Une promesse
de livre,
comme l'eau répandue et le perron de pierre,
calcaire prend l'eau de pluie et son souvenir de mer
fait naître les mots-fossiles.
Je t'offrirai plus que l'eau des livres,
plus que les mots. Âme vive,
elle est certaine et belle
du retour menant au fond des mers
comme une ancre
prenant au sel sa densité.
La mer est une terre de mots
et les îles entrent souterraines, alcalines ou solitaires,
plus que la page, ce tournoiement des flots,
ce tourbillon nos mots ?
Ronde ondoyante, enceinte crénelée
tendue de toile
où nous écrivons encore : un temps dit le silence
et nous creusons nouvelle cette semence.
Cor au son-mémoire, appel
et dans la plaine accourt l'homme
que n'effraie pas sombre
le silence au risque du mot.
Souvent des branches écartées laissent passer la lumière,
souvent le soir apaise les feuilles du couchant, cercle
orange, présence chaude des matins bleus. Si longue
marche, souvent la nuit surprend. Incertitude
à regarder, nervure, chemin – d'autres auraient-ils été
possibles ?
Pas peut-être
pas un silence et le doute. Branche évitée pour une
ronce plus loin. Nul secours, pleine main pour une tige
blessée, qu'importe. Nous regardons ce qui nous brûle
pour nous sauver. Toute proportion chassée, battrons le
cœur, grandes foulées. Moquant souvent le soir, matin si
fort et notre ciel pour une étoile.
Demain n'est pas sans commencement
seul le passé.
Livre, triangle ouvert. Trois faces offertes,
vent sur le mur, n’effrite pas
la pierre, pénètre ce qu’on appelle
lierre.
Figure débattue des feuilles,
accrochant le calcaire ou le tuf, le temps fera
ce qu’il sait faire.
Crête ou creux, mouvement singulier,
l’usure imperceptible, perte menée de front.
Cadran du mur, témoin vert.
C’est,
impassible,
l’attente, le cheminement des attaques végétales
soumises au cours fatal
– ce qui se lève bat cadence. Horizontale.
Nul n’achève dans le vent,
cours debout du temps.