AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur La Tannerie (34)

Il soupira : " Que j'aime Paris l'été. La ville est débarrassée de ses artifices, elle nous appartient, s'offre à nous, et les résistants, ceux qui restent encore malgré la chaleur, comme toi et moi, eh bien, nous pouvons en profiter, jouir de sa beauté, la redécouvrir. Il y a des passages, des endroits sombres, que l'on n'imaginerait pas. (p. 167)
Commenter  J’apprécie          90
Elle était soulagée de savoir que son contrat était renouvelé. elle était sortie du bureau en nage, remuée par cette conversation, par la présence de ce beau garçon, élégant, intellectuel, qui lisait de la philosophie et semblait toujours nourrir des réflexions profondes. (p. 104)
Commenter  J’apprécie          90
Et puis, peu à peu, j'ai compris que c'était beau de voir des personnes qui crevaient de solitude prendre la parole, la France qu'on n'entend pas. Et ils bénéficient de l'écoute qu'ils n'ont jamais. Pourquoi les clochards ne pourraient-ils pas parler ? Y'a des choses dingues comme le projet d'une nouvelle constitution. C'est très hétérogène, toutes les luttes de ces dernières années y sont concentrées, les migrants, les ZAD, l'antispécisme, les féministes. Bon, il y a aussi des radicaux, des casseurs, mais dans l'ensemble c'est pacifiste. On en revient à la base, à analyser ce qu'est la politique, vivre les uns avec les autres (...) A Maubert, il y avait quatre cents personnes réunies pour soutenir dix gars, ça dépasse la loi Travail, c'est la possibilité d'un monde meilleur qui s'ouvre, plus solidaire aussi. (p. 248)
Commenter  J’apprécie          80
Il confondait avec la théorie de l'offre et de la demande.
Même si dans l'économie actuelle cela n'avait plus beaucoup de sens. Ils regardèrent Saïd avec étonnement. " C'est une question de mode, reprit-il, tout le monde veut être pareil. Tout se ressemble, est interchangeable, les gens sont tous pareils en se croyant irremplaçables. Ce n'est pas un objet que l'on achète, c'est la mise en scène de soi-même, ce qu'il dit de nous. (p. 224)
Commenter  J’apprécie          80
Chacun prit son livre. Erwan lisait l'-Usage du monde-. Il rompit le silence pour partager avec elle ses impressions de lecture, c'était passionnant, c'était un monde disparu, une façon de voyager qui remettait en question les modes de vie actuels. (p. 191)
Commenter  J’apprécie          80
Leur conversation était comme le bruit de l'époque, de la ville. Une langue nouvelle qu'elle commençait à apprendre et qui ce soir-là la fatiguait, qu'elle n'avait pas envie de pratiquer. (p. 95)
Commenter  J’apprécie          70
Et Paris qui se vidait lui semblait hostile, indifférente dans ses airs de fête. (...) Elle essayait de se donner du courage (...) elle irait au Louvre qu'elle n'avait pas visité depuis longtemps, se promènerait. Sa mer serait désormais les toits gris où affleuraient des récifs de cheminées rouges. Elle retrouverait bientôt la Tannerie, un nouveau travail, une vie nouvelle s'ouvrait à elle. (p. 26)
Commenter  J’apprécie          30
Paris était une ville dure, chère, on s'y sentait seul. Heureusement, il y avait beaucoup de choses à faire, des concerts, des endroits où sortir s'amuser. Au printemps on pouvait aller sur les quais, les Parisiens s'adoucissaient avec l'arrivée des beaux jours. (p. 39)
Commenter  J’apprécie          30
Comme si d'ailleurs ils n'étaient pas seuls ! ils soliloquent à plusieurs, ont l'illusion d'un dialogue, d'une parole partagée, du grand tout. Le collectif c'est la pire des illusions. Au moins avant, ils étaient devant leur télé ou devant le comptoir à s'arsouiller, conscients de leur condition misérable, de leur solitude, et voilà maintenant qu'ils feignent de croire qu'ils sont ensemble ! quelle blague ! c'est désespérant ! et quel cynisme de les encourager !
Commenter  J’apprécie          20
Entre un shot de vodka et un rhum arrangé, ils passaient d’un pessimisme noir (la fin du monde était proche) à un enthousiasme béat pour les énergies renouvelables. Un soir, ils convinrent qu’ils avaient de la chance de travailler dans un endroit qui sensibilisait aux problèmes actuels, malgré tout ce qu’on pouvait reprocher au lieu.
Ils répétaient des phrases glanées à la radio, des formules toutes faites lues dans les journaux, s’en gargarisaient, l’œil embué ; les regards se faisaient vagues. Ils devenaient tendres. Chacun déclarant à l’autre combien il l’appréciait, un sentimentalisme débordant qui très vite leur ferait un peu honte. Jeanne, qui n’était pas habituée à boire autant, était émue, elle était bercée par ce flot de paroles ineptes. Elle était heureuse d’être embrassée, flattée de toute cette sympathie, qu’elle imaginait être une communion des âmes. Et il est vrai que les chicaneries du quotidien s’évanouissaient pour laisser place à une affection qu’ils pensaient sincère. Dans ces moments de brume de l’esprit, d’épanchement des coeurs, ils étaient remplis de tendresse, tout en sachant – et souhaitant écarter la conscience du caractère éphémère de ce sentiment – que le lendemain les intérêts personnels reprendraient le dessus.
Ces soirées scellaient tout de même des amitiés et cela Jeanne l’avait compris.
Commenter  J’apprécie          20






    Lecteurs (198) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

    Françoise Sagan : "Le miroir ***"

    brisé
    fendu
    égaré
    perdu

    20 questions
    3667 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

    {* *}