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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Lire Babbitt, ce fut pour moi des retrouvailles avec les aimables comédies américaines d'avant-guerre de Frank Capra avec Mr Smith, Mr Deeds ou John Doe, respirant la satire, les bons sentiments et dynamitant avec élégance les conventions.
Auparavant, en 1920, à Zénith, ville commerçante et prospère, au coeur du Midwest, s'épanouit Babbitt, replet marchand de biens, ou, comme il le préfère, courtier en immeubles. Personnage sympathique et débonnaire, suivant son petit bonhomme de chemin il est l'archétype de l'Américain moyen adhérant à son milieu, à son confort, et à ses loges ou clubs.
Jusqu'au jour où un doute s'immisce subrepticement. En partie dû à l'échec de ne pas avoir été pleinement admis parmi les notables de la classe sociale supérieure Babbitt a le sentiment d'avoir une vie terne et machinale. Il perd son estime de soi et se laisse aller à des aventures féminines et à des soirées trop arrosées en pleine période de prohibition. Une sérieuse remise en question.
Ce roman est très daté. Des préjugés sur les femmes, les noirs, les étrangers, les pauvres, les syndicats...Tout y passe. C'est un catalogue ! Et pourtant Babbitt n'a pas disparu du paysage. Il est en plein revival.
La grande force de Sinclair Lewis est l'ironie et la bienveillance. C'est aussi sa faiblesse. Les errances de Babbitt ne lui permettront pas de trouver le courage d'aller réellement à contre-courant. Je ne saurais dire si la critique de Sinclair Lewis était novatrice ou s'il s'agissait déjà d'une tendance forte dans les années 20. La réception et le succès du livre laissent penser que Lewis a su exprimer un malaise profond et dérangeant et qu'il a fait mouche.



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Challenge Nobel 2013-2014
Commencé dans la traduction libre de droits de Maurice Rémon et fini (difficilement) en VO.
Et c'est là le handicap de Babbitt: une traduction approximative qui gêne la lecture. Parce que l'on ne peut pas être gradué d'un collège, ou nourrisson d'une université...Agacements continuels, et lecture difficile en anglais pour moi.
Babbitt est l'archétype de l'Américain qui a réussi: en pleine prohibition, il sait se procurer de l'alcool, il habite une belle maison, avec salle de bains, véranda, épouse, voiture et enfants, il pérore sans fin sur des sujets dont il ignore le premier mot, il avance, de demi-échecs ( la liaison avec une cliente) en vaniteuses réussites (vice-présidence de clubs et comités...). S.Lewis fait preuve d'une belle clairvoyance dans un portrait cynique.
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L'archétype de l'américain moyen des années 20, le bon père de famille, sûr de son bon droit, content de lui et très critique envers tous ceux qui ne suivent pas le même sillon. le trait semble si poussé que ça en devient une caricature, ce Babbit est pratiquement devenu un nom commun en Amérique !
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La chronique d'une Amérique des années 20, celle de la classe moyenne et du début du rêve américain: un monde sclérosant mais où l'alternative ne vaut guère mieux. Pas vraiment enthousiasmant, certes, mais l'écriture s'est mise au service du commun pour tracer des portraits sarcastiques, en particulier celui du héros.
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Babbitt
Traduction : Maurice Rémon

George F. Babbitt est un courtier en immobilier plus près de ses cinquante que de ses quarante ans. Dans sa jeunesse, à l'Université de l'Etat qu'il continue à appeler affectueusement "l'U", il rêvait de devenir un grand avocat dont les plaidoieries empoigneraient les prêtoires et toujours prêt, bien entendu, à défendre la veuve et l'orphelin.
Et puis, un soir, pour consoler Myra, une cousine de la petite amie de son meilleur ami, Paul Riesling, il a pris la tête de celle-ci sur son épaule. Et alors, comme cela semblait se pratiquer dans cette époque reculée de l'avant-première-guerre mondiale, elle lui avait dit : "Maintenant que nous sommes fiancés, George, quand l'annoncerons-nous ?"
Il n'avait pas voulu décevoir la pauvre petite Myra, si douce, si aimable, si sûre et il l'avait épousée, devenant ainsi l'associé de son beau-père, Harry Thompson. Et tout avait été dit et joué pour Babbitt. Il avait engraissé, il avait vieilli, il s'était donné bien du mal pour élever ses trois enfants, Verona, Theodore (Roosevelt) et Catherine (dite Tinka), il avait couru sans cesse après l'argent, il l'avait engrangé et ... et sa vie était bien remplie en somme.
Sinclair Lewis le saisit dans tout ce que son existence comporte d'atrocement ennuyeux, pesant et routinier, et l'amène à se poser quelques questions.
Sans plus. Ca ne durera pas. Babbitt acceptera finalement de se lier à la "Ligue des Bons Citoyens" et reprendra ses oeillères. Après une liaison aussi éphémère que peu gratifiante avec Tanis Judique, une cliente de l'Agence Babbitt & Thompson, après que son ami Paul aura été arrêté pour tentative de meurtre sur son épouse Zilla, après que Babbitt aura eu très peur de perdre la sienne en raison d'une appendisectomie "à chaud", tout rentrera dans le même ordre étouffant, implacable, sur lequel s'ouvre et se poursuit ce roman dont certains décrocheront certainement très facilement avant d'en avoir lu le dernier mot. (J'avoue m'être moi-même un peu forcée parfois ... Wink )

Au contraire de "Main Street", "Babbitt" fait peu appel à l'action. C'est une description amère et quasi clinique des nantis bourgeois et citadins d'avant le grand Krach de 1929. le "rêve américain" triomphe : Babbitt ne saurait par exemple concevoir une maison sans les derniers atouts de la technologie contemporaine. Enfin, disons qu'il triomphe pour certains à condition que les autres "restent à leur place."
Plus amer, plus cynique aussi que "Main Street" - peut-être parce qu'il a un cadre vraiment urbain, celui de Zenith, et non plus cet arrière-fond de naïveté campagnarde qui adoucissait la sauce dans le précédent ouvrage - "Babbitt" est un constat accablant formulé à l'encontre d'une nation en train de vendre son âme. Et l'on discerne bien l'inquiétude croissante de son auteur : quel prix sera réclamé aux libres et démocrates Etats-Unis d'Amérique en échange de cette vente fructueuse ?
Nous, aujourd'hui, nous le savons. A peu près. Sinclair Lewis, lui, en ignorait tout et on ne peut que saluer son étonnante clairvoyance, inspirée, en dépit des apparences, par un amour fervent du pays qui l'avait vu naître. ;o)
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Roman coup de coeur d'une librairie, Babbitt devait être une réussite littéraire pleine d'humour et de sarcasme. Curieuse, j'en ai fait alors l'acquisition. Résultat: roman long et ennuyant. D'humour, je n'en ai perçu que quelques miettes. L'argument de vente était, en cela, bien exagéré. Mais qu'importe ... si l'auteur a voulu traduire la vie ennuyante de Babbit alors le roman est une réussite. C'est que je me suis ennuyée. le personnage est creux et inintéressant. Suivre Babbit c'est plonger dans une existence bien morne et désolante. L'american way of life, plusieurs fois contée et racontée, ne captive pas, ne donne pas envie, n'attire pas. Elle se révèle lourde, agaçante, frustrante, superficielle, mensongère, creuse et débilisante. L'auteur peint une société qui franchement ne donne guère envie et avec plaisir j'ai quitté ces personnages occupés à leur vie.
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A l'approche de la cinquantaine George F. Babbitt est un homme qui se pose des questions. Agent immobilier dans la petite ville de Zenith près de NY, il a réussi. Il est le digne représentant de l'ordre moral. Patriarche d'une famille bourgeoise exemplaire, membre de nombreux clubs et associations civiles et religieuses, Insatisfait, las de la routine, il aspire tout de même à atteindre les hautes sphères : l'aristocratie et la reconnaissance de ses pairs. Suite à la condamnation de son meilleur ami pour tentative de meurtre, George cède à la tentation. A la recherche de sa liberté, loin des contraintes et des devoirs de ses charges, il s'encanaille au risque de se mettre aux bans de la société. Crise de la cinquantaine, sens à donner à sa vie, George tente sa révolution morale. Un roman longuet, bardé de nombreuses descriptions de l'establishment américain de ce début du XXième siècle mais également un regarde critique et acerbe sur la société moralisatrice de l'epoque.
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