Sérum : Saison 1, Épisode 1

Je ne sais pas ce que je ferais sans vous. J’en ai encore pour une petite heure, et je rentre. Promis, je suis là avant minuit. Ça vous va ? — Pas de problème. À tout à l’heure ! Lola raccrocha. La baby-sitter était compréhensive. Mais Adam, elle s’en doutait, devait sûrement lui en vouloir. À onze ans, il ne voyait plus son père – depuis maintenant deux ans – et sa mère rentrait un soir sur deux après qu’il était couché. Un jour ou l’autre, elle allait finir par payer tout ça. Mais elle n’avait pas vraiment le choix. Sans quitter la route des yeux, Lola attrapa sur le siège passager le petit sac en plastique transparent et le secoua dans son champ de vision. Un bip de parking

Lola ouvrit le sac en plastique sur son bureau et en sortit le bip de parking. Elle l’inspecta de près, puis nota sur un carnet la marque et le numéro de série de l’appareil. Six chiffres, trois lettres. Avant de l’envoyer au service d’assistance technique, elle pouvait essayer d’en tirer quelque chose par elle-même. Les bonnes vieilles méthodes. — Vous êtes déjà rentrée ? demanda le capitaine Powell en débarquant dans l’open space. — Oui. Velazquez est allé à l’hôpital prendre les empreintes de la femme. Je rentre chez moi. Les heures sup’, ici, ça rapporte pas assez pour payer celles de la baby-sitter. — Quelques minutes avant la fusillade de Washington Avenue, il y en a eu une autre à l’intérieur du Brooklyn Museum.

Dis toujours. — Il y a eu une fusillade tout à l’heure au Brooklyn Museum. Tu peux récupérer les vidéos de surveillance ? — Ça doit pouvoir se faire. De fait, après avoir longuement parlementé au téléphone, Detroit récupéra un accès distant au système de sécurité du musée. Selon son interlocuteur, la fusillade avait eu lieu vers 21 h 40 dans le lobby, il pouvait donc sélectionner la bonne tranche horaire et commencer par les caméras de surveillance situées dans cette zone. Quelques instants plus tard, trois fenêtres vidéo s’ouvrirent sur l’un des écrans.

Tu commences à m’emmerder, dit-il d’une voix à la fois basse et ferme. Je te dis que tout s’est bien passé. Il est tout à fait normal qu’un patient pousse un cri pendant une séance d’hypnose, surtout quand il s’agit de quelqu’un qui est en train de retrouver des bribes de souvenirs, après un traumatisme pareil. Je ne te dis pas comment faire ton boulot, moi, alors sois gentille, ne me dis pas comment je dois faire le mien.

Velasquez fronça les sourcils.
Rien. Juste une trace d'encre qui bavait. Le résultat ressemblait à tout sauf à une empreinte digitale.
Le policier se racla la gorge en sentant le rouge monter à ses joues. Il avait fait plusieurs prises d'empreintes à l'Académie de police, cela n'avait jamais posé de problème. Il sortit une nouvelle étiquette et essaya une nouvelle fois.
Toujours rien. Pas de "dermatoglyphe".
La femme semblait n'avoir aucune empreinte sur l'index.

L'agent pris sa main, gratta un peu de peinture déposée sur l'épiderme et fit glisser quelques particules dans le tube hermétique numéroté. Ensuite, il sortit un encreur et une étiquette de son kit de prise d'empreintes digitales.
Il attrapa délicatement l'index de la femme sous le regard de l'infirmière, l'appuya sur l'encreur, puis appliqua le bout du doigt sur la petite étiquette blanche.

Velasquez prit un scalpel et un tube dans son sac et s'approcha de la victime dans le coma. Elle avait l'air de dormir, paisible. Le sang avait été nettoyé de son visage et, sans le bandage qu'on était en train de lui mettre on aurait peine à croire que cette femme venait de prendre une balle en pleine tête.

— Le président des États-Unis est-il Barack Obama, George Clooney, Bill Clinton ou Mitt Romney ?
— Je… Je sais que George Clooney est acteur ! répliqua Emily, presque vexée.
—Et alors ? Reagan aussi, et Bush est un comique, répondit Draken.

L’instinct, c’est de la logique qui s’ignore.

La Nature est un temple où de vivants piliers laissent parfois sortir de confuses paroles ; l’homme y passe à travers des forêts de symboles qui l’observent avec des regards familiers. Comme de longs échos qui de loin se confondent, dans une ténébreuse et profonde unité, vaste comme la nuit et comme la clarté, les parfums, les couleurs et les sons se répondent.