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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voilà un joli premier roman sur le thème de la famille . Florence est répétitrice à l'opéra , son mari travaille à New York et elle vit donc à Paris avec leur fils de dix ans .
Il est souvent question que Florence aille rejoindre son mari de l'autre côté de l'Atlantique , mais elle hésite régulièrement à franchir le pas , son travail lui plait et elle ne souhaite pas interrompre la scolarité de son fils .
Elle finit par se prendre d'affection pour Moussa , un ami d'école de son fils . Lequel , contrairement à Joachim , est doué pour le piano et progresse très rapidement grâce à son aide précieuse .
Cette rencontre la déstabilise , elle se pose des questions sur son rôle de mère et d'épouse . Manquant de sombrer dans la folie , elle essaie de prendre des tranquillisants pour trouver son équilibre .
C'est une histoire de femme qui se pose des questions sur son rôle de mère , qui ne veut pas se sacrifier sur l'autel de la maternité et du couple , qui refuse d'être l'épouse de , qui s'interroge sur sa capacité à transmettre son talent et ses capacités intellectuelles à son rejeton , et qui en définitive , préfère renoncer à une vie de couple sans histoire pour garder son indépendance .
Bref , une belle histoire et un personnage qui m'a profondément séduit .
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Chef de chant en pleine réussite, mère comblée d'un charmant - quoique capricieux - petit Joachim de dix ans, épouse amoureuse et aimée d'un écrivain nigérian (Yoruba, d'après son nom) en plein succès également : trop de bonheur tuerait-il le bonheur ? C'est peut-être ce qui arrive à Florence qui, en quelques semaines, voit son petit monde paisible se déliter et l'amener jusqu'au bord de l'abîme.

A quoi peut-on attribuer un tel maelstrom dans sa vie ? Peut-on réellement en faire porter la responsabilité à Moussa, jeune Sénégalais copain de son fils dont elle s'entiche littéralement, devenant une sorte de missionnaire d'une ONG toute personnelle, assoiffée d'humanitaire à Paris (quartiers chics, tout de même), entre deux prestations à Garnier et Bastille ? Car elle découvre l'intérêt, puis le don, puis la passion, puis le génie de Moussa dès qu'il touche un piano. Et se voit en Pygmalion, en sauveuse de petit Noir qui vit la précarité et la misère. Sauf que Moussa ne vit pas spécialement dans la détresse, il est riche d'une famille qui va bien, d'une mère exigeante qui l'aime et prend soin de lui. Non, il ne vit pas dans un bidonville !

N'y aurait-il pas malentendu dans la vie de Florence ? Elle se trompe sur Moussa et sa prétendue misère, elle se trompe peut-être aussi sur elle-même et son joli petit monde. Sur sa relation si « normale » avec son homme, avec son fils. Et c'est involontairement le petit Africain qui la fait basculer dans la crise, elle entend des voix contradictoires lui parler dans sa tête (moi, mon moi rêvé, mon moi réel, qui suis-je ? Brrr...cela me rappelle mes vieux cours de philo...). Et elle sombre dans une sorte de cocon anxiolytique qui ne réglera rien.

Pierre Linhart écrit à la place d'une femme, l'incertitude, la quête de sa propre vie, la passion, le désir, l'envie de bien faire, les paradoxes et, pour une fois, c'est plausible. Pour une fois, je n'ai pas envie de lui dire de laisser les femmes s'exprimer toutes seules comme des grandes (car je me fatigue de ces auteurs qui écrivent au nom des femmes, notamment quand il est question de sexe!). Et quand il raconte qu'une mère et une épouse bien sous tous rapports veut se réaliser et être ce qu'elle est vraiment, on le croit.

J'ai juste un petit bémol (oui, nous sommes dans le milieu musical!) à apporter : la relation quasi trouble entretenue avec le petit Sénégalais me chiffonne un peu, très ambiguë, à la frontière entre l'amour maternel et le désir amoureux. Était-ce une bonne idée ? Si le gamin n'avait pas été Africain, y aurait-on pensé ?

Un premier roman bien construit,( l'auteur est scénariste et cela se sent) , une langue agréable. Un bon moment de lecture !









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Ne pas lire certains livres avant certains événements !

Ce pourrait être le conseil que je donne pour ce livre.

Enfin c'est un conseil ultra égoïste car je me suis retrouvée dans la situation plutôt inverse de l'héroïne de ce roman mais malgré moi, cette femme a réussi à insinuer un peu de doutes en moi…

Etre femme, puisque c'est le sujet du roman et que j'en suis une, n'est pas chose aisée ! Nous faisons face à des obstacles, surement autant que les hommes, mais il y en a un qui bouleverse toute une vie...le jour où on devient maman.

Chacune cherche sa voie, son destin, l'idée étant de donner à nos enfants une super éducation et sortir de cette maternité la tête haute et fière d'avoir réussi.

Parfois c'est à peine le cas… des erreurs sont commises, des manques restent à combler, des décisions sont difficiles à prendre même si au final l'amour reste au centre de la relation mère-enfant.

Cette femme qui représente finalement la Femme, est traversée d'envies, d'ambition, de rêves mais elle n'arrive pas à les mettre en mots et à l'inverse les maux s'installent et gagnent du terrain en elle.

La relation qu'elle créée avec l'ami de son fils est particulièrement déstabilisante, n'importe quel enfant serait "jaloux" où désarçonné devant cette mère qui semble presque oublier qu'elle a mis au monde un enfant. A la lecture, j'ai ressenti cette différence qui prenait de l'ampleur et qui rendait l'ambiance lourde et complexe.

J'ai eu beaucoup d'empathie pour Joachim, le fils, qui m'a semblé en recherche incessante de l'amour maternel, parfois j'avais envie de leur dire "mais faites juste un pas l'un vers l'autre et ça va se débloquer". Mais rien n'est jamais aussi simple dans la vie.

Il faudrait bien plus qu'un pas pour que cette héroïne reprenne pied dans la réalité. Ses décisions porteront la marque des difficultés de cette étrange période que la famille vit. Certains choix seront étonnants et même dérangeants je trouve mais je crois qu'ils sont fait dans le respect de Joachim aussi…

Cette lecture a eu deux facettes :

* j'ai aimé : le thème, la façon d'écrire, le huis clos installé entre seulement 3 voire 4 personnages, le fait d'être obligée de sortir de cette zone de confort du style "tout va bien je vais bien" qui n'est pas le cas ici.

* j'ai eu du mal avec : les choix qui sont faits mais comme je le disais au début je l'ai lu juste au moment où il ne fallait pas je crois ;) , le caractère de cette femme que j'ai trouvé parfois vraiment égoïste et que j'avais envie de secouer...

Impossible de dire que je n'ai pas aimé ce livre car ce roman met juste en lumière des aspects de nos vies actuelles, de nos âmes que nous ne voulons pas toujours voir. Cet ouvrage permet donc d'ouvrir la réflexion plutôt que se prendre en pleine face tel un boomerang les sentiments enfouis sans y être préparé.
Lien : https://leslecturesdelailai...
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Je découvre ce premier roman de Pierre Linhart grâce à la belle aventure des 68 premières Fois… Une mère modèle est le portrait très actuel d'une femme en pleine crise, en proie au doute dans sa vie d'épouse et de mère.

Ce premier roman se révèle vraiment source de surprises en cascade. Je m'explique…
Plutôt sceptique en début de lecture en tant que mère, lectrice et plus encore, prête à plus ou moins relire jusqu'à plus soif une variation sur les sempiternelles thématiques maternelles, maternantes et toujours malgré tout culpabilisantes, sur fond avoué de regards nouveaux, je me suis vue embarquée dans un récit original et diversifié dans son approche, tant dans les milieux littéraires et musicaux, les classes sociales ouvrières et bobo, les espaces français, américain et africain, les parentalités, etc…
Pourtant, ce roman se lit très vite, facilement même ; mais l'écriture est fluide, dans un bon rythme ; le chapitrage est clair, sans la moindre longueur ; les points de vue et les voix se mêlent et se différencient sans erreur possible par l'usage discret de l'italique… La narration omnisciente distanciée et neutre rend encore plus émouvantes les irruptions des JE, dans les courts passages à la première personne.

Vite lu, vite oublié et on passe à autre chose, me direz-vous ? Oh non !!!
Car c'est là que le talent de l'auteur entre en scène… Sans avoir trop l'air d'y toucher, Pierre Linhart provoque la réflexion, bouleverse les codes et les postures établies, pose un jeu de miroirs sans concession au sein du couple, de l'amour maternel, paternel et conjugal, des rapports parents-enfants, des idées reçues et des préjugés sur la vie de famille, sur l'innocence et la maturité ou sur la perversion et la candeur de nos chères têtes blondes pré-adolescentes, sur le désir d'enfant, sur ce qui fait l'équilibre ou le déséquilibre de la vie…
Aucun jugement de valeur ne vient parasiter la lecture, ni aucune tentative de valider ou pas les remises en question, les transgressions, les préférences, les choix, les affinités qui se déploient tout au long du récit : c'est brut, propre et net, efficace.

Il y a aussi une réelle montée en puissance, un véritable suspense.
Il n'est pas anodin que l'auteur soit scénariste : ce roman est une suite de scènes de vies concrètes, de plans ; cela va même au-delà dans une exploration systématique des possibles, dans l'inversion des rôles, dans la recherche de l'enfant idéal… C'est visuel et auditif, prenant et addictif, angoissant même.
Comment ne pas se retrouver un peu dans certaines péripéties, quelle mère n'a jamais perdu son calme devant un enfant qui tape sur les nerfs (« un petit con, voilà ce qu'il est »), n'a jamais trouvé que cela avait l'air mieux chez les autres, n'a jamais mieux communiqué avec les enfants des autres qu'avec sa progéniture ingrate… ???

Décidément, il y a des premiers romans plus que prometteurs ! Bravo Pierre Linhart !
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Un récit qui explore le lien maternel, les compromis, le couple à l'heure des choix, la place de la mère, de l'épouse.
Florence, jeune quadra, est mariée à un homme dont elle est amoureuse. Ils ont un fils qu'elle adore. Elle est chef de chant à l'Opéra de Paris, comblée par son travail, « que je sache garder cet état de plénitude en moi » se répète-t-elle certains soirs en s'endormant.
Pourtant, des petits grains de sable vont se glisser dans ce quotidien. Son mari signe un contrat avec un éditeur new yorkais et s'absence de Paris plusieurs mois d'affilée. le face à face avec son fils se remplit alors d'incompréhensions, de conflits. Heureusement le copain de son fils va pallier à ce manque. Elle l'initie à la musique, elle se sent investie d'une mission à l'égard de ce petit garçon d'un autre milieu social moins favorisé. Il est le fils qu'elle aimerait, elle devient alors la mère modèle qu'elle imagine.
Son mari n'a de cesse de l'encourager à venir le rejoindre à New York, de son côté, elle reporte toujours sa décision.
Si le récit démarre de manière somme toute classique sur un thème ultra débattu, il prend une tournure troublante, questionnant sur le rôle de la mère, de la femme, des compromis et renoncements lorsqu'ils deviennent inacceptables. le lecteur assiste alors au lent naufrage de cette femme se qualifiant de « mauvaise mère », « mauvaise épouse » qui va sombrer dans une profonde dépression.
L'écriture joue habilement entre le récit proprement dit et les monologues de Florence qui perd pied. Tout en nuances et sensibilités sur la place de la mère, de la femme. le fils trouve légitime que le père les quitte pour son travail mais refuse que Florence prenne une décision identique. Une mère doit s'occuper de son enfant «parce que t'es ma mère, c'est toujours la mère qui fait ça » lui dit-il.
J'ai été emportée par ce récit qui questionne avec subtilité sur le rôle de la mère, de l'épouse, de la femme. L'épisode de la salopette à lui seul résume le parcours de Florence.
J'aurai juste une réserve (de forme) : je n'ai pas trouvé la couverture engageante et je n'aurai probablement pas ouvert de ce livre s'il ne faisait pas partie des 68premières fois.

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Je n'avais jamais entendu parler de ce roman ou de cet auteur et ce fut une belle surprise. Un joli premier roman sur le thème de la famille, des relations homme/femme, du rôle de mère et de la pression sociale que cela engendre. C'est l'histoire d'une remise en question, cette mère se pose des questions et se retrouve tiraillée entre son rôle de mère et sa vie de femme. La relation avec son enfant se complique et l'auteur retranscrit parfaitement le sentiment de culpabilité que cette mère ressent petit à petit. Pour un premier roman, l'écriture est maîtrisée et fluide. Je ne me suis pas ennuyée une seconde et le livre était lu en deux jours. Il est écrit à la troisième personne mais on fait des incursions dans la tête de chaque personnage grâce à certains passages à la première personne en italique. C'est très réussi et cela permet de bien comprendre la psychologie de chaque protagoniste. Bref, un beau roman traitant de thèmes actuels et mettant au centre de l'histoire une mère d'aujourd'hui qui ne veut plus sacrifier sa vie et ses projets pour suivre son mari.
Livre lu dans le cadre du coup de coeur des lectrices version Femina.
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Florence, chef de chant à, l'Opéra de Paris, vit seule avec son fils Joachim, son époux, professeur de littérature travaille à New York. Ils sont à la recherche d'un compromis pour vivre ensemble dans l'une de ces deux villes.
C'est un élément extérieur qui va être le grain de sable dans la relation des trois protagonistes de cette famille.
Florence, se prend d'affection pour Moussa, le copain d'école de son fils Joachim, fils au statut d'enfant roi qui ne cesse de vouloir être le centre de tout et qui par ailleurs se lasse très vite de tout. Moussa, quant à lui, issu d'un milieu beaucoup plus modeste, laisse parler sa sensibilité, son amour pour les arts pour le grand plaisir de Florence.
Joachim va vite devenir jaloux de cette relation qui s'installe entre sa mère et ce copain, ce qui va générer des tensions au sein du couple de ses parents.
Cette relation et ces tensions vont être sources des tourments de questionnements pour Florence qui va remettre en cause son statut de mère, d'épouse.

Ce roman démontre la nécessité que chacun a de trouver sa place au sein d'une famille mais aussi de préserver son espace afin de ne pas vivre à travers l'autre.
Il y est aussi question du positionnement de l'enfant et de la place que ses parents lui donnent et du comportement qui en découlera.
Ce roman évoque aussi la notion de communication au sein des familles et du grand nombre de non dits qui s'avèrent être plus destructeurs que bénéfiques.
On aborde aussi la question de l'accomplissement de sa propre vie à travers la vie que l'on souhaite à ses propres enfants... ne sont ils pas le prolongement de la vie que nous aurions aimé avoir ?
La sensibilité des différents protagonistes de ce roman m'a beaucoup touchée
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