Pierre Linhart - Une mère modèle

On croit passer d'un âge à un autre. On a tort. On ne quitte pas un âge pour un autre. On les accumule telles des couches sédimentaires. Et si nous étions tous des êtres sans âge, bloqués à un stade de notre développement, enfermés dans des corps vieillissants, dans des rôles d'adultes que nous prétendons jouer? Notre image, tel un trompe-l'oeil, masquerait l'immaturité de notre être. Qui peut définir l'âge intérieur, émotionnel, clandestin, de cette vieille dame qui traverse péniblement la rue? Ce cadre au costume griffé, aux joues rasées de près et à la coupe impeccable, si concentré sur son portable, ne consulte pas les cours de la Bourse, ne lit pas les dernières nouvelles du Wall Street Journal. Il joue avec des personnages de dessin animé, comme un gamin de huit ans. Ce costume de trader est un déguisement. La maturité est une mascarade. Rides et cheveux blancs ne disent rien de l'âge réel. Et toi? Quel âge as-tu aujourd'hui? Seize? Dix-sept? Et si tu n'évoluais plus? Mariée, mère d'un garçon de dix ans, alors que tu ne te sens même pas majeure... Tu es bien barrée, ma vieille.
On croit passer d’un âge à un autre. On a tort. On ne quitte pas un âge pour un autre. On les accumule telles des couches sédimentaires. Et si nous étions tous des êtres sans âge, bloqués à un stade de notre développement, enfermés dans des corps vieillissants, dans des rôles d’adultes que nous prétendons jouer? Notre image, tel un trompe-l’oeil, masquerait l’immaturité de notre être.
On croit passer d'un âge à un autre. On a tort. On ne quitte pas un âge pour un autre. On les accumule telles des couches sédimentaires. Et si nous étions tous des êtres sans âge, bloqués à un stade de notre développement, enfermés dans des corps vieillissants, dans des rôles d'adultes que nous prétendons jouer ? Notre image, tel un trompe-l’œil, masquerait l'immaturité de notre être.
Si seulement les solutions pouvaient être toujours aussi simples. Une glace qui efface tout. Plus de contrariété. Plus de malentendu. Plus de discussion. Juste le plaisir à venir.
« On croit passer d'un âge à un autre. On a tort. On ne quitte pas un âge pour un autre. On les accumule telles des couches sédimentaires. Et si nous étions tous des êtres sans âge, bloqués à un stade de notre développement, enfermés dans des corps vieillissants, dans des rôles d'adultes que nous prétendons jouer ? Notre image, tel un trompe-l’œil, masquerait l'immaturité de notre être. Qui peut définir l’âge intérieur, émotionnel, clandestin, de cette vieille dame qui traverse péniblement la rue ?….. » ( page 180)
Un baiser pouvait être maladroit, force, intrusif, trop violent ou trop mou. Il pouvait devenir technique, concentré sur le mouvement circulaire des langues ou sur la succion des lèvres. Il pouvait donner envie d’arrêter aussitôt toute exploration supplémentaire, de fuir et de ne plus jamais revoir celui qui vous embrassait.
Jo aurait eu besoin d'un frère ou d'une soeur. Si j'avais pu... Tu ne vas pas recommencer à t'accabler. N'empêche qu'il souffre d'être fils unique. Justement, on attend de lui qu'il le soit trop: "unique". On l'écrase avec nos attentes. On voudrait qu'il aime tout ce qu'on aime. On voudrait qu'ils soit un mini-nous. Il n'est pas nous. Ni un mélange de nous. C'est ce qu'il nous dit: "Vous voulez que je sois pianiste ou écrivain? Je vais aimer le basket et les jeux vidéo. Vous voulez que je sois le meilleur à l'école? Je serais le dernier. J'en ferais jamais assez, je serais jamais assez génial, alors inutile d'essayer." Il a raison. C'est à toi de renoncer à tes attentes, pour qu'il ne se sente plus obligé d'agir contre elles.
Tu connais pire tue-l’amour que le portable? C’est comme une sorte de maîtresse ambulante, ou de seconde épouse, qui serait toujours là et qui aurait tout le temps quelque chose à dire.
Il vit sa vie amoureuse comme un personnage de série devant générer dans cesse de nouveaux épisodes, qu'elle découvre, avec curiosité et amusement.
Un mari qu'elle aime follement, un fils qu'elle adore, une vie dévouée à la musique... Couchée dans l'obscurité, elle murmure "merci", sans savoir à qui elle s'adresse puisqu'elle n'est pas croyante. Plus.
Elle répète merci. Au plafond, à l'air qui passe par la fenêtre, à l'énergie qui flotte autour d'elle et l'emplit d'extase.
Que je sache garder cet état de plénitude en moi. A jamais.