...vous pouvez toujours rêver ! Mais heureusement que je peux ! Bien sûr que je rêve ! Comme tout le monde ! Le rêve est le complément nécessaire de la réalité. Il n'est pas seulement nécessaire pour la supporter, mais aussi pour la sublimer. Si l'on ne rêve pas, on n'avence pas. Rêver, c'est se fixer un but. C'est s'interdire l'immobilisme, le statu quo. (135)
Dans un réflexe de survie, on peut être tenté d'effacer de sa mémoire les moments les plus douloureux, parce qu'ils empêchent de se reconstruire. (9)
S aimer, c est se parler.
« Il y a des médecins pour soigner le coeur, des médecins pour soigner les dents, des médecins pour soigner le foie… Mais qui soigne le malade ? ».
Est-ce que je rêve ? C’est une possibilité.
Est-ce que, dans un rêve, on se demande si l’on rêve ? Oui, il me semble. Mais un rêve ne dure jamais longtemps.
Soigner ne se limitera jamais a un acte technique : c'est aussi savoir écouter, entendre au delà des silences. J'ai croisé a l'hôpital des personnes dont le dévouement laïque était digne des Evangiles : il relevait vraiment de l'amour de son prochain. Et d'autres qui s'empressaient de faire demi tour dès qu'ils détectaient le moindre problème.
Dans l'univers hospitalier on se sent facilement dépossédé de son identité, parce que l'on perd ses signes distinctifs. On n'est plus qu'un corps meurtri vaguement habillé d'une chemisette standard. On devient un numéro, on entend crier dans le couloir La 220 a demandé le bassin, et on réalise que la 220 c'est nous... On perd non seulement son identité mais aussi son intimité. Notre propre corps ne nous appartient plus.
La souffrance est une expérience solitaire ; elle ne peut pas se partager.
Si l'on ne rêve pas, on n'avance pas. Rêver, c'est se fixer un but. C'est s'interdire l'immobilisme, le statu quo.
Mes pensées sont comme des larmes : elles se sont tellement accumulées en moi que je dois les faire sortir, absolument.
« Livre », ça pourrait être de la même famille que « livrer » et « délivrer ». Je réalise à quel point les mots « livre » et « libre » se ressemblent. Leurs sens se rapprochent autant que leurs sons.