La musique apparaît à certains comme une futilité, une chose abstraite qui ne sert à rien. Je crois au contraire qu'elle prépare l'âme, elle l'apaise, l'adoucit, la tourne vers son créateur dans un geste de louange, d'humilité, d'amour.
Et pourtant : par les citations choisies, un lecteur se révèle.
Je prie lorsque je sens le monde en état de violence, quand mes proches deviennent tendus, colériques.
Quand nous tournions les scènes, les simples acteurs que nous étions ressentaient la gravité des questions auxquelles la communauté était confrontée : fallait-il partir? Pouvaient-ils rester?
L'âge nous joue des tours, nous qui pensons pouvoir encore galoper comme au temps de la jeunesse. Mais à l'inverse, il ne faut pas mettre nos aînés à l'écart : quels que soient notre âge, nos forces, nous pouvons faire du bien sur cette terre, jusqu'au bout.
Quand passent les années se pose la question : "Qu'ai-je fait de ma vie?"
Le désert, c'est nous-même, à nu, sans défense, sans artifice.
Riche du seul soleil couchant sur les montagnes de l'Atlas, il ne faisait pas que soigner les nécessiteux : il leur dispensait au besoin une aide matérielle.
Même dans les pires conflits, l'amour n'a pas de nationalité.
Il (frère Luc) nous invite à nous enraciner et à tenir, à vivre dans la joie et l'allégresse, là où nous vivons. "Nous sommes dans l'épaisseur du monde, avec la violence et la haine. Mais il ne faut pas s'évader, il faut plutôt creuser cette place étroite, qui nous est donnée, et on trouvera Dieu et tout. L'amour creuse."
(fin du livre)