tandis que je me disais
en comptant
depuis combien d’années est-il mort, souhaitant lui demander et craignant de le faire
— Pardon si je suis impoli mais j’ai soudain l’impression que vous êtes mort n’est-ce pas ?
alors que je me levais mon beau-père
— Oui je crois que je suis mort
reniflant pour ne pas qu’on entende le bruit de mes pas sur le sol, même si j’ai déjà pu vous dire que je vous aimais, je vous le dis une fois encore, vous ne méritiez pas de tomber malade ni d’être vieux mais vous étiez malade et vieux, quand je lui demandais
— Comment allez-vous monsieur Baião ?
il sortait un sourire de son mouchoir, pour le caler en tremblant dans sa bouche
un peu plus à droite monsieur Baião, un peu plus bas, sa voix réduite à un squelette de consonnes se réincarnait peu à peu
— Toujours en pleine forme mon garçon
son mouchoir restait là à s’agiter tout seul, monsieur Baião y rangeait son sourire avant de le glisser dans sa poche, il en subsistait une trace au coin de ses lèvres murmurant en écho
— En pleine forme mon garçon
jusqu’à ce qu’un tiraillement de sa vésicule ou une défaillance de son cœur le froisse et le transforme en soupir, monsieur Baião droit sur son tabouret, à l’écoute de son corps, se tâtant pour savoir s’il s’agissait de sa coronaire ou de sa vésicule, je l’ai entendu sur le palier
— Les années passent en un instant ça fera sept ans en juillet que je suis mort mon garçon