- Bon, Fengchun, je vais devoir commencer par les choses qui fâchent ! Premièrement , cirer des chaussures est quelque chose de beaucoup plus dégradant et pénible que tu ne l'imaginais. Ton entourage, tes voisins vont te regarder d'un sale oeil, il va falloir que tu t'y prépares psychologiquement. (p. 20)
Quelle joie d'être ainsi pressée par les désirs des autres. Le sel de la vie, c'était ça.
Ce fut un long, un long moment partagé que ce repas où chaque bouchée a livré une pensée. (p. 160)
Mijie ne put réprimer un ricanement. C'est vrai quoi, comment Fengchun, avec ses frêles épaules, aurait-elle pu porter un véritable amour ? Il vaut toujours mieux commencer par faire comme tout le monde. Et dans la réalité, ce qu'il faut, c'est élever ses enfants, avoir le sens de la famille, donner satisfaction à ses parents, garder la face devant ses voisins. Et les femmes veulent un homme fortuné quand les hommes veulent une belle femme. Voilà ce que la société recherche aujourd'hui.
Mijie a juste besoin d'avoir un but. Il faut un but dans la vie. Si on ouvre la bouche mais qu'aucun rire n'en sort, quel intérêt ? (p. 71)
Dieu merci, ces grands arbres avaient pu être tout de même en partie sauvés pendant l'époque de furie * où tout était abattu, coupé, détruit et renconstruit. Maintenant, leurs racines étaient étroitement entrelacées; ils s'étalaient largement et s'élançaient haut vers le ciel. Sous ces arbres à la stature majestueuse, il y avait un banc avec un dossier, sur lequel les gens qui s'y asseyaient avaient l'air tout petits et frêles, comme si ces grands arbres étaient là pour les protéger. (p. 186)
C'était ainsi le mariage, dans la Chine d'autrefois: on ne divorçait pas, on ne parlait pas des relations entre hommes et femmes, on ne se préoccupait pas uniquement de soi. (p. 148)
Les hommes et les femmes ont besoin de grandir et de mûrir. (p. 177)
Dans une forêt comme celle-là, on se sent en sécurité. Les deux femmes sont assises sous les arbres, près du fleuve, à Hankou, dans leur ville, chez elles, à bavarder et à pleurer. (p. 190)
Où trouver l'amour ? Mystère. Et si c'était une véritable occasion qui se présentait ? Mystère. Ce que disent les autres, on n'y croit pas non plus. On ne peut compter que sur soi pour expérimenter et pour explorer. (p. 172)