Citations sur Les roses de Guernesey, tome 1 : Le fardeau du passé (14)
Tu n’auras pas toujours vingt ans, Maya. Tu ne seras pas toujours aussi séduisante qu’aujourd’hui. Ne t’en rends-tu pas compte ? Tu n’auras pas ta vie durant une armée de soupirants à tes pieds.
Elle n'en éprouvait pas moins ce sentiment diffus dont elle comprenait mal l'origine, ou qu'elle ne voulait pas s'expliquer parce qu'l aurait mis au jour des vérités douloureuses. (...)
Tu aurais pu faire bien autre chose de ta vie, si tu t'en étais seulement donné la peine, lui avais dit un jour une petite voix sans complaisance et, depuis ce jour, la petite voix résonnait toujours dans sa tête.
Première partie
Chapitre 1
Tous les matins de Béatrice se ressemblaient. A six heures, son réveil sonnait. elle s'accordait cinq minutes supplémentaires sous les couvertures avant de se lever, au chaud et au calme. Un calme troublé par le pépiement familier des oiseaux dans le jardin et parfois, quand le vent était favorable, le doux murmure de la mer.
Première partie
Chapitre 1
Elle avait vécu avec ses fautes et ses erreurs en les rangeant dans sa tête au même titre que tous les évènements qui étaient survenus dans sa vie. Au milieu de la quantité, elles étaient un peu submergées, elles perdaient de l'importance, elles pâlissaient. Il lui était déjà arriver de réussir à ne plus les voir, parfois même de réussir à les oublier.
Dans son esprit, cela s'appelait s'accommoder de la situation.
Il n'y avait que des roses qu'elle ne s'accommodait pas.
Et d'Hélène
Bons ou mauvais, les souvenirs se trouvent une place et s'enracinent dans ce coin du coeur où naît l'attachement. Un jour arrive où l'on cesse d'attendre de la vie qu'elle vous donne ce qu'elle ne vous a pas donné. On fait avec ce que l'on a reçu.
Prologue
Il y avait au fond de son coeur plusieurs blessures mal refermées qui ne voulaient pas se laisser oublier.
Changer de métier ou arrêter de travailler pour une raison quelconque est arrivé à des personnes très bien. Les attaques de panique sont le quotidien de beaucoup de gens. Et vous seriez étonnée du nombre de personnes qui vivent avec des tranquillisants.
Il avait quarante-deux ans, Maya pas encore vingt-deux. Vingt ans les séparaient. Il ne se sentait nullement vieux mais, comparé à elle, il l’était bel et bien. Il se trouvait à une étape différente de sa vie, rien d’étonnant à ce qu’il ait une autre façon de voir les choses. Encore que, pour autant qu’il se souvienne, même à vingt ans sa vie amoureuse n’avait pas été aussi erratique que celle de Maya. Au reste, il ne connaissait personne qui vive ou ait jamais vécu sa sexualité sur un mode aussi excessif.
Parce que Maya n’était pas du genre à se contenter d’un seul homme.
« Ce serait comme si je ne lisais qu’un seul livre ! avait-elle un jour objecté alors qu’il émettait des réserves sur sa façon de pratiquer la fidélité. Ou comme si je ne connaissais qu’un seul pays. Tous les jours des spaghettis et rien d’autre. Tous les jours le même vin. Mon horizon serait affreusement limité !
On n’est jamais complètement démuni. C’est une question de volonté. Seulement voilà, ça fait maintenant un bon bout de temps que tu te réfugies derrière la confortable idée que tu n’as pas de volonté et que tu t’autorises du même coup à tranquillement baisser les bras et à vivoter d’une attaque de panique à l’autre.