Nouvelle de
Jack London.
Dans le Grand Nord américain, un homme avance seul pour rejoindre ses compagnons. Pas si seul toutefois, il est suivi d'un chien qui sait bien qu'il fait trop froid pour s'aventurer dans la nature."Le chien, déçu, regardait le feu avec regret. Cet homme ne savait rien du froid." (p. 28) Mais l'homme ne pense pas, c'est son premier hiver. "C'était un fait, il [...] éprouvait le froid et l'inconfort, et rien de plus. Cela ne l'entraînait pas à méditer sur sa fragilité de créature à sang chaud ni, en général, sur la fragilité de l'homme, qui ne peut vivre, qu'entre d'étroites limites de températures." (p. 10) L'homme a négligé les conseils des anciens, il ne souscrit pas au bon sens. Il ne comprend pas la nature contre laquelle il croit pouvoir gagner. Dans sa marche solitaire, il tombe dans un trou d'eau. Ses pieds et ses jambes gèlent immanquablement. Sa seule chance est de
construire un feu. Mais l'homme néglige encore le bon sens. "Dans sa lutte contre le froid, l'homme était en train de perdre." (p. 57)
Je suis une incorrigible amie des bêtes: un chien dans un texte retient toute mon attention. J'ai été frappée par la relation entre l'homme et l'animal dans cette nouvelle. Rien à voir avec
Croc-Blanc qui m'avait fait verser des seaux de larmes! Ici, l'animal a l'intelligence que l'homme n'a pas, et il n'est qu'un outil, bon pour tâter les terrains incertains et peut-être se réchauffer.
Cette nouvelle de
Jack London est loin d'être celle que j'ai préférée. Mais l'auteur sait créer une atmosphère glaciale, que ce soit par l'abondance du champ lexical de l'hiver et du froid ou par la syntaxe. Les phrases sont courtes, hâchées, dépourvues de sentiment. Et surtout, l'homme noyé dans l'immensité de l'hiver ne suscite aucune compassion: méprisant voire arrogant, il est perdu par sa stupidité fanfaronne. Petit conseil: lire le texte bien au chaud! Les phrases à de quoi vous refroidir!