Les Fantômes du Vieux Bourg -
Efix et levaray - Petit à Petit
Revoilà
Efix et
Levaray pour un nouvel opus. Après
Putain d'usine, adaptation en bd du roman de
Levaray, les deux reviennent pour signer
Les Fantômes du vieux bourg.
Efix au dessin et
Levaray au scénario.
Le vieux bourg, c'est cette zone d'habitations près de l'usine, quelque part en Normandie. Au départ, c'était un magnifique petit village. Puis l'usine est arrivée. Et... pour le reste, il faut lire ce magnifique ouvrage. Découvrir les habitants de ce bourg, les "fantômes" comme les appelle
Levaray. 19 portraits. 19 tranches de vie. Toutes différentes, drôles, émouvantes, tristes, ...et surtout vivantes. Jamais figées dans le temps, sauf pour les personnes disparues.
Levaray rend hommage aux habitants de ce vieux bourg avec humanité et poésie, sans jamais tomber dans la caricature. On est touché par ces personnes et par leur vie. En quelques pages, nous apprenons à les connaître en entrant dans leur vie. Une intrusion qui pourrait être voyeuriste. Mais guidé par le récit tout en nuances de
Levaray et le dessin d'
Efix, notre passage reste un coup d'oeil pudique sur le quotidien désabusé des habitants de ce bourg. Sauf qu'une fois le livre refermé, ces personnes restent un peu avec nous. Ou peut être est ce nous qui restons un peu avec eux.
Le tout servi par le dessin en noir et blanc d'
Efix. Un style pour chaque histoire. Car après tout, tout le monde est unique. Comment parler du style d'
Efix ? Un dessin qui sait toucher le lecteur. Oscillant entre réalisme, poésie, rêverie, humour... le trait reste toujours optimiste, même lorsque les histoires sont sombres. Un dessin qui donne de l'espoir et qui croque la vie, même dans ses pires moments. Certaines "nouvelles" sont de purs instants de virtuosités graphiques.
Efix parvient à rendre l'émotion, la tristesse, la joie, la dureté juste avex quelques traits. Sans jamais tomber dans le glauque ou la noirceur, un risque pourtant omnisprésent avec le travail en noir et blanc.
Ce livre, il m'a fait rire, pleurer (eh oui !), sourire, réfléchir... Merci à eux deux...
Si tout le monde pouvait parler de la société, même celle d'en bas, avec autant de justesse et d'humanité...