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Citations sur Maintenant ou jamais (18)

Il est absurde de dire que les jeunes sont forts, énergiques. Beaucoup de choses se comprennent mieux à trente ans qu'à vingt et de ce fait, se supportent plus facilement.
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Par contre il se demandait bien pourquoi Leonid, dont la langue maternelle était le russe, s'était à cette occasion servit du yiddish qu'il parlait assez mal : mais le yiddish tout le monde sait ça, est un immense réservoir d'insultes burlesques ou sanglantes ayant chacune un caractère spécifique : cela pouvait être une explication. "Un juif vous donne un coup de poing dans le nez et puis il crie au secours", pensa Mendel.
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-Et toi, comment tu t'es aperçu que j'étais juif, moi aussi ?
-"Même dix eaux ne vous lavent pas de l'accent yiddish", cita Mendel.
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-Et l'histoire des Jeshiva Bucherim, des élèves de l'école rabbinique, qu'on avait enrôlés dans l'armée, vous la connaissez ? C'était du temps des tsars, et il y avait alors des tas d'écoles rabbiniques, de la Lituanie jusqu'en Ukraine. Il fallait au moins sept ans pour devenir rabbin, et les étudiants étaient presque tous pauvres ; même ceux qui ne l'étaient pas étaient pâles et maigres, parce qu'un Jeshiva Bucher ne doit manger que du pain avec un peu de sel, boire de l'eau et dormir sur les bancs de l'école, si bien qu'on dit encore maintenant : "pauvre nebech, il est maigre comme un Jeshiva bucher." Bon : voilà donc que des officiers recruteurs tombent dans une de ces écoles rabbiniques, et que tous les élèves se retrouvent conscrits dans l'infanterie. Un mois passe, les instructeurs s'aperçoivent que tous ces garçons visent infailliblement : ils deviennent tous des tireurs d'élite. Pourquoi ? ça, l'histoire ne le dit pas. Peut-être parce que d'étudier le Talmud, ça vous aiguise la vue. La guerre éclate, et le régiment des talmudistes est envoyé sur le front, en première ligne. Ils sont dans une tranchée, prêts à tirer, et voilà que l'ennemi approche. "Feu !", crie le commandant : rien, personne ne tire. L'ennemi approche de plus en plus. Le commandant hurle de nouveau "Feu !" et de nouveau nul n'obéit : l'ennemi est désormais à un jet de pierre. "J'ai dit feu, sales fils de putes ! Pourquoi ne tirez-vous pas ?" hurle l'officier...
Pavel s'interrompit : Oulybine venait d'entrer et s'était assis à la table ; le murmure excité des auditeurs avait immédiatement cessé. Oulybine avait la trentaine, il était de taille moyenne, musclé et brun. Il avait un visage ovale, impassible, toujours rasé de près.
-Eh bien, pourquoi tu ne continues pas ? Voyons un peu comment cela va finir, dit Oulybine.
Pavel reprit son histoire avec moins d'assurance et moins de verve :
-Alors un des étudiants dit : "Vous ne voyez donc pas, mon capitaine ? Ce ne sont pas des silhouettes en carton, ce sont des hommes comme nous. Si on tirait sur eux, on pourrait leur faire du mal."
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Peut-être est-ce vraiment comme cela, peut-être chacun de nous est-il le Caïn de quelque Abel et l'abat-il au milieu de son champ sans le savoir, en lui faisant certaines choses, en lui en disant d'autres, et en ne lui disant pas ce qu'il devrait lui dire.
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Mendel examina la chemise en connaisseur, une couture après l'autre :
- Bien, elle est parfaitement kascher, rien à dire. Je t'aurais tout de même accepté, mais sans poux, je le fais plus volontiers. Va à la douche le premier. Moi, j'en ai déjà pris une ce matin.
Il regarda de plus près le maigre corps de son hôte :
- Comment ça se fait que tu n'es pas circoncis?
Leonid éluda la question :
- Et toi, comment tu t'es aperçu que j'étais juif, moi aussi?
- "Même dix eaux ne vous lavent pas de l'accent yiddish", cita Mendel. De toute façon, sois le bienvenu, parce que j'en ai marre d'être tout seul...
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La guerre, c'est surtout une grande confusion sur le champ de bataille et aussi dans la tête des hommes : très souvent on ne comprend même pas qui a gagné et qui a perdu, ce sont les généraux et ceux qui écrivent les livres d'histoire qui le décident après coup.
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Dans la lumière rougeâtre des incendies, Mendel et les autres descendirent à leur tour; à l'intérieur du puits étaient scellés des barreaux de fer rouillés. Deux ou trois mètres plus bas s'ouvrait un trou; ils entrèrent à tâtons et se trouvèrent dans un boyau en pente douce, ils le suivirent et débouchèrent bientôt dans une cave creusée dans la terre argileuse, et dont la voûte était étayée de pieux. Schmulek les y attendait, essoufflé, une torche allumée à la main.
-- C'est ici que je vis, dit-il à Mendel.
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