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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est sans surprise que la nouvelle « Construire un feu » donne son nom à ce court recueil de Jack London : de tous les textes réunis ici, elle est assurément le plus frappant et le plus réussi. Ecrit dans un style à l'austérité sauvage, ce petit récit aussi simple et tranchant qu'un coup de poignard est l'un des plus anxiogènes qui m'aient été donné de lire ! Il pourrait être résumé en trois mots : le froid tue. Il tue lentement, sournoisement, insidieusement, mais avec autant de férocité et d'implacabilité que n'importe quelle bête fauve. C'est à cette terrible réalité que va être confronté un chercheur d'or perdu au milieu de l'Alaska avec pour seul compagnon un chien pour lequel il ne nourrit aucune affection et qui ne lui voue nulle fidélité en retour. Homme et bête peinent dans la neige à la recherche d'un gite, quand un drame aussi inattendu qu'apparemment grotesque survient. Soudain, la randonnée se transforme en lutte contre la mort. Seule solution pour survivre : construire un feu et le construire vite – une entreprise bien plus périlleuse qu'il n'y parait quand il fait -65 degrés et que les crachats éclatent avant même d'avoir touché le sol…

Après ce petit bijou intense et glaçant, les autres nouvelles du recueil pâtissent naturellement de la comparaison. Non qu'elles ne soient pas agréables à découvrir, mais elles sont plus légères et considérablement moins ambitieuses et m'ont donné grosso-modo l'impression d'enchaîner un tour de montagnes russes avec une petite partie d'auto-tamponneuses. Il faut saluer cependant chez elles une caractéristique que j'ai rarement eu l'occasion d'observer chez Jack London : l'humour. Un humour plutôt noir et souvent tempéré d'amertume, mais qui fait tout de même plaisir à lire, surtout chez un écrivain peu renommé pour sa joie de vivre. L'ensemble donne un recueil sympathique quoique assez inégal, valant surtout le détour pour la nouvelle homonyme.
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Nouvelle de Jack London.

Dans le Grand Nord américain, un homme avance seul pour rejoindre ses compagnons. Pas si seul toutefois, il est suivi d'un chien qui sait bien qu'il fait trop froid pour s'aventurer dans la nature."Le chien, déçu, regardait le feu avec regret. Cet homme ne savait rien du froid." (p. 28) Mais l'homme ne pense pas, c'est son premier hiver. "C'était un fait, il [...] éprouvait le froid et l'inconfort, et rien de plus. Cela ne l'entraînait pas à méditer sur sa fragilité de créature à sang chaud ni, en général, sur la fragilité de l'homme, qui ne peut vivre, qu'entre d'étroites limites de températures." (p. 10) L'homme a négligé les conseils des anciens, il ne souscrit pas au bon sens. Il ne comprend pas la nature contre laquelle il croit pouvoir gagner. Dans sa marche solitaire, il tombe dans un trou d'eau. Ses pieds et ses jambes gèlent immanquablement. Sa seule chance est de construire un feu. Mais l'homme néglige encore le bon sens. "Dans sa lutte contre le froid, l'homme était en train de perdre." (p. 57)

Je suis une incorrigible amie des bêtes: un chien dans un texte retient toute mon attention. J'ai été frappée par la relation entre l'homme et l'animal dans cette nouvelle. Rien à voir avec Croc-Blanc qui m'avait fait verser des seaux de larmes! Ici, l'animal a l'intelligence que l'homme n'a pas, et il n'est qu'un outil, bon pour tâter les terrains incertains et peut-être se réchauffer.

Cette nouvelle de Jack London est loin d'être celle que j'ai préférée. Mais l'auteur sait créer une atmosphère glaciale, que ce soit par l'abondance du champ lexical de l'hiver et du froid ou par la syntaxe. Les phrases sont courtes, hâchées, dépourvues de sentiment. Et surtout, l'homme noyé dans l'immensité de l'hiver ne suscite aucune compassion: méprisant voire arrogant, il est perdu par sa stupidité fanfaronne. Petit conseil: lire le texte bien au chaud! Les phrases à de quoi vous refroidir!
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"Il comptait atteindre le campement vers six heures du soir. Un peu après la tombée de la nuit, certes ... mais les gars seraient là pour l'accueillir autour d'un bon feu, et un dîner chaud aurait été préparé". Un homme marche, avec son chien. Il fait froid. Moins quarante-cinq ? Sans doute moins encore. Mais voilà, le bonhomme est obstiné, peut-être même un peu présomptueux. Ces anciens et leurs conseils ? L'instinct de son chien ? Il ne pense pas et n'en a que faire. "Cela ne le conduisait pas à méditer sur la fragilité inhérente de l'homme - cette créature à sang chaud qui n peut survivre que dans d'étroites limites de températures - et, par conséquent, ne se posait pas davantage de questions sur l'immortalité de l'âme ou sur la place de l'homme dans l'univers." Oui mais voilà, quand on a les pieds mouillés au fin fond de l'Alaska, les compétences en matière de construction de feu deviennent tout simplement vitales.


Jack London, bourlingueur désabusé, déploie, dans Construire un feu, dans une simplicité parabolique et avec une économie de moyens étonnante, une réflexion implacable (et glaçante) sur la place de l'individu dans le grand tout, et le rapport de l'homme à la nature. La seconde version (1908) de la nouvelle est à ce propos beaucoup plus réussie que la première (1902), qui, moins noire, prétend aussi moins à l'universel.

Pour les férus d'introspection dans les vastes espaces glacés du grand Nord, je ne saurais trop recommander un de mes romans-cultes, plus récent, le magistral Sukkwann Island. Et, de manière générale, les titres de Gallmeister dont c'est la ligne d'édition (Le signal, La Sanction).
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Toutes les nouvelles de ce recueil racontent le nord américain du début du vingtième siècle mais ne se valent pas au niveau de leur intrigue. "Une mission de confiance" et, surtout, "Construire un feu" sont les plus intéressantes. Cependant, on n'y retrouve pas encore cet hommage à la nature sauvage et à ses animaux que proposent "L'appel de la forêt" ou "Croc-Blanc", écrits postérieurement. On sent un intérêt de l'auteur pour le loup de "Construire un feu" mais cela est encore probablement en gestation dans son esprit. En ce sens, la lecture de cette nouvelle présente un réel intérêt.
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Un récit dans lequel j'ai eu un peu de mal à entrer.
Une fois dedans, je me suis laissé porter par le rythme du texte et de cet homme qui va lutter contre les éléments. A chaque page tournée, on sait vers quoi nous entraine inéluctablement l'auteur. Et la fin que l'on voit se dessiner très vite, fini par arriver.
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Des nouvelles très inégales.
La première, "Lost Face" est très bien et les deux versions de celle qui a donné son nom au recueil ("To Build a Fire") aussi, avec une préférence pour la version récente, plus triste et détaillée.
Mais la plupart des autres sont oubliables.
Lien : https://www.instagram.com/is..
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