur les épaules. Je connais certains collègues qui sont en difficulté financière, d’autres qui ont de jeunes enfants. Ça sera dur pour eux. Dramatique, même. Mais dans l’ensemble, parce que ce boulot n’est pas un but en soi, parce que ça fait longtemps qu’on le subit, parce qu’on est de plus en plus nombreux à ne plus le supporter, on semble ne pas avoir peur de le perdre. On se débrouillera autrement, c’est tout.
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Les usines qui ferment, qui délocalisent, on entend ça tous les jours. Ici même, on est habitué : depuis des années, des plans de suppression d’emplois successifs ont réduit notre usine comme une peau de chagrin, et on en a vu des copains partir. Au niveau de notre groupe chimique, de nouvelles rumeurs concernant l’arrêt définitif de deux nouveaux sites se font de plus en plus fortes.
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L’époque n’est plus la même : jadis, lorsqu’un atelier était détruit, c’était parce que dans un autre secteur de l’usine s’en construisait un nouveau, plus moderne, plus propre, moins polluant. C’est fini tout ça.
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Pour être heureux, on a besoin du bonheur des autres...
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Une poche de résistance, refusant la fatalité, se forma. Ils étaient quelques-uns à ne plus vouloir être des pions qu’on déplace suivant les caprices du patron. Les tensions avec la hiérarchie s’intensifièrent. Ce fut un combat quotidien.
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C’est quelque chose d’affreux : on peste contre le travail qui nous prend notre vie, qui nous fait souffrir par moment, qui nous fait passer à côté de tas de choses, qui se trouve en dehors de nous et de notre vie ; on peste contre des conditions de travail, contre des horaires, contre des salaires minables. Et voilà que, d’un bout de papier, on vous jette, comme un moins que rien. Comme si ces quinze années de travail, de fatigue, de détresse et de sacrifice n’avaient servi à rien.
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Ce que vous avez appris à l’école, vous pouvez l’oublier, ici ça ne vous servira pas beaucoup.
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Partir à l’étranger, c’est ce qu’espèrent tous ces intérimaires spécialisés qui passent dans nos murs. Partir dans les émirats, en Afrique ou en Asie. Ce sont des postes qu’on leur fait miroiter pour qu’ils restent en intérim, car il s’avère que ces postes sont peu nombreux. Quand on les retrouve plus tard, lorsqu’ils reviennent pour une autre « mission » merdique chez nous, ils n’ont pas pu y aller, invoquent une galère… La mission à l’étranger, c’est un peu comme l’Eldorado, mais ils l’atteignent rarement.
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Il y a d’autres mots qui ne viennent pas, parce que ce n’est pas facile. Je le sais, il y en a qui voudraient parler de leur vie, de leur détresse, dire que les prochaines années vont être dures pour eux, qu’ils ne demandaient rien à personne, si ce n’est continuer jusqu’à la retraite. Certains aimeraient employer des mots plus durs, mais ils n’osent pas…
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La Légion est le pire des gardiens : celui qui cherche la petite bête, celui qui emmerde tout le monde, celui qui applique le règlement à la lettre. Un facho, qui plus est, qui cherche à nuire à tout moment. Et c’est pire si vous avez le teint quelque peu basané.
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