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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Cent mille journées de prières est un album très touchant et profond. On découvre le quotidien de Louis, ce jeune garçon dont l'identité asiatique lui cause problème à l'école. Il est le seul Eurasien et se promène souvent au son des railleries de ses camarades, qui lui assènent sans cesse le fameux "hey ! t'es le fils de Bruce Lee ?!". Sa vie à la maison n'en est pas plus gaie : sa mère Laurence pleure souvent le soir, mais Louis ne sait pas pourquoi et n'ose pas lui demander. Sans amis à qui se confier, Louis reporte toute son affection sur un oiseau qui vit en cage dans sa chambre. La relation que le petit garçon vit avec son oiseau m'a vraiment touchée : ils se protègent mutuellement et se comprennent, bien que n'appartenant pas à la même catégorie d'êtres vivants.
Cent mille journées de prières explore des sujets sensibles : la question identitaire au stade de l'enfance, la vie d'une famille monoparentale, l'absence pesante d'un père et les lourds secrets familiaux. Les illustrations de Michaël Sterckeman traduisent parfaitement ce sentiment d'insécurité constante qu'a Louis, aussi bien à la maison qu'à l'école, ainsi que sa souffrance de ne pas savoir qui est son père ni ce qu'il fait. J'ai été ravie de pouvoir en apprendre un peu plus sur l'histoire du Cambodge et des Khmers rouges qui est amorcée vers la fin de l'album et de voir cette partie de l'histoire à travers des yeux d'enfants. Cent mille journées de prières est aussi une belle leçon de courage et de tolérance, surtout dans le milieu scolaire. J'ai beaucoup apprécié cette BD, et j'attend avec impatience la sortie du deuxième tome !
Lien : http://tetedelitote.canalblo..
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Louis est un petit garçon solitaire. Pas d'amis, pas de frère ni de soeur, il vit seul avec sa mère. Son père ? Il ne sait rien de lui alors il l'imagine et lui donne le visage de ses idoles. Sa mère est infirmière, généralement absente à la maison en raison de ses horaires de travail.

Un jour, elle se rend compte de l'isolement de son fils et décide de lui offrir un compagnon du quotidien. Elle lui achète un canari, l'oiseau meurt rapidement mais un lien fort avait déjà commencé à se tisser entre l'enfant et l'oiseau. Louis fait croire qu'il a enterré l'animal alors qu'il garde en secret son cadavre. Il le sort quand il est seul dans la maison et lui parle. L'oiseau est omniprésent dans sa solitude et dans ses rêves, il rempli ce vide laissé par ce père absent. Qui est-il ? Où vit-il ? Pourquoi n'est-il pas en France avec eux ?

Découverte de deux auteurs pour commencer qui ont ici fait le choix d'un récit intimiste pour raconter cette tranche de vie. On remarquera rapidement la similitude entre le prénom de la scénariste, Loo Hui, et le prénom de l'enfant. D'ailleurs, elle explique en préface que ce récit contient des éléments biographiques. Elle dédie ce livres à ses proches qu'elle n'a jamais connu et qui sont morts suite au génocide cambodgien.

" D'une manière abrupte et inattendue, mon père m'apprit que son frère cadet et trois de ses soeurs, ainsi que leurs familles, comptaient parmi les victimes de la tragédie cambodgienne. En quelques minutes, j'ai vu surgir puis disparaitre une partie de ma famille. Ces morts n'avaient jamais été un tabou. Mon père ne les évoquait pas parce que je ne posais pas les bonnes questions. (…) Mes oncles, mes tantes, mes cousins sont morts sans sépulture, enterrés sans cérémonie. Ce livre est pour eux ".

Cet ouvrage est un bel objet. du visuel de couverture incitatif et intriguant, au titre parfumé de nostalgie et la vision de cet enfant, enfin, lové sur un immense oiseau. de même, j'ai pris plaisir à toucher le papier de cet album, un Munken Pur 130g. doux, mat et agréable qui met en valeur les dessins de Michaël Sterckeman. le trait est minimaliste, parfois grossier, assez lisse en apparence. Totalement au service du scénario, j'en ai réellement apprécié la discrétion, l'émotion et la pudeur qu'il dégage.

Quant aux mots de Loo Hui Phang, ils ont une portée impressionnante. A plusieurs reprises, j'ai eu peur que le récit ne devienne morbide et pathétique, mais la souffrance de cet enfant face à l'inconnu est sincère et formulée avec justesse. Un enfant en quête de lui-même, à la recherche de ses origines. Il est démuni face à la souffrance de sa mère qui pleure lorsqu'il la questionne sur son père. Elle élude, elle évite… elle fuit les réponses qu'elle doit lui donner. Pourquoi ? L'intrigue est ménagée et il faudra attendre le second tome de ce diptyque pour avoir les clés de compréhension. Un récit qui donne lieu à de nombreux monologues de Louis dans lesquels l'oiseau est son unique interlocuteur et des scènes de dialogues montrent l'enfant fuyant face à l'Autre mais, peu à peu, Louis va changer.

" Je préfère être seul. En groupe, je me sens stupide ".

Un petit garçon touchant qui ne se connait pas et ne se reconnait pas dans l'autre. Une narration qui oscille en permanence entre le monde onirique de Louis et sa réalité qui le dépasse.

Touchée par cet album. le ton est juste, le témoignage sincère, l'auteure se dévoile avec pudeur et crée un personnage-enfant très présent, mature. Une suite de diptyque que j'attends déjà…

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Cette BD m'intéressait surtout par son sujet, qui est assez peu abordé par chez nous en occident. le génocide perpétré par les Khmers Rouges est encore bien mystérieux pour moi, et c'est assez délicat de se renseigner sur cette période, effacée de l'histoire même du Cambodge.

Cela dit, la BD s'intéresse autant à ce qu'il s'est passé là-bas qu'aux conséquences ici-bas, dans notre France, où le protagoniste se retrouve en but au racisme ordinaire (de par ses origines), au secret de famille sur le devenir de son père et à ses propres interrogations sur ses origines. Fils d'un médecin chinois et d'une française, sa vie est liée au Cambodge, bien qu'il n'y ait jamais mis les pieds avant la fin du récit.
Et c'est bien porté, comme récit. A la fois traitant des difficultés qu'il connait en tant que fils d'étranger, connaissant le racisme ordinaire réservé aux populations asiatiques, mais également aux non-dits dans la famille et aux conséquences de la guerre au Cambodge. L'auteur utilise plusieurs procédés bien vu pour symboliser tout ce qui ronge le héros, entre le trou dans le sol et l'oiseau mort qui sert de passeur de message. Il y a des bonnes idées visuelles et narratives qui rajoutent beaucoup à l'ensemble du récit et le rendent touchant.

Ma note est un peu abaissé par rapport au sentiment général de la narration, et c'est principalement parce que je reconnais des faiblesses au dessin. Surtout dans le deuxième volume d'ailleurs, où j'ai remarqué plus spécifiquement des visages assez similaires et des difficultés à reconnaitre certaines personnes. Sans dire que l'auteur manque de maitrise, j'ai l'impression que certaines planches sont plus confuses, peut-être par manque de temps pour les finaliser (j'ai surtout eu ce ressenti sur les dernières planches). Bref, il manque un petit quelque chose dans le dessin pour que j'adhère complètement à cette BD, qui sait pourtant utiliser des trouvailles visuelles saisissantes.

Une très bonne BD, mais qui a quelques faiblesses m'empêchant de trop bien la noter. Cela dit, elle m'a plu et je serais ravi de la relire d'ici quelques temps, lorsque ma mémoire aura été un peu défaillante et que je souhaiterai me replonger dans les affres d'une guerre sanglante et impitoyable qui se déroula il y a peu de temps, dans un pays appelé le Cambodge ...
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Cent mille journées de prières est un roman graphique divisé en 2 tomes qui aborde le génocide perpétré par les Khmers rouges au Cambodge à la fin des années 70.

L'histoire adopte le point de vue de Louis, 8 ans, qui vit en France mais qui a des origines eurasiatiques. Louis ne sait rien de son père qu'il n'a jamais connu et il s'invente tout un tas d'histoires … C'est un enfant solitaire.

Pour tenter de rompre sa solitude, sa mère, Laurence, lui offre un canari, qui devient peu à peu le confident de Louis, mais cet oiseau meurt et Louis décide de la garder dans sa chambre, persuadé qu'il connaît son histoire. Peu à peu, cet oiseau mort prend une place centrale dans la narration …

Le style graphique en noir est blanc est assez particulier et un peu « glauque » cela correspond bien à l'histoire mais je n'ai pas accroché. En revanche, cette lecture m'a permis de découvrir cette partie de l'histoire que je ne connaissais pas du tout.
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