Pierre Lhermier/5
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Critiques, Analyses et Avis (1)
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Effectuer la biographie d'un personnage historique aussi mystérieux que le comte de Saint-Germain semble une gageure. Pourtant P. Lhermier a admirablement relevé le défi durant la première moitié du XXème siècle.
Bien qu'éprouvant une certaine fascination - dont il ne se cache pas d'ailleurs - pour ce personnage haut en couleur, l'auteur nous livre un ouvrage fort bien documenté et dans lequel il expose de manière quasi exhaustive les informations dont nous disposons sur Saint-Germain, c'est-à-dire fort peu. Ces dernières, majoritairement tirées de correspondances ou de mémoires des contemporains du comte, parfois contradictoires, souvent farfelues, sont passées au crible par l'oeil inquisiteur de P. Lhermier qui tente de séparer le grain de l'ivraie tout en laissant au lecteur le luxe de se faire sa propre opinion. Nous n'avons donc pas affaire à une biographie pré-machée flirtant avec le politiquement correct de l'histoire, mais bien à un véritable travail d'enquête, avouant sans ambages les impasses auxquelles il est confronté plutôt que de se fourvoyer en affirmations subjectives.
L'auteur poursuit ainsi sans relâche Saint-Germain à travers toute l'Europe, « héros » dont le nombre d'alias ne semble avoir d'égal que le nombre de pays où il a séjourné. Ainsi suivant, entre autres, le comte de Saint-Germain à la cour de Louis XV, Odart en Russie lors de la révolution de 1762, M de Surmont à Bruxelles, alors capitale des Pays-Bas autrichiens, le comte Tzarogy auprès du margrave d'Anspach, l'auteur nous emmène au coeur de la politique européenne du XVIIIème siècle dont la densité peut paraître quelque peu éprouvante au lecteur non averti qui, de surcroît, et confronté à une narration dans un style soutenu dont certains mots ou expressions sont - fort malheureusement à mon goût - tombés en désuétude. Il pourra donc être parfois utile, pour savourer pleinement cet ouvrage, de se référer à un atlas géopolitique du XVIIIème siècle ainsi qu'à un bon dictionnaire.
Bien qu'éprouvant une certaine fascination - dont il ne se cache pas d'ailleurs - pour ce personnage haut en couleur, l'auteur nous livre un ouvrage fort bien documenté et dans lequel il expose de manière quasi exhaustive les informations dont nous disposons sur Saint-Germain, c'est-à-dire fort peu. Ces dernières, majoritairement tirées de correspondances ou de mémoires des contemporains du comte, parfois contradictoires, souvent farfelues, sont passées au crible par l'oeil inquisiteur de P. Lhermier qui tente de séparer le grain de l'ivraie tout en laissant au lecteur le luxe de se faire sa propre opinion. Nous n'avons donc pas affaire à une biographie pré-machée flirtant avec le politiquement correct de l'histoire, mais bien à un véritable travail d'enquête, avouant sans ambages les impasses auxquelles il est confronté plutôt que de se fourvoyer en affirmations subjectives.
L'auteur poursuit ainsi sans relâche Saint-Germain à travers toute l'Europe, « héros » dont le nombre d'alias ne semble avoir d'égal que le nombre de pays où il a séjourné. Ainsi suivant, entre autres, le comte de Saint-Germain à la cour de Louis XV, Odart en Russie lors de la révolution de 1762, M de Surmont à Bruxelles, alors capitale des Pays-Bas autrichiens, le comte Tzarogy auprès du margrave d'Anspach, l'auteur nous emmène au coeur de la politique européenne du XVIIIème siècle dont la densité peut paraître quelque peu éprouvante au lecteur non averti qui, de surcroît, et confronté à une narration dans un style soutenu dont certains mots ou expressions sont - fort malheureusement à mon goût - tombés en désuétude. Il pourra donc être parfois utile, pour savourer pleinement cet ouvrage, de se référer à un atlas géopolitique du XVIIIème siècle ainsi qu'à un bon dictionnaire.
Citations et extraits (2)
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A cause des divergences d'opinion qui le caractérisent, ce siècle fut particulièrement propice à la fructueuse industrie des aventuriers. La lente désagrégation de l'ancien régime, la monotonie d'une vie compassée à l’excès offrirent à ces êtres étranges des circonstances de plus en plus favorables à leur activité. Ils surgissent brusquement un jour, on ne sait d'où, et leur audacieuse assurance, jointe à des dons réels qu'il serait puéril de ne point reconnaître, n'a pas de peine à étendre le prestige que leur confère déjà, sur une société assoiffée d'inconnu, le mystère de leur origine.
(p11 éd. Colbert 1943)
(p11 éd. Colbert 1943)
Jamais le prestige de l'inconnu ne s'est révélé plus vif qu'aux crépuscules des civilisations, en ces heures où pâlit le rayonnement des principes dont dépendent la cohésion des régimes et la direction de l'activité des peuples.
(p9 éd. Colbert 1943)
(p9 éd. Colbert 1943)
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